En plus des nombreux migrants fuyant la politique de Donald Trump, plusieurs Haïtiens quittent leur pays pour entrer de façon irrégulière au Canada en ne faisant qu’un bref saut aux États-Unis.
Le service des douanes américaines aurait communiqué avec son homologue canadien pour l’avertir que de plus en plus d’Haïtiens prennent l’avion à Port-au-Prince pour rejoindre Miami, puis Plattsburgh. De là, ils prennent un taxi et se rendent au point de passage irrégulier du rang Roxham, à Saint-Bernard-de-Lacolle.
« Selon les autorités américaines, ce système s’organise », confirme Jean-Pierre Fortin, président du syndicat des douaniers canadiens.
Lors des questions d’usage à la frontière, certains migrants répondraient clairement ne pas arriver d’un État américain, mais bien d’Haïti.
Porte d’entrée ?
Le U.S. Customs and Border Protection n’a pas souhaité confirmer le phénomène qui ferait des États-Unis la porte d’entrée vers le Canada.
Les douanes américaines ont simplement fait savoir au Journal que les Haïtiens devaient être munis d’un visa de visiteur pour passer par les États-Unis.
Les personnes fuyant Haïti pour se rendre directement au Canada s’ajoutent à celles qui fuient le discours anti-immigration du président Trump. Ce dernier a menacé, en mai, de suspendre les visas temporaires donnés aux Haïtiens en 2010, créant un vent de panique dans la communauté.
La GRC a révélé jeudi que près de 8000 migrants avaient franchi la frontière de façon irrégulière depuis juin et que 85 % d’entre eux, soit 6800 individus, sont des Haïtiens. Les autorités fédérales pointent la désinformation qui circule sur les réseaux sociaux et qui attire les migrants au Canada.
« Des personnes communiquent via whatsapp, notamment pour leur dire de venir au Canada en passant par des endroits illégaux. Nous luttons contre cela », déclarait jeudi Louis Dumas, DG à Citoyenneté et Immigration Canada.
Sur Facebook ou YouTube, on trouve aussi une multitude de vidéos en créole conseillant aux Haïtiens de partout dans le monde de passer par les États-Unis avant d’entrer de façon irrégulière au Canada.
Pour les Haïtiens souhaitant se rendre en avion de Port-au-Prince à Plattsburgh, ils peuvent faire un arrêt à Fort Lauderdale. L’aéroport de Plattsburgh nous a toutefois indiqué ne pas avoir remarqué de hausse d’achalandage sur les vols provenant de Fort Lauderdale.
Il est aussi possible de faire escale à Miami, puis à Boston, avant d’atterrir à Plattsburgh. La compagnie PenAir qui fait la liaison Boston-Plattsburgh a bien enregistré en juillet une hausse d’achalandage de 19 % par rapport à l’an dernier.
Pourquoi passent-ilspar le Rang Roxham ?
En vertu de l’Entente sur les tiers pays sûrs, le Canada refoule à la frontière toute personne n’ayant pas fait sa demande d’asile dans le « pays sûr » d’où elle vient. Un migrant venu des États-Unis ne peut donc pas faire de demande d’asile s’il se présente au poste-frontière de Lacolle. En revanche, il peut faire cette demande s’il parvient à franchir la frontière et se retrouve en territoire canadien de façon irrégulière, dans le cas présent, par le rang Roxham.
Les centres d’hébergement temporaires
À Montréal
- Stade olympique
- Résidence YMCA de la rue Tupper
- Boscoville
- Ex-CHSLD Grace Dart
- Édifice des Sœurs de la Providence
- Ex-Hôpital Royal-Victoria
- Ex-école Saint-Raphaël
- Ex-Pavillon NDG (précision à venir du CIUSSS)
- Résidence universitaire de l’UQAM
- Centre Booth de l’Armée du salut
En Ontario
- Cornwall
À Boucherville
- Résidence Havre Providence
Quelques chambres dans trois hôtels proches de l’aéroport sont également à disposition
Source CIUSSS Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal
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