D’où vient vraiment l’implosion surréaliste du Bloc québécois ? Pourquoi sept de ses députés ont-ils quitté le caucus avec fracas ? Pourquoi autant d’ex-bloquistes exigent aussi la démission de la chef Martine Ouellet ?
La réponse officielle est connue. Les démissionnaires veulent défendre les « intérêts du Québec », alors que Mme Ouellet mise sur l’indépendance. L’intransigeance de la chef a cependant rendu tout dialogue impossible.
Cette combinaison nocive menaçait d’exploser à tout moment. La situation réelle est pourtant plus simple encore. Dans les faits, la démission-choc de sept députés bloquistes sur dix visait à convaincre Mme Ouellet de partir. Bref, c’est une tentative de putsch qui a bêtement échoué.
Inévitable
Considérant l’ampleur du fossé séparant Mme Ouellet du Groupe des sept, cette tentative était aussi inévitable que fondée. Il fallait crever l’abcès. Or, obstacle majeur il y a eu, Martine Ouellet refusant de partir malgré la démission massive de 70 % de son propre caucus et les nombreuses demandes publiques l’enjoignant par la suite à quitter la direction du Bloc.
En politique, les tentatives de putsch n’ont rien d’inhabituel. Parfois, elles réussissent. On n’a qu’à penser à la démission réclamée du chef péquiste Pierre-Marc Johnson après la mort de René Lévesque. Et parfois, comme au Bloc cette fois-ci, elles échouent.
Conséquences
Quand un putsch fait patate, les conséquences peuvent être terribles. La ou le chef risque de devenir encore plus inflexible, voire revanchard. Les dissidents, eux, finissent par se chercher une nouvelle niche politique ailleurs. Pour le Bloc, maintenant réduit à une peau de chagrin avec trois députés seulement et une chef non élue et souvent absente, le refus de Mme Ouellet de partir sonne le glas du parti « frère » du Parti québécois.
Au PQ – encore fragile à quelques mois d’une élection vitale –, ça doit surtout prier fort pour que l’implosion du Bloc ne l’éclabousse pas trop au passage.