Plus de 13 000 personnes sont réunies cette semaine à Copenhague à l'intérieur d'un centre des congrès pour discuter des changements climatiques. Venus de partout dans le monde, politiciens, fonctionnaires, consultants, écologistes professionnels et dirigeants d'entreprises vont discuter de l'avenir de la planète Terre et par conséquent de notre avenir, de celui de nos enfants et de nos petits-enfants.
Toutes ces personnes s'entendent sur un point: on continue dans notre logique de développement et à polluer la planète, reste à s'entendre sur le pourcentage acceptable d'émission de gaz à effet de serre, donc sur la durée de l'agonie.
Le seul chiffre acceptable au niveau de la pollution devrait être le pourcentage zéro. Comment le droit de polluer peut-il devenir un enjeu de négociation et même une monnaie d'échange? Leur seul objectif de la semaine demeure de s'entendre à n'importe quel prix et de bomber le torse à la fin de la semaine si on l'y réussit d'ici à minuit moins une.
Pendant que tous ces gens discutent de notre avenir, on ne se pose pas les vraies questions. On ne change pas surtout pas notre façon de penser et notre façon de vivre. On reste dans la même logique de développement qui nous mène à la destruction de la planète et crée de plus en plus de misère et de pauvreté ici et ailleurs dans le monde, dont une nouvelle catégorie de réfugiés, les réfugiés climatiques.
On ne parle pas du vivre ensemble, du partage des ressources et de la richesse, et de la seule production de produits utiles aux humains. On ne parle pas de décroissance pour chez nous, mais de développement durable et d'énergies propres. On ne parle pas de développement uniquement en fonction des humains qui n'ont pas le strict nécessaire. Comme si on n'avait pas encore compris que nous fonçons droit dans le mur. Combinés à une économie fragilisée comme jamais par l'endettement des ménages et des États, et la fuite en avant en imprimant de l'argent dans une économie virtuelle, les changements climatiques contribuent à nous préparer des lendemains douloureux.
Nous étions 200 pelés samedi dernier au square Phillips à Montréal à crier au scandale alors que nous aurions dû être 100 000 devant le parlement d'Ottawa pour exiger la démission de Stephen Harper pour crime contre l'humanité.
Ils devraient être des dizaines de milliers de manifestants à Copenhague pour casser la baraque et chasser hors de la ville tous les criminels de ce monde. Les écologistes professionnels récupérés par le système et fiers de faire leur lobbying dans la cour des grands ont perdu pour leur part leur capacité de mobilisation.
Pour notre part, nous nous contenterons cette semaine d'observer le show médiatique de Copenhague, obsédés que nous sommes par le développement et complices de nos fossoyeurs.
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Yves Chartrand - Montréal
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