Féminisme contre patriotisme

(L'opposition des semblables)

Chronique de Jean-Jacques Nantel

Au Québec, les leaders souverainistes ont tant tardé à donner l’infime petite poussée qui aurait permis de dépasser le 50% de ¨oui¨ obtenus lors du référendum de 1995 que la vaste coalition populaire qui a jadis donné naissance au Parti Québécois s’est peu à peu effritée. Aux immigrants venus d’anciennes colonies et qui ne se sont jamais sentis solidaires de la lutte de libération du peuple québécois sont venus s’ajouter d’innombrables jeunes qui considèrent ce combat comme celui de leurs ancêtres et les différents groupes de gauche ou de droite qui, n’en pouvant plus d’attendre, ont décidé de créer des partis politiques dédiés à la défense de leurs intérêts particuliers (Québec Solidaire, CAQ de François Legault). Or, voici qu’à l’occasion du débat sur la stratégie électoraliste du PQ, plusieurs féministes de la première heure affirment discerner de la misogynie dans les critiques que les souverainistes déversent par pleins tombereaux sur l’actuelle chef du PQ.
Lassées d’un combat qui n’aboutit pas, les forces souverainistes vont ainsi se dispersant en suivant une loi évolutive parfaitement naturelle. Le temps, qu’on a laissé passer, a joué ici son rôle dissolvant habituel.
Ce qui arrive à une cause qu’on ne fait plus progresser
Ce processus de dissolution est si naturel qu’il est à l’oeuvre partout dans notre univers. On pourrait parler des objets inanimés qui rouillent ou se désagrègent d’eux-mêmes avec le passage du temps ou des innombrables espèces vivantes qui disparaissent ou se transforment sous l’action d’une implacable sélection naturelle. Cependant, le cas le plus évident reste encore celui des cultures humaines qui se montrent capables de subir de profondes métamorphoses lors du passage d’une génération à une autre.
Parce qu’il naît n’importe où et n’importe quand, l’individu humain doit d’abord comprendre sur quel rivage de l’espace-temps le destin l’a abandonné avant de pouvoir reprendre à son compte les combats idéologiques entrepris par ses parents. Or, comme les circonstances changent avec les époques, chaque nouvelle génération est obligée d’adapter les causes qu’elle choisit de défendre aux réalités de son temps.
Le philosophe Hegel avait remarqué que les phénomènes semblaient évoluer en obéissant au principe de l’unité croissante des contraires. C’est le fameux thèse-antithèse-synthèse. Selon cette théorie, un phénomène (la thèse) en évoluant provoque l’apparition de contradictions (antithèse) qui, après de multiples péripéties, finissent par susciter la création d’une synthèse harmonieuse de l’ensemble. Fasciné par une idée aussi séduisante que féconde, un penseur comme Karl Marx chercha à démontrer que l’histoire humaine évoluait de façon linéaire en résolvant peu à peu ses contradictions pour se diriger inexorablement vers une sorte de Grand Soir où le peuple travailleur prendrait le parfait contrôle de ses destinées.
Qu’allait-il arriver après ce Grand Soir? Karl Marx n’en souffla mot car il n’en avait aucune idée. Mieux informés que lui parce que nous sommes nés plus tard, nous savons aujourd’hui que le monde a tout simplement continué à évoluer après l’apothéose bolchevique de 1917 en suscitant l’apparition de nouvelles contradictions. En fait, une autre tendance historique s’est alors manifestée, soit celle voulant qu’un phénomène ou un mouvement populaire, en vieillissant, ait tendance à se scinder en plusieurs mouvements distincts, voire antagonistes; une tendance qu’on pourrait appeler ¨l’opposition des semblables¨ (l’inverse de l’unité des contraires de Hegel). Ce processus de divergence – il importe de le dire - n’est pas dû au fait que la vérité change – elle est une et éternelle – mais au fait que l’équation du monde est complexe et que le succès d’une cause libère des énergies qui sont immédiatement canalisées vers d’autres combats devenus plus urgents.
En 1919, l’histoire nous a fourni un exemple assez spectaculaire de cette ¨opposition des semblables¨ lors de la création du parti fasciste italien dont la direction fut vite confiée à un expulsé tout récent (1914) du Parti socialiste italien : Benito Mussolini. Étant issus de la même mouvance idéologique que leurs ennemis communistes, les fascistes partageaient avec eux le culte de la violence; c’est-à-dire cette idée qu’on pouvait accélérer l’avènement de la société dont on rêvait en éliminant physiquement toute opposition. Dans les deux cas, ce système connut un plein succès puisque les deux idéologies sont passées de la naissance à la mort en seulement quelques décennies. A force de persécuter et de tuer, leurs défenseurs avaient tout simplement vidé le réservoir d’individus de valeur qui auraient pu assurer la pérennité de leurs révolutions. Dans ce domaine, les communistes devaient se montrer particulièrement persévérants puisque, dans le dernier surgeon de leur idéologie, le Cambodge de Pol Pot (1976-1979), ils en arrivèrent à supprimer, non seulement les opposants au régime, mais la quasi-totalité des gens instruits et cultivés. Comme on calculait large, plus du quart de la population cambodgienne disparut alors de la surface de la Terre.
Moins gaspilleuses en hommes et en énergie, les démocraties sont tout aussi soumises à l’action dissolvante du temps. Les esprits conservateurs en ont toujours eu conscience puisqu’une de leurs tactiques préférées pour vaincre leurs adversaires progressistes a toujours été de gagner du temps de manière à les laisser vieillir et disparaître. C’est précisément ce qu’ont fait les fédéralistes canadiens au cours des derniers seize ans.
Le vieillissement de la cause souverainiste
Le vieillissement et la lassitude sont certainement les deux maux qui menacent le plus fortement la cause souverainiste; elle dont les avantages n’ont jamais été expliqués aux plus jeunes de façon systématique. (Peu d’entre eux savent par exemple que la Cour suprême oblige le Canada anglais à négocier de bonne foi avec le Québec en cas d’une claire victoire du ¨oui¨).
Comme de plus, les chefs du PQ se refusent à fournir à la population un échéancier référendaire crédible, on assiste présentement au recul graduel et généralisé de la cause nationale dans l’ordre des priorités des principaux acteurs de la société civile. A quoi sert, en effet, d’écrire des chansons ou des poèmes patriotiques, de faire des films ou d’organiser des manifestations et des colloques souverainistes si c’est pour se faire dire, au soir des élections, que le gouvernement péquiste élu considère ne pas avoir reçu un appui suffisant pour se lancer dans un exercice référendaire? Sans une date butoir, il est parfaitement inutile de demander aux organisations de la société civile de travailler à focaliser les énergies de tout un peuple.
Il y a pire : en s’occupant uniquement des ¨VRAIS¨ problèmes (comme si le fédéralisme n’était pas un ¨VRAI¨ problème), le PQ a fini par dissocier le projet souverainiste de la vie réelle au point de provoquer l’éloignement graduel des causes sœurs. En effet, comme la plupart des causes anciennement associées au mouvement souverainiste ont continué leur évolution de façon autonome, plusieurs d’entre elles ont muri au point de donner naissance à des contradictions entre certains de leurs objectifs et ceux du mouvement souverainiste.
Le cas du féminisme
Le mouvement féministe est le meilleur exemple de cette opposition des semblables puisque, à l’origine, ses propagandistes avaient des buts et des intérêts absolument semblables à ceux du mouvement souverainiste. Issues d’une génération nombreuse qui cherchait à se libérer du pesant carcan de traditions imposé par une civilisation agricole moribonde, les populations récemment urbanisées de la révolution tranquille firent tout naturellement confluer les causes féministe et souverainiste.
Malheureusement, comme les leaders du mouvement souverainiste d’après 1995 se sont mis à attendre passivement l’arrivée miraculeuse de conditions gagnantes, le temps a amené le vieillissement des Québécoises de souche qui, de nos jours, se trouvent confrontées comme tout le Québec, l’Occident et, en fait, le monde entier, au problème de la dénatalité. Pendant longtemps, ce problème put être négligé à cause de la relative jeunesse de la population; une jeunesse produite par le dur labeur des familles ¨non féministes¨ d’antan. Aux remarques de ceux qui s’inquiétaient alors du vieillissement accéléré de la population et des multiples problèmes que cela allait inévitablement causer, on répondait que l’immigration allait combler les vides ou qu’une sorte de mouvement naturel de balancier allait un jour faire remonter le taux de natalité sans qu’il soit nécessaire de réagir.
Or, de nos jours, ces excuses pour ne rien faire ne sont plus acceptables puisque toutes les évolutions de notre société indiquent que nous devons adapter de toute urgence nos idéologies vieillissantes aux réalités du monde moderne. Dorénavant, on ne peut plus nier l’importance de problèmes urgents comme l’effondrement démographique du peuple québécois, l’arrivée massive d’immigrants issus de cultures antiféministes et revendicatrices, le déséquilibre grandissant qui existe entre un Montréal multiculturel en croissance et des régions en déclin où les immigrants refusent d’aller s’installer, la perte du poids politique du Québec au sein de la fédération canadienne, la perte de compétitivité et l’appauvrissement rapide d’une société où la proportion des retraités ne cesse de croître, le déclin du français, etc.
Le patriotisme et le bon sens indiquent que la solution à ces différents problèmes serait de subventionner massivement les familles québécoises qui accepteraient d’avoir un troisième ou un quatrième enfant de manière à stabiliser à long terme notre population. Mais voilà, cette solution simple et évidente se heurte à l’opposition sourde et parfois ouvertement hostile des féministes de la première heure pour qui l’installation d’un tel système équivaudrait à une sorte de déclaration de guerre. Obsédées par leurs souvenirs d’enfance et par la longueur de la lutte qu’elles ont menée pour s’approcher de l’idéal d’égalité entre les hommes et les femmes, nombre d’entre elles semblent préférer la mort de leur peuple et de leur civilisation (et, donc, celle, à terme, de la cause féministe) à toute solution qui impliquerait, selon elles, une sorte de retour des curés et des familles de quatorze enfants. Il y a ici un refus obstiné de s’adapter aux réalités du monde moderne en dépit de l’aveuglante évidence des faits. Par bonheur, ce genre de dictature du passé sur le futur – nous venons de le dire - ne survit jamais très longtemps au passage du temps.
Quoi qu’il en soit, il est clair que les deux causes féministe et patriotique ont commencé à diverger et sont devenues non seulement asynchrones, mais de plus en plus divergentes, du moins dans leurs buts à long terme.
Le même genre d’analyse pourrait être fait concernant l’évolution de plusieurs autres causes sœurs du mouvement indépendantiste. Ainsi, les idées sociales-démocrates, qui ont connu une carrière au moins aussi fructueuse que celles du féminisme, ont perdu progressivement de leur attrait avec l’apparition, notamment, d’une riche classe de fonctionnaires. Les syndicats ont par exemple bien du mal à convaincre la population qu’il faut continuer à faire progresser la cause des ¨prolétaires¨ travaillant pour l’État quand un chauffeur d’autobus montréalais gagne un salaire annuel de plus de 75,000$…
Le dommage causé à la cause souverainiste n’est pas irréparable
Pour mettre fin à la stagnation de la cause souverainiste, le PQ n’aurait qu’à en faire une promotion constante pendant les années passées dans l’opposition de façon à montrer à chaque électeur et à chaque groupe de pression qu’il y va de son intérêt de se joindre au mouvement. L’idée serait de créer une coalition moderne qui, cette fois, prendrait en compte les intérêts de toutes les générations. En s’acharnant à faire croître les appuis à la souveraineté, le PQ gagnerait sur tous les tableaux à la fois. Il faciliterait son élection et la victoire référendaire du ¨oui¨ et assurerait même sa réélection éventuelle puisqu’il lui suffirait alors de dire à la population qu’il lui faut du temps pour consolider les acquis de l’indépendance.
Signalons que le souverainisme n’est pas une cause comme les autres et qu’il est illusoire de s’attendre à ce qu’il disparaisse avec le passage du temps ou avec l’évolution sociale ou démographique de la société québécoise puisque, en dernière analyse, c’est l’isolement géographique naturel du territoire québécois qui en garantit la survie.
Quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, le Québec demeure en effet un pays naturel - une sorte de cuvette - qui est isolé des pays naturels de ses voisins par des chaînes de montagnes, des forêts, des plans d’eau et, surtout, par d’énormes vides démographiques. Les distances séparant les différentes régions canadiennes sont si importantes que le Fédéral, pour économiser des sous, a déjà séparé par provinces la plupart de ses centres de distribution de services (bureaux de poste, Radio-Canada, armée, etc).
Il y a pire : alors que le centre de masse de la population québécoise ne bouge plus, celui du Canada anglais ne cesse de s’éloigner vers l’Ouest avec la rapide croissance économique et démographique de l’Alberta et de la Colombie-Britannique. De plus en plus laissés à eux-mêmes, les différents groupes habitant le Québec vont donc inévitablement finir par fusionner pour former un peuple distinct. Ce processus sera accéléré par la disparition du pétrole bon marché qui va obliger tous les peuples du monde à se replier sur leurs pays naturels. L’égalisation des niveaux de richesse qui se produit présentement sur la planète va elle aussi contribuer au phénomène en mettant fin à l’immigration massive.
De toute façon, qu’oppose-t-on au souverainisme? Une théorie fédéraliste tellement sclérosée qu’en dépit de la nature de moins en moins ¨british¨ du Canada anglais, ses propagandistes n’ont rien trouvé de mieux pour célébrer les récents déboires souverainistes que de réintroduire les symboles les plus poussiéreux de l’empire britannique : l’effigie de la reine, le qualificatif ¨royal¨, l’unilinguisme fédéral, etc.
Un jour, inévitablement, les lois de l’économie et de la géopolitique nous obligeront à faire du Québec un pays. Pour y parvenir le plus vite possible, les souverainistes n’auront qu’à se remettre à en faire la promotion, notamment auprès des jeunes générations. Nous avons le temps pour nous. Nietzsche disait : ¨Tant d’aurores n’ont pas encore lui¨.
Jean-Jacques Nantel, ing.
Novembre 2011


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7 commentaires

  • Maria Teresa Pérez-Hudon Répondre

    22 novembre 2011

    Quand j'écoute des féministes parlant dramatiquement de ces pauvres femmes qui ont acouché 14 ou 15 enfants (comme ma belle-mere), je répond d'habitude: "Chaque peuple fait la guerre en utilisant les armes qu'il possede. En Amérique du Sud, d'ou je viens, on a fait l'indépendance en envoyant les hommes se faire tuer dans les champs de bataille. Au Canada francais, faute des armes, on a fait la guerre au lit. Le ventre de chaque femme est devenu un canon et chaque bébé une balle de canon.Si, apres la conquete, chaque famille avait eu un ou deux enfants, personne ne parlerait le francais aujourd'hui. Alors, la guerre a été gagnée par des grandes capitaines québécoises avec l'agréable collaboration de leurs maris".

  • Archives de Vigile Répondre

    19 novembre 2011

    M. Nantel,
    J'apprécie votre analyse. Elle me rassure sur l'espoir de voir le Québec devenir un jour un pays. Je suis troublé par toutes les divisions entre souverainistes et l'éparpillement de nos forces. Pourtant :
    1. Pour moi, créer un pays c’est comme regarder une porte et dire clairement qu’elle est soit ouverte ou fermée.
    2. Si je mon désir est que la porte soit fermée, je dois dire que je veux que cette porte soit fermée et poser le geste qui la ferme. Sachant qu’elle ne se fermera pas toute seule.
    3. Si mon voisin me dit que je ne dois pas fermer la porte de ma maison parce que cela ne lui plaît pas, je me dois de lui répondre de se mêler de ses affaires. Poliment cela va de soi.
    4. Si mon voisin s’enrage et veut défoncer ma porte, il y a des recours légaux pour se protéger. La cour Suprême de mon voisin l’a déjà avisé de mon droit de fermer ma porte. Mon voisin s’était attribué un droit légal d’abuser de moi. C’est parfois étrange le droit. Le Suprême lui confirme qu’il n’a pas le droit d’abuser de moi sauf si moi je ne lui dis pas de cesser. Si je ne dis pas un mot, il peut continuer à défoncer ma porte.
    5. Les québécois veulent une porte ouverte et fermée en même temps pour ne pas choquer le voisin. Et ça, ce n’est pas possible. Tu agis en homme libre et tu fermes la porte ou tu te soumets à ton voisin et tu la gardes ouverte. J’ai compris depuis longtemps, qu’il n’y a pas de saine amitié dans un rapport de domination.
    6. C’est peut-être un peu simpliste mais c’est ma façon de comprendre les réalités de ma vie de québécois. Il faudra bien un jour que les québécois se choissisent et agissent dans leurs intérêts d'abord et avant tout. Ce que personne ne reproche à mon voisin de faire.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 novembre 2011

    La souveraineté, ce n'est pas une question de sexe mais de compétence. Pour faire la souveraineté, il ne faut pas prendre le peuple pour des cruches. Il faut se construire un argumentaire solide et un programme qui va dans le même sens. Il faut être capable de défendre convenablement la cause sur la place publique, et ne pas avoir peur des mots.
    Marois et sa clique ont choisi la gouvernance souverainiste.
    Legault a dit qu'il verrait.
    Mais vous oubliez un acteur majeur : Option nationale.
    Ce parti fausse votre analyse, car se parti rassemble les jeunes et il est grandement sous-estimé.

  • Christian Montmarquette Répondre

    17 novembre 2011

    Pierre Cloutier a raison sur un point.
    Quand un parti se présente aux élections en portant la question nationale, il faut bien qu'il explique et défende et fasse avancer cette option s'il veut espérer prendre le pouvoir un jour.
    Or, mis à part le PI, pratiquement aucun parti politique n'a le courage de porter intrinsèquement la question nationale.
    Pas étonnant que la cause se meurt, quand partis politiques ne se sentent même pas obligés de la défendre...
    Un peu d'espoir en vue...
    Harper va tellement écœurer le Québec, que ça risque de donner à plusieurs envie de sacrer leur camps du Canada.
    C'est ce que Parizeau affirmait quand il disait :
    «Il faut une crise politique»
    Christian Montmarquette
    Article traitant du sujet :
    «L’erreur fondamentale du PQ» :
    http://www.vigile.net/L-erreur-fondamentale-du-PQ
    «Il faut une crise politique» :
    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/254293/parizeau-il-faut-une-crise-politique
    .

  • Archives de Vigile Répondre

    17 novembre 2011

    Ref:Jean-Jacques Nantel:
    ''Le patriotisme et le bon sens indiquent que la solution à ces différents problèmes serait de subventionner massivement les familles québécoises qui accepteraient d’avoir un troisième ou un quatrième enfant de manière à stabiliser à long terme notre population. Mais voilà, cette solution simple et évidente se heurte à l’opposition sourde et parfois ouvertement hostile des féministes de la première heure pour qui l’installation d’un tel système équivaudrait à une sorte de déclaration de guerre. Obsédées par leurs souvenirs d’enfance et par la longueur de la lutte qu’elles ont menée pour s’approcher de l’idéal d’égalité entre les hommes et les femmes, nombre d’entre elles semblent préférer la mort de leur peuple et de leur civilisation (et, donc, celle, à terme, de la cause féministe) à toute solution qui impliquerait, selon elles, une sorte de retour des curés et des familles de quatorze enfants. Il y a ici un refus obstiné de s’adapter aux réalités du monde moderne en dépit de l’aveuglante évidence des faits. ''
    Enfin quelqu'un qui a le courage,l'audace et les mots exacts pour décrire le cul de sac mathématique 101 dans lequel nous nous dirigeons .
    Vivement un groupe de femmes courageuses,conscientes,prêtes à sortir du discours dominant,mettant leurs conditions sur table pour éviter l'euthanasie d'un peuple.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 novembre 2011

    En ce qui a trait à la relance de la natalité, il faut dire que le PQ a fait beaucoup pour les jeunes familles. Les congés parentaux ont fait en sorte que nos enfants ont maintenant 2, 3 et même 4 rejetons. Je suis d'accord avec vous pour dire qu'il suffirait d'un incitatif supplémentaire (lié au temps ou à l'argent) pour que cet élan se prolonge encore quelques années. Les jeunes femmes ne conçoivent plus le féminisme comme leurs mères. Les relations de couple et de famille ont bien changé.
    En revanche, pour la promotion de la souveraineté, il faut oublier ça avec le PQ. Mme Marois a peur de ce mot et ose à peine le prononcer quand elle s'adresse à la population en général.
    Je m'attends à une vraie dégelée pour le PQ aux prochaines élections, à moins d'un miracle...

  • Archives de Vigile Répondre

    17 novembre 2011

    La meilleure façon de faire la "promotion de la souveraineté", comme vous dites - je déteste cette expression - c'est d'avoir le courage, je dis bien le courage - minimal élémentaire de se présenter devant l'électorat avec une proposition d'indépendance. POINT FINAL.
    Si on perd, on perd et on revient la prochaine fois.
    En 43 ans d'existence et en 11 élections, pas une seule fois le Parti Québécois n'a eu ce courage minimal élémentaire obsédés que sont ses leaders de se faire élire à tout prix avec des promesses électorales provinciales et de se faire réélire uns fois élus, pour pouvoir avoir leur pension de député après 2 mandats.
    Quand Jean Lesage a voulu nationaliser les principales compagnies d'électricité en 1962, il en a fait le thème de sa campagne électorale et a gagné son pari.
    Tout ce que le PQ fait, c'est de "fuckailler avec le puck avant d'aller s'écraser sur la bande".
    Au lieu de mettre l'indépendance au coeur du débat, on s'invente toutes sortes d'autres causes incidentes et secondaires pour plaire à l'électorat et on oublie l'essentiel.
    C'est cela le principal problème de ce parti. Il est tombé dans le piège à cons de l'étapisme que lui a proposé Claude Morin conseillé par 3 hauts fonctionnaires du gouvernement fédéral. Et depuis ce temps, le mouvement souverainiste n'en finit plus d'agoniser.
    Pierre Cloutier