C’est officiel. Québec solidaire (QS) et Option nationale (ON) fusionnent. Dans les faits, leur union fait penser au roman d’Yves Hughes, Noces de paille — un thriller sur un couple fusionnel s’entendant pour faire empailler le premier des deux qui mourra. Disons que dans le cas actuel, c’est ON qui vient de se faire « empailler » par QS...
Le mariage en est un d’intérêts. Pour Option nationale, c’est la chance de se fondre dans une entité plus grande. Pour QS, c’est une tentative de détrôner le Parti québécois comme la formation dorénavant la plus capable d’attirer d’autres souverainistes. Du moins, en théorie.
Locomotive ou picouille ?
Traduction : le chef péquiste Jean-François Lisée a beau présenter son parti comme la vraie « locomotive » de l’indépendance, aux yeux des solidaires et des onistes, le PQ ne serait plus qu’une vieille picouille sur son déclin.
Leur vision des choses est brutale, voire présomptueuse, mais elle dicte clairement la stratégie préélectorale de Québec solidaire. Lequel se présente même comme le nouveau « fer de lance » du « changement social et de l’indépendantisme » au Québec.
D’accord ou pas avec le diagnostic féroce des solidaires, un consensus émerge néanmoins au sein du mouvement souverainiste élargi : soit qu’il faudra attendre les résultats du scrutin du 1er octobre 2018 avant de savoir si une véritable « refondation » de ce mouvement sera nécessaire et faisable.
Handicap
À tort ou à raison, plusieurs en sont déjà persuadés. Maintenant qu’ils ont avalé Option nationale, les solidaires se voient comme le premier vecteur d’un éventuel mouvement souverainiste réinventé. Son principal handicap demeure toutefois le même.
Saluant la fusion QS-ON, Gabriel Nadeau-Dubois s’est réjoui de cette « belle journée pour le mouvement indépendantiste de la gauche ». Or, pour renaître de ses cendres, le projet indépendantiste devra unir toutes les tendances en son sein. Affaibli comme il l’est, il n’a plus le luxe de continuer à se diviser.