Bécancour — Jean-Martin Aussant veut être invité au prochain débat des chefs, a-t-il fait savoir au Devoir hier, au lendemain du congrès de fondation d'Option nationale à Bécancour. À son sens, il va de soi que «comme député et chef de parti», il doit être invité à participer à ce moment fort de la prochaine campagne électorale.
À ses yeux, du reste, Option nationale a «déjà fait une différence dans le paysage politique québécois». C'est ce que M. Aussant a soutenu, samedi, dans son discours de clôture. Selon le député de Nicolet-Yamaska, «on n'a jamais autant parlé de souveraineté au Québec dans les dernières années, et c'est grâce à nous».
M. Aussant souhaiterait qu'on parle davantage de son nouveau parti dans les médias et a réclamé des firmes de sondages qu'elles l'incluent maintenant de manière systématique dans leurs choix de réponses. «Nous avons autant de députés que Québec solidaire», or ce parti est «dans tous les choix de réponses», a-t-il plaidé. Option nationale, qui a été reconnu par le Directeur général des élections il y a quatre mois, revendique 1431 membres.
Samedi, quelque 400 d'entre eux, entassés dans deux salles surchauffées de l'auberge Godefroy de Bécancour, ont adopté une plateforme indépendantiste. Elle prévoit qu'un gouvernement oniste ferait rédiger une constitution du Québec, laquelle contiendrait une déclaration de souveraineté à «entériner par le biais d'un référendum». Aux yeux de M. Aussant, cela tranche avec le Parti québécois, qui, selon lui, tient toujours le discours du «peut-être» sur la souveraineté. Il a toutefois souligné qu'une clause de la plateforme oniste précise que «si un autre parti en venait à avoir un message suffisamment similaire au nôtre, on voudrait collaborer, voire fusionner».
Legault «cancriste»
Aux dires de M. Aussant, ON visera à «redonner de l'espoir et de la confiance» dans la capacité des Québécois à agir. À ses yeux, le discours du chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, démobilise les Québécois et sape leur confiance. Le chef oniste a fustigé en particulier les idées «cancristes» qui font systématiquement du Québec le «cancre» dans tous les domaines: «Ils nous traitent de pas bons et de moins productifs et de moins riches [...] ça ne donne pas confiance aux gens!» L'idée que le Québec serait «moins riche que ses voisins» est fausse, a plaidé M. Aussant, qui possède un doctorat en analyse économique. «On vit mieux que les Américains», a-t-il affirmé, soutenant que M. Legault avait avantage à noircir le tableau: «Quoi de mieux pour avoir l'air d'un sauveur que d'arriver en disant que tout va mal?»
C'est en rectifiant la phrase «nous sommes peut-être quelque chose comme un grand peuple» de René Lévesque que Jean-Martin Aussant a conclu son congrès. Il a expliqué avoir toujours «détesté les deux doutes» qu'elle contient. «Nous sommes un grand peuple, allons-y, le doute, c'est fini», a-t-il martelé.
La députée de Crémazie Lisette Lapointe, membre d'ON, a participé aux travaux du congrès. Le député de Borduas Pierre Curzi ainsi que les anciens députés péquistes Camil Bouchard (Vachon) et Jean-Claude St-André (Assomption) ont aussi passé une partie de la journée au congrès.
Mme Lapointe a souligné la jeunesse de plusieurs membres d'ON par rapport à ceux des autres partis. Le conseil national exécutif du parti compte d'ailleurs plus d'un étudiants dont un de ses vice-présidents, Paolo Zambito, ancien porte-parole des Jeunes Patriotes. Parmi les conseillers d'ON, on retrouve Julie McCann, doctorante en droit à McGill, mais aussi chargée d'enseignement à l'Université Laval. Le printemps dernier, Mme McCann avait fait une présentation critique remarquée sur le projet de loi privé 204 visant à «bétonner» l'entente de gestion du futur amphithéâtre de Québec.
Option Nationale
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