« Plus le mensonge est gros, plus le peuple le croira », disait le sinistre Joseph Goebbels.
Les déboires actuels du PQ, lit-on partout, auraient beaucoup à voir avec sa charte des valeurs.
Nombre de péquistes ont fini par avaler cette fausseté.
On pouvait certes être contre cette initiative, mais il est mensonger de laisser croire qu’elle coula le PQ.
Tendance
Voyons les faits.
La charte fut dévoilée le 10 septembre 2013. Mais on en discutait depuis des mois.
Entre mars 2013 et son dévoilement, 9 sondages furent effectués : 4 par Léger, 3 par Forum, 1 par CROP et 1 par SOM.
En gros, ils montrent une population divisée en deux camps égaux. Les chiffres varient selon la manière de poser la question et selon la mesure précise sur laquelle le répondant est questionné.
Quand le vrai projet est rendu public, le débat ne porte plus sur des hypothèses, mais sur des points précis.
Au départ, l’appui baisse. Phénomène bien connu des sondeurs : il y a souvent de fortes variations entre les résultats avant un débat et une fois celui-ci lancé.
Puis, à mesure que le débat se fait, on note une hausse régulière de l’appui à la charte.
Le 16 septembre 2013, selon Léger, c’est 43 % pour et 42 % contre.
Cinq jours après, le 21 septembre, c’est 52 % pour (dont 59 % des francophones) et 38 % contre.
L’interdiction des signes religieux dans la fonction publique est appuyée par 60 % des répondants, dont 69 % des francophones !
Un mois plus tard, en octobre 2013, un sondage réalisé pour Le Devoirconfirme la progression, mais révèle surtout que 81 % des électeurs péquistes y sont favorables.
En février 2014, selon CROP, la tendance à la hausse se poursuit : 51 % des sondés sont favorables à toute la charte, dont 68 % des francophones.
Évidemment, les non-francophones, massivement libéraux et opposés au PQ de toute façon, y sont très défavorables.
La charte, à ce moment, ne plaît pas qu’aux péquistes : 57 % des sympathisants de la CAQ l’appuient.
On dit que les jeunes rejetaient massivement la charte. Faux ! 48 % des 18-34 ans étaient en faveur.
Défaite
Un projet controversé ? Oui, mais endossé par une majorité croissante, et qui ne soulevait pas de pires débats que la loi 101 quand elle fut dévoilée en 1977.
L’erreur du gouvernement Marois fut de ne pas saisir le compromis offert par la CAQ de limiter l’interdiction des signes religieux aux employés de l’État en position d’autorité.
La défaite électorale, elle, fut causée par l’habileté du PLQ à faire croire que Mme Marois préparait un référendum en cachette.
Voilà la vérité.