Je me permets un petit commentaire supplémentaire sur [la stratégie à
suivre->11018] pour rallier la majorité francophone autour du projet national
québécois. Cela constitue une ultime critique, en fait, du trait
d’unionisme-souverainisme. La stratégie du trait d’unionisme-souverainisme,
par nature, est conciliante, mais quiconque a une expérience directe ou
savante des grands changements sociétaux, sait pertinemment qu’ils ne se
font pas de cette manière, mais bien en construisant un rapport de force
autour d’un projet polarisant. La société vénézuélienne, par exemple, est
une société en révolution, démocratique, mais polarisée.
L’indépendantisme, donc, doit agir sur ce front, celui de la polarisation
de la société québécoise visant à consolider la conscience nationale
québécoise. La nation, pour moi, ce sont les francophones, je ne parle donc
pas, habituellement, de la majorité francophone, mais bien, plus
simplement, de la nation québécoise. Les anglophones, eux, n’en font pas
partie, ils font partie de la nation civique, territoriale, mais pas, par
sentiment, de la nation québécoise. Le cœur du problème, donc, est, pour la
nation québécoise de battre, sur son territoire, le Québec, le bloc
canadien.
Pour ce faire, il faut franciser les écoles, et, puisque la charte
canadienne empêche de le faire légalement, il faut refuser de reconnaître
la charte canadienne, ce qui est faisable, dans la foulée de la
non-reconnaissance explicite et assumée de la constitution canadienne, que
le Québec n’a pas signée, puis, comme je le mentionne dans le texte
([http://www.vigile.net/Le-souverainisme-est-mort-vive-l->11018]), il faut refuser
de conférer des privilèges à la minorité anglophone, au bloc canadien. Ce «
désencarcanage » permettra d’être souverain sur la question linguistique
québécoise. Évidemment, cela implique un combat, donc, une stratégie de
polarisation, et non de conciliation ; c’est là une autre différence,
essentielle, entre le souverainisme-trait d’unionisme et
l’indépendantisme.
Cette polarisation, je crois, pourrait catalyser la prise de conscience
nationale, de la nation québécoise, et peut-être même permettre d’aller
chercher une majorité démocratique, car, tout compte fait, le bloc canadien
et uni, consolidé, tandis que la nation québécoise, elle, est désunie,
divisée ; l’unité de la dernière est donc la clé de la victoire nationale
indépendantiste. La menace de francisation de ce bloc ne peut le
consolider, car sa consolidation est déjà saturée. Ils ne peuvent donc pas
faire de gains à ce niveau, mais seulement par l’anglicisation migratoire,
et par la division de la nation québécoise. Ce sont leurs deux axes de
déstabilisation, de lutte contre la nation québécoise.
Pour mener à terme cette stratégie, sans nier l’apport important de
certains indépendantistes de longue date, il faut cependant qu’une élite
indépendantiste nouvelle, jeune, se lève. Je suggère qu’elle exclue
officieusement des rôles de leadership politique public les plus de 40 ans,
tout en les incorporant dans des fonctions subalternes ou de conseil. Bien
sûr, les fils à papa ne sont pas non plus les bienvenus, le but n’est pas
de former une élite politique jeune, mais bien une élite politique de
l’indépendance. Cette nouvelle élite devrait aussi avoir un horizon de
moyen-long terme, car il est clair que le ressac de la fin de l’ère
souverainiste empêchera toute entreprise réussie dans le sens de
l’indépendance à court terme.
Pour répondre à M. Turcotte, je dirais donc que ceux qui vénèrent leurs
chaînes, au Québec, ce sont ceux qui insistent pour réserver des privilèges
à leurs maîtres, aux Anglais, au lieu de les contester, et que le réalisme
aristotélicien, pour sa part, de M. Perry
([http://www.vigile.net/Le-souverainisme-est-mort-vive-l->11018]), devrait avoir la
lucidité de reconnaître la différence entre le ressac qui accompagne la fin
du souverainisme, et la fin présumée de la nation québécoise. Finalement,
je dis : Non, vous avez tort. Le ressac n’est pas la fin, c’est un creux,
un trou caché, duquel naîtra, à l’écart de l’érable rouge, la lys, bleue de
liberté. Ce qui manque au Québec, ironiquement, c’est un bûcheron, dont la
hache est bien aiguisée, et qui sait comment faire tomber un érable à
l’automne de sa vie. Ce bûcheron, chers Messieurs, c’est l’Indépendantiste.
Et rien n’empêche, admettons-le, un bûcheron moderne d’avoir de fiers
goûts floraux, ni de les teindre des couleurs de la liberté, ni de les
rendre féminines, par amour pour la nation*. C'est Josué, ô Théologien, qui
a été jugé digne de conquérir la Terre Sainte, alors que Moïse était mort,
lui, sur le Mont de l'Horizon, le regard porté vers la Promesse du Destin.
Ma génération fera l'indépendance du Québec. S'il faut le jurer, tel
Bolívar sur le Mont Sacré de Rome, par le Dieu du Christ, Père des Hommes,
je le jure: Ma génération fera l'indépendance du Québec. Le Père, bien sûr,
est une métaphore de l'Absolu, de la divinité; il trône, Souverain,
Puissant, au-delà des paganisteries de l'Église catholique, au-delà des
fétichismes islamiques, il est, par lui-même, Sublime, Indépendant.
David Poulin-Litvak
* Le mot lys, en français, est féminin, et le lys est une fleur, je crois,
habituellement blanche.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
Ma génération fera l'indépendance du Québec
La Nation - bilan et stratégie
David Poulin-Litvak51 articles
[Campagne pour une Assemblée citoyenne sur la réforme du mode de scrutin au Québec ->http://www.assemblee-citoyenne.qc.ca/]
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7 commentaires
Archives de Vigile Répondre
6 janvier 2008Monsieur Litvak,
L'humanité n'est pas le fruit d'une génération spontanée. Elle est le total des connaissances accumulées au cour des siècles et des millénaires. En vieillissant, vous allez développer une vertu qui se nomme l'humilité.
Au fait, j'aimerais vous transmettre une information. René Lévesque s'est toujours objecté à la fondation d'une aile jeunesse. Il disait qu'il n'y avait que des souverainistes dans le Pq, ni jeunes, ni vieux. Je pense qu'il avait raison. Monsieur Litvak, observez bien Mario Dumont. Il est un vieillard dans un corps de jeune. Les idées transcende l'âge! J'ai 55 ans et vous met au défi de concourrir avec moi sur les idées progressistes. Je suis probablement plus anti-conformiste et libre-penseur que vous.
Denis Julien Lotbinière
Raymond Poulin Répondre
6 janvier 2008J'aime bien M. Poulin-Litvak, que je ne connais pas, mais là, il charrie: il tombe dans le même travers mal renseigné que déjà, voilà 25 ans, des jeunes de 20 ans, qui en ont donc aujourd'hui 45, avaient enclanché: le ressac anti-bébéboumeurs. Au fond, ce n'est pas bien méchant, juste un peu con et universel: le réflexe du «ôte-toi que je m'y mette», ce que les Français désignent par l'expression «secouer le cocotier». Les plus jeunes croient souvent que leurs devanciers ont tout faux, qu'ils ont fait leur temps, qu'ils se sont enfuis avec la caisse, etc. Comme d'autres avant lui, M. Poulin-Litvak va maturer et... vieillir. Je m'amuse d'avance de ce que lui serviront probablement ses propres enfants, dans ses propres termes.
Gaston Boivin Répondre
5 janvier 2008Dans vos commentaires du 5 janvier,vous faites des affirmations, qui, bien que tonitruantes et toutes empreintes de votre assurance, n'en ont pas nécessairement pour autant valeurs de vérité. Ainsi en est-il, lorsque vous déclarez du haut de votre certitude que l'indépendance est un geste de jeunes-adultes. Diable, d'où tenez-vous cette révélation surprenante? Faites-m'en partager la source pour qu'enfin je me déniaise car,à mon âge, il est grand temps que je le fasse puisque, l'histoire m'en étant témoin, j'avais toujours cru jusqu'à ce jour que l'indépendance d'une contrée ne dépendait pas de l'âge de ceux qui s'en faisaient les promoteurs, ni du temps, mais bel et bien 1)d'abord d'une conjoncture qui ne la rende pas ou plus impossible à atteindre et 2) d'une convergence des efforts et de la volonté des diverses composantes du peuple qui en sera le premier bénificiaire: En ce qui me concerne, peu importe la génération des leaders qui en seront finalement les décisifs artisans, je les acclamerai de tout coeur...// Ce qui me dérange dans votre discours, c'est votre volonté d'écarter à tout prix du "pouvoir la faire" toute personne dépassant 40 ans. Il y a là une forme de simplisme et de nombrilisme, qu'en d'autres temps, pour d'autres raisons que les vôtres, l'Allemagne nazie a voulu mettre en application en cherchant à se débarasser des Juifs et des personnes handicapées...// Vous vous déclarez non idiot et la lecture de vos textes m'en avait déjà convaincu, mais, dans l'enthousiasme du moment, dans le cours d'un débat passionné, il peut arriver à n'importe qui de dire une sottise ou, à tout le moins, de tenir un propos qui manquent à l'évidence de réflexion et de mesure, en d'autres mots, de jugement...// Vous vous déclarez réaliste, mais vos propos me laissent plutôt croire que vous êtes utopiste. À ce propos, en tenant compte de votre évaluation, je me permets de vous dire que nous reparlerons de tout cela dans 8 ans ,si je suis encore de ce monde, et je doute fortement que ce soit dans les salons de la présidence de la république...// Quant à votre désir de rallier les baby-boomers à votre cause, je crois que vous perdez votre temps. À ce propos, je me permets de vous citer un extrait d'un texte de monsieur Alain Clain, "Les baby-boomers et les idéologies: le cas du Québec", que vous pouvez retouver sur le site:( www.soc.ulaval.ca/site/document/pdf/Textes professeurs/Clain/Babyboom.pdf):"..Au Québec, cette génération a inauguré une nouvelle ère dans l'histoire de l'indépendantisme. Exercant pour la première fois son droit de vote non plus dans le cadre du Canada-Francais mais dans celui du Québec, cette génération a apporté un appui massif au mouvement souverainiste qui la précédait mais dont elle a profondement modifié les repères. C'est ainsi, par exemple qu'au Québec, la catégorie des francophones de 18-55ans, qui détiennent un emploi stable, donc les individus nés entre 1940 et 1977, qui votent pour la première fois en 1961, l'ont appuyée à 65% en 1995(Gilles Gagné et Simon Langlois dans "LES RAISONS FORTES", P.U.M, 2002).Et les plus récentes recherches des 2 auteurs indiquent que cet appui à la souverainnté des actifs de cette génération ne se dément pas au moment où les plus vieux d'entre eux allignent l'âge de la retraite. Toutes les études récentes le démontrent: C'est la première fois que ceux qui ont entre 55 et 65 ans apportent un tel soutien à la souveraineté(L'annuaire du Québec 2006, Fides 2005). Ils ont ainsi ouvert un chemin qu'empruntent désormais ceux qui leur succèdent puisque les nouveaux électeurs sont à leur tour massivement portés à soutenir la souveraineté. Comme si cette génération des premiers nés du baby-boom avaient définitivement sortis de l'Horizon Canada francais en accomplissant une rupture majeure avec le passé: La laicité comme évidence et le Québec comme pays réel." Cet écrit date évidemment d'avant la dernière élection où l'A.D.Q. a drainé une bonne part du vote de la jeunesse, justement pour une bonne part en fustigeant la génération des baby-boomers. Je ne comprends pas la perception fausse qu'a cette jeunesse de la génération des baby-boomers, comme étant celle qui a tout eu rôti dand le bec, qui a endetté la contrée et qui s'est sauvé avec le butin, les laissant penauds. En vérité, les baby-boomers ont travaillé pour payer leur études, se sont saignés pour tout donner à leurs enfants, ont rêvé d'un destin meilleur pour les leurs et ont ivesti presque tout leur temps libre pour faire passer leurs idées et leurs idéaux par le politique. Contrairement à la croyance populaire, très peu se sont enrichis ou ont les moyens de se payer des voyages en Floride et tous sont conscients qu'ils ne recevront probablement pas pour leurs vieux jours la qualité des soins médicaux qu'ont recu leurs parents...// Je me permettrai ici d'ouvrir une parenthèse pour apporter certaines précisions sur ce qu'est un baby-boomer. Ce terme a été créé après la deuxième guerre mondiale pour décrire la génération issue de l'explosion démogaphique qui l'a suivie au Royaume-Uni, en Australie, au U.S.A. et au Canada: Est un baby-boomer tout individu né durant cette explosion démographique et ,in contrario, n'ent est pas un celui né postérieurement à celle-ci. Par conséquent, cette explosion démographique peut avoir été différente pour chacun de ces pays, puiqu'elle a été plus longue dans certains, notamment au Québec pour le Canada. Il s'est donc créé à ce propos un quiproquo où la tendance est de situer cette explosion entre 1946 et 1964, qui sont de fait les années y correspondant au U.S.A, ce qui , à mon avis, ne représente pas la réalité de cette dernière au Québec. Je ne connais pas l'année où a cessé d'augmenter annuellement le taux annuel de natalité au Québec de l'après-guerre, mais je me permets de rappeler que le texte de monsieur Clain semble décrire cette génération des baby-boomers comme étant celle issue des années 1940 à 1977, qu'on pourrait, si on était puriste, ramener de 1946 à 1977. Ainsi monsieur Poulin-Litvak, si je réfère à votre dialectique, vous avez encore du jeu: Faire passer de 40 à 44ans votre limite d'âge si vous référez à la notion américaine des Baby-boomers ou de 40 à 31 ans si vous référez à la notion québécoise d'icelle, car selon toute apparence votre définition d'un baby-boomer devait être celle de tout individu né avant 1967 ou 1968...// En terminant, permettez-moi de vous rappeler que monsieur Claude Charron, né en 1946, donc un des premiers baby-boomers, à 22 ans fut nommé sur l'exécutif national du P.Q. en 1969 et en 1970 fut nommé député du P.Q. pour la circonscription de Saint-Jacques: Il fut à l'époque le plus jeune député élu à l'Assemblée Nationale et également le plus jeune député élu parmis les Baby-boomers, dernier titre qu'il ne pourra jamais perdre.
Au surplus il fut le plus jeune député à exercer une influence aussi prépondérante tant à L'Assemblée Nationale qu'au P,Q. . On raconte d'ailleurs "qu'en 1976, à l'occasion d'une fronde contre René Lévesque, Claude Charron en aurait profité pour faire une sortie pour le moins virulente contre son chef en le qualifiant de "vieux stock fini", ce qui lui valut une réplique non moins virulente de monsieur Lévesque qui le rabroua cavalièrement lors d'un caucus qui avait été convoqué à North Hatley. On dit même que c'est Robert Bourassa qui calma le jeu au P.Q. en annoncant la tenue des élections pour le 18 novembre 1976." Je vous raconte tout cela pour vous démontrer que vous n'avez pas besoin de vous en prendre aux générations qui vous précèdent pour prendre votre place. Ce n'est pas une affaire de génération, mais une question d'affirmation personnelle: Prend sa place celui qui sait s'affirmer et cela peut importe son âge et sa génération! P.S.: Si vous décidez de publier ce commentaire, je vous demanderais de l'aérer: ...//= un paragraphe.
David Poulin-Litvak Répondre
5 janvier 2008Voici par ailleurs, un article intéressant (2005) sur la question générationnelle et l'appui à la souveraineté. Il démontre, en fait, que la thèse de la démission nationale des jeunes n'est pas sociologiquement fondée : http://www.ledevoir.com/2005/10/20/92982.html
Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une tendance lourde, le destin national, malgré les fluctuations courantes, obéit à des logiques sociologiques profondes, à ce genre d'impératifs qu'on appelle parfois des impératifs de l'histoire.
David Poulin-Litvak Répondre
5 janvier 2008L’indépendantisme est un geste de jeunes adultes, justement indépendants. Quel âge avaient les baby-boomers quand le souverainisme était à son age d’or? Ma mère, parmi les plus jeunes de sa famille, nombreuse, avait, en 1976, 30 quelques années, et les plus vieux de sa famille, eux, devaient avoir un peu plus de 40 ans. Il faut être complètement ridicule pour prétendre que les aînés feront l’indépendance du Québec.
L’indépendance est un geste d’avenir.
Remarquez cependant que je ne suis pas idiot, je sais bien que les germes de l’avenir sont dans le passé, mais, ce qui est sûr, c’est que le leadership politique lui, importe. Je ne parle donc pas ici, par exemple, d’avoir un parti de jeunes, mais un parti dirigé par une élite montante. Comment voulez-vous que le rêve indépendantiste se réalise si, en plus d’avoir une démobilisation générationnelle, il y a une décapitation générationnelle ?
Boisclair était l’exemple typique du fils à papa. En fait, je doute que l’on puisse trouver au PQ – parti, selon les dires prophétiques de Vincent Lemieux, quand même l’un des plus grands politicologues du Québec, du baby-boom – qui que ce soit de jeune qui ne soit pas un peu fils à papa. Dumont, lui, je ne saurais le situer de manière tranchée, mais il n’a pas l’intelligence pour mener le Québec à son indépendance.
La véritable question que l’on doit se poser, c’est à savoir si c’est encore possible sous l’empire de la génération du baby-boom, qui est encore la génération dominante au Québec. Ma réponse, mon impression, c’est que non. Il faut attendre que cette génération passe, ce qui est triste, certes, ou, peut-être, que ces élites montantes prennent rapidement le dessus, et rallient par miracle le post-baby-boom et, en partie, le baby-boom.
Disons que le réalisme m’oblige à me fixer un horizon un peu plus long pour réaliser ma promesse. Mais, de toutes les manières, cette construction débute, selon moi, avec le constat lucide d’échec de M. Turcotte, mais il y a du travail à faire pour ériger les poutres et charpenter le Québec indépendant. Notons cependant, je le précise, que la rupture dont je parle, est une rupture d’élites, pas une fracture générationnelle.
Instinctivement, les plus âgés savent que Mme Marois, par exemple, ne pourra jamais mener le Québec à son indépendance. Ce sera peut-être, peut-on croire, la première et la dernière première ministre du PQ. Si c’est le cas, on a huit, au moins, en date de sa prise du pouvoir, avant qu’un parti indépendantiste puisse prendre le pouvoir. Sinon, si Dumont ou le clown restent au pouvoir, c’est la même chose, on a au moins huit ans à attendre.
Il faut donc, pour être réaliste, fixer un échéancier sur, au moins, huit ans. Peut-être, c’est mon espoir, que QS, ayant un leadership bicéphale, pourrait incarner la dualité post-baby-boom et baby-boom. Ce parti, cependant, si c’est pour être le cas, est pratiquement à refaire. Mais il y a quand même là un fondement qui pourrait être intéressant d’explorer. Il y a de bonnes idées, de bons débuts d’idées parfois, des intentions qui méritent attention.
Gaston Boivin Répondre
4 janvier 2008Je ne connais pas votre âge, mais j'imagine que vous êtes dans la vingtaine ou moins. Moi, quand en 1969, j'étais dans la jeune vingtaine, j'aurais tout donné pour que tous les 40 ans et plus embarquent pour faire du Québec un pays. Mais cela ne se réalisait pas et il m'est alors parfois arrivé, en secret, de me dire qu'un jour les vieilles générations passeraient et qu'avec les générations qui nous précéderaient, nous réussirions à faire l'indépendance du pays. Aujourd'hui, alors que je vous lis, je pense à mes parents bien-aimés, qui sont depuis décédés, et aux gens de leurs générations qui étaient tous du bien bon monde et qui avaient les défauts et les qualités de leur temps et je regrette un peu ces pensées secrètes que m'avaient inspirées, à l'époque, l'impétuosité de ma jeunesse et, en même temps, force m'est de réaliser que je me trompais car les générations qui me précédaient ont été loin d'embarquer massivement dans le projet de se donner un pays à nous. Madame Lachance a raison: Vous avez tort de faire de votre projet une affaire de génération. J'ajouterai qu'à l'impétuosité si caractéristique de la jeunesse, votre génération semble avoir ajouté la prétention, ce qui vous distingue clairement de la nôtre, et ce dont je ne vous tiendrai absolument pas rigueur si vous réussissez dans votre projet, bien au contraire. Malheureusement, votre génération me semble trop diversifiée dans ses intérêts et projets, ainsi que trop individualiste et arriviste, pour réussir seule votre projet. Je m'excuse d'être aussi rabat-joie, mais croyez-moi , l'âge vous apprendra bien des choses. Je vous conseillerais de conserver votre ferveur et de la mettre au service de l'union de toutes les forces indépendantistes pour avoir ainsi plus de chance de réussir dans votre ambition. Une chose est au moins certaine: L'indépendance ne se fera pas sans que toute votre génération embarque! Et je ne crois pas me tromper en vous assurant que vous pouvez compter globalement sur notre génération, mais dépêchez-vous car nous devrons bien, un jour ou l'autre, vous quitter!
Archives de Vigile Répondre
4 janvier 2008Monsieur Poulin-Litvak,
L'important est d'y arriver. Tout le monde ensemble. Vous avez tort d'en faire une question de génération. Le sort d'André Boisclair devrait vous inspirer à ce sujet. On avait fait la promotion de son atout majeur, disait-on: son âge. Vous avez vu ce qui est arrivé.
Dans une cause de cette nature, qui consiste à renverser l'ordre établi, le talent de tous est requis.