Avenir du français: un silence désastreux

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Un laissez-faire mortifère






L’avenir du français préoccupe-t-il encore nos élites politiques? À quelques exceptions près, la réponse est non. Leur silence craintif et leur inaction désastreuse ont fait leur œuvre.




L’indifférence s’installe au sein même de la population, mais l’exemple lui vient tout d’abord de ses propres dirigeants. Le Devoir faisait d’ailleurs état hier d’une énième étude sur la fragilité du français au Québec.




Il fallait agir




Selon le chercheur Jean Ferretti, plus de 200 000 Néo-Québécois ne parlent pas français. La veille, on apprenait que 60 % des immigrants adultes non francophones refusent de suivre un cours gratuit de francisation.




Le message est clair: pour vivre à Montréal, où la quasi-totalité des immigrants habite, la connaissance du français devient facultative.




Voilà une résultante parmi d’autres du laisser-faire qui règne depuis 1996 dans le dossier linguistique. Le nouveau premier ministre Lucien Bouchard refusant alors d’agir dès les premiers reculs documentés du français.




Les voyants jaunes ne manquaient pourtant pas. À son arrivée au pouvoir, le jugeant trop «alarmiste», il faisait réécrire le premier bilan gouvernemental d’envergure sur la situation du français depuis l’adoption de la loi 101.




Mandaté par son prédécesseur, ce rapport était dirigé par l’ex-président du Conseil de la langue française Michel Plourde et moi-même.




Voyants jaunes




On y documentait des avancées positives, mais aussi des aspects déjà préoccupants. On y notait une part croissante d’allophones optant pour des études supérieures en anglais; une francisation des immigrants insuffisante; un bilinguisme institutionnel qui se répandait; un milieu du travail montréalais où le français peinait à s’imposer, etc.




Si les gouvernements avaient agi de manière responsable, on aurait pu atténuer certains de ces reculs.




Or, le bilan concluait sur un avertissement qui, malheureusement, fut ignoré depuis: «Il s’agit d’un constat maintes fois observé: quand la volonté politique fléchit, la francisation se relâche.»



 




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