J’aime la basilique Notre-Dame de Montréal, j’aime la photographier, j’aime y trouver la tranquillité. Je m’y rends une vingtaine de fois par année... ce qui est beaucoup pour un sceptique dans mon genre !
Récemment, j’y étais alors que se déroulait la messe. La langue du rituel est le français, mais – consternation ! – à tout bout de champ, un responsable interrompait le cérémonial. Il prenait le micro pour expliquer, en anglais, le déroulement... Pourquoi donc ?
Je veux bien comprendre qu’en juin, juillet et août, le Vieux-Montréal déborde de visiteurs catholiques américains. En novembre, décembre ou janvier, ça ressemble à de l’asservissement : on est dans la logique du bonjour-hi. En va-t-il ainsi à la basilique-cathédrale de Québec, où le tourisme est encore plus abondant ? J’en doute.
Résistants et soumis
C’est dans la basilique Notre-Dame de Montréal qu’en 1910, au cours du congrès eucharistique, l’archevêque de Westminster, Francis Bourne, proposa que l’anglais devienne l’unique langue d’évangélisation en Amérique. À l’instar des Irlandais ou des Écossais qui avaient renié leurs idiomes respectifs, les Canadiens français étaient invités à saborder leur langue.
Nul autre que Henri Bourassa rétorqua alors par un discours brillant à la défense du français. Même le légat du pape se leva pour l’applaudir. Eh oui, dans cette même basilique, on se croit maintenant obligé de s’adresser automatiquement à d’éventuels anglophones... au cas où ! Ça me fait penser à la nouvelle mairesse et à sa vilaine manie de tout dire en bilingue...
Crèche audacieuse
L’an dernier, sur le parvis de la basilique, la crèche brillait par son audace, notamment par sa Vierge Marie représentée comme une belle femme capable de faire tourner la tête de n’importe quel païen... Loin de la fadeur mièvre habituelle.
Cette année, pas trace de cette crèche si originale. J’ai demandé pourquoi. Un employé m’a dit que le curé ne l’aimait pas. On n’a pas de mal à le croire. Quand on est tiède, on ne l’est pas à moitié.