Sans vouloir offenser Jean Berthiaume de Contrecoeur ([«Le monde a bien changé M. Larose»->11121], Le Devoir du 11 janvier 2008), j'aimerais lui rappeler que le fédéralisme canadien, qu'il qualifiait sans le nommer de «pragmatique» et qu'il comparait hier dans ces pages au «TGV de la modernité» est aussi en fait, ne lui en déplaise, une idéologie. Au Canada, elle détient en pratique le pouvoir depuis 140 ans, ce qui lui confère une aura de respectabilité.
Le fédéralisme n'est cependant pas consubstantiel à la condition québécoise; nous n'y sommes pas soumis définitivement; il est tout sauf immuable. Si la souveraineté est si rétrograde, peut-il me dire pourquoi, en 50 ans, le monde est passé de cent à plus de deux cents pays indépendants? Des confettis comme le Belize, l'Érythrée et la Lettonie sont depuis peu indépendants; même la macédoine des Balkans redevient multicolore...
N'est-ce pas précisément une «idéologie» que de croire que le statut de pays est bon pour tout le monde, y compris le Canada, mais foncièrement mauvais pour le Québec? Bon sang! Qu'avons-nous donc fait au bon dieu pour mériter de croupir éternellement dans une condition de subordination? Et quel calvaire que d'avoir par surcroît à endurer les leçons de morale des fédéralistes de votre acabit, prompts à oublier que ce sont eux qui ont les premiers «usurpé la démocratie pour leur cause». Il est toujours ahurissant de constater à quel point l'idéologie peut aveugler les plus vertueux partisans du statu quo.
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Jean-François Vallée
Ahurissant aveuglement
La Nation - bilan et stratégie
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Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement inf...
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Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.
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