Donnons une mission à l'économie

Cela ne devait-il pas être la mission du G8 et du G20 ?

Tribune libre 2010


L'économie est en instance de divorce d'avec le peuple depuis plus de cinquante ans. À l'opposé de la croyance populaire, l'économie n'est pas le fruit des pouvoirs financiers et spéculatifs, elle est l'œuvre de la créativité et du travail productif du peuple.
Ici au Québec, le « Maître chez soi » ou le « Maîtres chez nous » a épousé plusieurs formes à partir de l'autonomiste Maurice Duplessis, Jean Lesage, Daniel Johnson, la révolution tranquille et René Lévesque. La logique financière est renversée. Pour construire un État moderne et atteindre l'autonomie provinciale, le gouvernement libéral de Jean Lesage adopte le mot d'ordre suivant : « Qui s'endette s'enrichit ». [source : http://archives.radio-canada.ca/pol...]. L'appareil étatique est remanié de fond en comble et nous en sommes fiers.
Mais tout change dans les années 1970 et c'est là que les choses se gâtent. En libéralisant les marchés, les banques de dépôts et de crédits sont devenues petit à petit des banques d'affaires et de spéculation. Sans oublier la crise des années 1930, les crises boursières ont fait tomer les indices américains en 1987, puis les indices japonais en 1989-1990, et que dire de la crise actuelle qui dure depuis 2008 et qui n'est pas encore terminée. Avons-nous appris une leçon, les marchés financiers se sont-ils corrigés et régulés ? Absolument pas. Dans les années 1960 on s'endettait pour du développement. Les dépenses de développement étaient supérieures aux dépenses de fonctionnement. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le Québec comme tous les pays s'endettent pour payer l'épicerie de tous les jours et renflouer leurs dettes aux grandes banques privées spéculatives.
Sans esprit de mission, les dépenses de l'État ne seront plus destinées à la créativité et à la création d'emplois. Sans vision de développement, l'économie de subsistance tue le peuple. Sans mission économique, les groupes financiers à travers le monde sont de véritables « commandos terroristes » qui tuent les populations de la planète, en s'accaparant les ressources naturelles des différents pays, en fabricant des armes de plus grande destruction et en contrôlant le commerce mondial de la drogue et de l'alimentation. Et tout cela sans aucun contrôle ni aucune redevance.
Auteur : Marius MORIN

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Marius Morin130 articles

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1 commentaire

  • Isabelle Poulin Répondre

    23 juin 2010

    Merci monsieur Morin de nous éclairer ! Vous dites : Sans mission économique, les groupes financiers à travers le monde sont de véritables « commandos terroristes » qui tuent les populations de la planète, en s’accaparant les ressources naturelles des différents pays, en fabricant des armes de plus grande destruction et en contrôlant le commerce mondial de la drogue et de l’alimentation. Et tout cela sans aucun contrôle ni aucune redevance.
    Il y a des lois, des traités et des ententes de réciprocité ect. Plusieurs opérations sont illégales et documentées. Si nous osions questionner la panoplie d'opérations à tour de rôle au lieu de nous préocuper seulement de quelques uns des dossiers politicly correct, nous avancerions plus vite. Notre peur du ridicule nous infantilise et pourrait nous faire régresser. Ne nous laissons pas influencer par des discours de politiciens avec des raisonnements bons pour des enfants de 3 ans ! À nous d'enrichir la discussion sinon, ils vont se mettre à nous chanter une berceuse !