Avis à Jean Chrétien et Stéphane Dion

Un 27 avril à fêter pour le Parti Libéral du Canada

En 1942, encore sous les pressions de la Perfide Albion, le Premier ministre Mackenzie King organisa un plébiscite pour demander à tous les Canadiens de le défaire de sa promesse aux Québécois.

L’âme des peuples se trouve dans leur histoire

À Québec, aucun parlementaire n’avait envie de célébrer une charte et une constitution imposées aux Québécois dans le but précis de diminuer les pouvoirs de l’Assemblée nationale. Cela s’explique aussi par le fait que leurs commettants n’ont toujours pas digéré de s’être fait promettre au référendum de 1980 ce qu’ils réclamaient depuis des décennies, pour ensuite se faire entrer exactement le contraire dans la gorge.
Que fait-on alors quand on s’appelle Jean Chrétien ou Stéphane Dion et qu’on veut célébrer le 30e anniversaire de cette charte canadienne dont on est si fier? On va fêter ça à Toronto, bien sûr! C’est ce qu’ont fait MM. Chrétien et Dion le 17 avril dernier, via l’aéroport Montréal-Trudeau, alors que le Parti Libéral du Canada organisait une grande commémoration au cours de laquelle on a encensé Jean Chrétien pour son rôle dans ce coup de force.
Un peu comme si après que dix hommes et une femme aient partagé un copieux repas, l’un des hommes avait proposé un vote pour déterminer si desservir la table et laver la vaisselle était un travail d’homme ou de femme. Imaginez ensuite l’humeur de la femme, en pleine corvée, pendant que les neuf autres hommes rendent hommage à celui des leurs qui a pensé à ce génial exercice démocratique. « Les Québécois devraient en revenir », répliquait récemment Stéphane Dion aux pisse-vinaigre.

Mais qu’attendent donc les Libéraux fédéraux pour souligner en grandes pompes le 70e anniversaire d’un autre haut fait d’armes de leur parti ayant recouru au même modus operandi? En 1939, Ernest Lapointe, lieutenant québécois du chef libéral Lyon Mackenzie King, était catégorique : « Jamais la conscription! » C’est que les Québécois se souvenaient trop bien de la conscription de 1917, alors que le Canada s’était retrouvé en guerre pour la seule raison que l’Angleterre l’était. Le 1er avril 1918, l’armée canadienne avait même tiré à la mitraillette dans une foule de protestataires à Québec pour les mater. Quatre morts et soixante-dix blessés, ça ne s’oublie pas.

En 1942, encore sous les pressions de la Perfide Albion, le Premier ministre Mackenzie King organisa un plébiscite pour demander à tous les Canadiens de le défaire de sa promesse aux Québécois. Pourtant, les volontaires ne manquaient pas, même au Québec. Et il y a 70 ans jour pour jour ce 27 avril, 71% des Québécois votèrent NON, dont 90% des francophones. Mais à l’échelle du Canada, le OUI l’emporta à 64%. Le tour était joué pour King, mort de rire. Comme quoi Jean Charest n’est pas le seul à avoir le sens de l’humour.
Christian Gagnon
Montréal

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CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    27 avril 2012


    Ne vous inquiétez pas , on n'enseigne plus l'histoire aux jeunes Canadiens français. On ne veut pas les traumatiser en leur montrant qu'on les a fourré tout le long de notre histoire.
    Like a virgin,....

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    27 avril 2012

    « On va fêter ça à Toronto, bien sûr ! C’est ce qu’ont fait MM. Chrétien et Dion le 17 avril dernier...».
    Ce petit roquet de Stéphane Dion a dû avoir l'air assez ridicule, disons, s'il a pris la parole devant une telle assemblée, avec son anglais inintelligible...
    Ajoutons cela, au long inventaire des choses qui le rendent pathétique et ridicule.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 avril 2012

    Les volontaires ne manquaient pas, mais Dieppe était en préparation. Un gros problème anglais fut d'avoir des Canadiens oisifs en Angleterre qui mettaient enceintes les jeunes Anglaises.
    King était l'homme de main de Rockefeller. Quand les pétrolières haussaient de 5 cents le prix du gallon, c'était pour garnir les coffres du parti de King six moins avant les élections. King était un ancien cadre de Rockefeller.
    Le problème anglais de la Conscription, c'est que beaucoup de Canadien-Français recevaient une formation militaire et un accès aux armes. Ensuite les promotions les rapprocheraient des structures du Pouvoir dont ils ne pourraient plus être discrètement écartés par les anciennes cliques.