Le nouveau chef du Parti libéral du Québec, Philippe Couillard, désire imprimer sa « marque » au nouveau programme politique du PLQ en prônant le « changement sans bouleversements ». Tels sont les termes utilisés par M. Couillard dans une entrevue parue dans un quotidien le 4 mai…
Les grandes lignes du programme seront prêtes pour l'automne. Durant l'entrevue, il fait référence à un projet de «gouvernement ouvert et transparent». Premier ministre, Philippe Couillard ne reverrait pas le panier de services offert aux Québécois puisque, selon lui, «une fois un service acquis, il très difficile de le retirer».
Il veut amincir l'État par touches et retouches et non pas par des «coupes sauvages». Pour y arriver, il voudrait étendre le principe de l'indexation à tous les services publics où des tarifs existent et ce, afin d'éviter un «choc tarifaire» après des périodes de gel. D'après lui, le tarif de 7 $ des services de garde devrait être indexé dès maintenant, chaque année de gel supplémentaire « accroissant la pression» sur le réseau.
Philippe Couillard dénonce «la grande incertitude» installée par le gouvernement en matière économique. «Le meilleur exemple en est l'industrie minière» où, de surcroît, le gouvernement «réalise maintenant la réalité des choses» puisqu'il s'apprêterait à présenter une formule de redevances proche de celle qui existait.
À cet effet, un des premiers gestes que poserait un gouvernement Couillard serait de mettre sur pied une commission chargée de revoir la fiscalité des entreprises et des individus. Elle serait formée d'«experts indépendants». Le programme politique que Philippe Couillard présenterait aux Québécois ferait valoir la nécessité «d'ajuster la fiscalité». Elle doit mieux servir le développement économique, «l'incitation au travail» et la création d'emplois. Il n'y a pas d'incitatif plus puissant que la fiscalité» pour modifier «les comportements dans une société».
Sur le plan social, le chef libéral se dit préoccupé par l'accroissement des inégalités sociales. «Il y a une réduction de la pauvreté, mais il y a un écart grandissant entre les classes les plus élevées et les moins favorisées. Les inégalités se creusent. Ce n'est pas un facteur positif, même sur le plan économique.»
Au niveau de la santé, l'ex-ministre de la Santé et des Services sociaux au sein du défunt gouvernement Charest, veut revoir le financement des établissements de santé. Ce financement ne peut plus être entièrement basé sur l'«activité». Il doit aussi l'être en fonction «de la qualité des résultats obtenus du point de vue du patient».
Puis, Philippe Couillard se lance à une attaque en règle contre le PQ, se disant exaspéré par la stratégie de fond du gouvernement du Parti québécois : «La stratégie constante du Parti québécois depuis des décennies, c'est de miser sur quoi? C'est de miser sur des inquiétudes quant à notre langue et de propager chez les Québécois un sentiment d'humiliation, de complot, de menaces, qui n'est pas du tout réel…C'est quelque chose qui est bâti, construit par leurs responsables politiques qui vont prendre n'importe quel enjeu fédéral-provincial» pour tenter d'exacerber les inquiétudes.
Le pire, aux dires du « digne » successeur de Jean Charest, est cependant ailleurs, à savoir que le fait de contester les idées portées par le Parti québécois est perçu «comme une attaque contre le Québec». Il s'insurge contre cette façon de voir et espère briser le label de «défenseur des intérêts du Québec» que s'est attribué le Parti québécois.
Le gouvernement du Parti québécois divise, «fragmente» le Québec. Pour lui, le projet de loi 14 sur la langue française, qu'il juge vicié en raison de ses aspects «coercitifs», s'inscrit «dans un discours général de fragmentation». Il est convaincu que la protection et la promotion de la langue française passent par des mesures de «valorisation». L'«adhésion très large de tous les Québécois de toutes les origines» est liée à de telles mesures.
Enfin, l’entrevue se termine sur la Charte de la laïcité que Philippe Couillard souhaiterait « ouverte, c'est-à-dire dans laquelle il existe une tolérance notamment pour le port de signes religieux non ostentatoires», ajoutant qu’il se dit prêt à débattre avec ses militants de l'idée de proscrire le port de signes religieux chez les juges, les procureurs de la Couronne, les policiers et les gardiens de prison, comme le recommandait la commission Bouchard-Taylor en mai 2008.
Voilà…la table est mise! Une ribambelle de coquilles vides assaisonnées de quelques épices sans saveur convient les invités à se bercer sur un nuage de « belles paroles » qui les conduiront tout doucement vers la voie du « changement…sans bouleversements ».
C'est curieux comme la mémoire...
En terminant, j’aimerais vous laisser sur cette petite réflexion…Lors des audiences de la commission Gomery, vous vous souvenez sans doute, plusieurs témoins donnaient l’impression qu’ils avaient perdu la mémoire. Par contre, à la commission Charbonneau, la plupart des témoins se souviennent dans les moindres détails d’événements qui se sont déroulés très souvent il y a plusieurs années. Peut-être que les spécialistes de la mémoire pourraient m’expliquer les raisons de ce phénomène plutôt insolite. C'est curieux comme la mémoire est parfois une faculté qui oublie, parfois une faculté qui n’oublie rien!
Henri Marineau
Québec
Couillard prône le changement...sans mouvement
Le PLQ sera encore le vieux parti des anglais
Tribune libre
Henri Marineau2095 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
6 mai 2013Couillard est membre du conseil privé du Canada. Ça veut tout dire surtout quand on veut défendre les intérêts du Québec. Les intérêts du Québec ne peuvent aller dans le même sens que les intérêts du Canada. Couillard veut nous faire croire que nous les indépendantistes, nous sommes des épouvantails qui ne cherchons qu'à diviser. Pour moi oui je ne veux pas me faire mettre dans le melting pot canadien où je devrai m'exprimer dans la langue du conquérant pour me faire comprendre ou pour gagner ma vie.
Couillard il n'en est pas question. Et si le passé est garant de l'avenir, il est évident qu'on est passé d'un statut majoritaire au Canada à un statut minoritaire et cette minorisation continue. Si on ne devient pas souverain, il est évident que nous allons devenir qu'une grosse communauté ethnique.