Je crois que la deuxième phase de la dépression mondiale vient de se mettre en branle. La Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie, points faibles de la zone euro, sont en train de chavirer. Mais il y a plus : la prochaine étape est l’Irlande, la Grande-Bretagne et les États-Unis. La réalité est que la dette publique américaine est insoutenable. Les marchés n’ont pas réagi, mais ils commenceront à le faire.
Lorsque les Américains eux-mêmes seront touchés, évidemment, ce sera une toute autre histoire. Ce sera, en fait, la fin de l’Empire américain d’Occident. La nouvelle puissance est dorénavant en Asie. L’Inde, la Chine, l’Australie et l’Asie du Sud-est. L’Amérique Latine tirera aussi son épingle du jeu. L’Occident, puissance du monde, est en train de mourir.
Qui est à blâmer?
Les crises du genre nous enseignent des leçons. La première leçon, urgente, à tirer de cette crise, c’est que le modèle occidental ne tourne pas rond. Ce modèle, c’est celui de la démocratie électorale et de l’oligocapitalisme. Un régime politique où le peuple aurait plus de pouvoir que celui de choisir entre l’une ou l’autre section de l’élite doit être mis en place. Et le capitalisme extrême-inégalitaire doit être remplacé par un capitalisme où les inégalités ne sont pas si aberrantes. Il faut aussi, cela va de soi, mettre en place une économie qui ne soit pas que verte à la marge, mais qui soit verte en son fondement.
Le Québec
La chute de l’Empire pourrait être une opportunité, au Québec, de se délester du Canada. Le Québec, étant un petit État, a un avantage : la malléabilité. Dans un contexte de restructuration, en Occident, cette malléabilité devient un atout majeur. Il faut en profiter, non seulement pour nous-mêmes, mais aussi, parce que le nouveau modèle québécois, en Amérique du Nord, pourrait devenir une source d’inspiration et de changement pour d’autres. Un peuple n’est pas que responsable envers lui-même, il est aussi responsable envers l’humanité. C’est dans cet esprit qu’il faut entreprendre l’indépendance du Québec.