Tunnel Ville-Marie: le ministère a dû retirer une autre poutre instable

Béton-tombe...


Les ingénieurs s’affairent présentement à trouver le meilleur moyen pour stabiliser une troisième poutre. Le ministère tente aussi de trouver un passage sécuritaire dans la structure pour pousser plus loin les travaux.

Photo : Pedro Ruiz – Le Devoir


La Presse canadienne - Le ministère des Transports a dû retirer une autre poutre qui semblait instable à l’entrée du tunnel Ville-Marie, au centre-ville de Montréal, où une poutre s’était déjà effondrée dimanche matin, entraînant avec elle un écran de plusieurs paralumes.
La poutre instable a été retirée par une grue, durant la nuit dernière, a révélé Caroline Larose, porte-parole du ministère des Transports, au cours d’un point de presse, lundi midi, pour faire le point sur la situation.
Les ingénieurs s’affairent présentement à trouver le meilleur moyen pour stabiliser une troisième poutre, a-t-elle ajouté. Le ministère tente aussi de trouver un passage sécuritaire dans la structure pour pousser plus loin les travaux.
Le ministère a mandaté deux ingénieurs indépendants pour épauler ses propres ingénieurs. Ce seront donc deux ingénieurs spécialisés de l’École de technologie supérieure et de l’École polytechnique de Montréal qui prêteront main forte aux deux ingénieurs du ministère des Transports. «La prochaine étape, c’est de laisser toute la latitude aux ingénieurs pour faire leur travail. C’est eux qui vont déterminer les prochaines étapes à suivre, le type d’inspection qu’ils ont besoin de faire, la durée de la fermeture et les prochaines interventions», a résumé Mme Larose.
Ce sont eux, notamment, qui détermineront à quel moment les énormes pièces de béton de 20 mètres par 20 mètres seront retirées de la chaussée de l’autoroute 720 direction est. Il s’agit de paralumes, des pièces de béton ajourées comme pour former un grillage, de manière à atténuer la lumière vive lorsqu’un conducteur sort du tunnel.
Du côté de la Sûreté du Québec, la porte-parole Geneviève Bruneau a confirmé que le corps policier enquêtait séparément sur l’effondrement, ses causes et ses circonstances. «La majorité de l’enquête est déjà bien entamée. Les gens qui devaient être rencontrés directement ou indirectement, pour la plupart, ont déjà été rencontrés. L’enquête se poursuit; nos enquêteurs sont là pour reconstituer l’événement dans son ensemble à partir du début», a précisé Mme Bruneau.
Mme Bruneau n’a pas voulu parler de soupçon d’activité criminelle, bien qu’il y ait enquête policière sur l’effondrement. «On enquête sur les événements qui se produisent sur notre territoire, comme ça pourrait avoir lieu n’importe où. Il n’y a aucune conclusion avancée au moment où on se parle.»
Demande du PQ
Par ailleurs, l’opposition péquiste a demandé au ministère des Transports de rendre publics tous les rapports sur l’état des infrastructures qui ont été réalisés afin que le public québécois sache à quoi s’en tenir.
Au cours d’un point de presse, lundi, le député péquiste responsable des dossiers de Transports, Nicolas Girard, s’est demandé si le ministère n’avait pas des choses à cacher, puisqu’il s’est jusqu’ici refusé à dévoiler l’ensemble de ces rapports, sous prétexte qu’ils étaient souvent techniques et difficiles à comprendre. «Visiblement, ils ont des choses à cacher. Si, comme le ministre l’a indiqué hier [dimanche], les routes et les ponts qui sont ouverts sont sécuritaires, pourquoi refuse-t-il de rendre publics les rapports d’inspection. Qu’a-t-il à cacher?» a demandé le député Girard, accompagné de son collègue Martin Lemay, député de Laurier—Sainte-Marie.
M. Girard a dénoncé la «culture du secret» et «le jeu de cache-cache» qui prévalent au ministère des Transports. «Il y a actuellement une véritable crise de confiance entre la population et le gouvernement Charest sur l’état de nos infrastructures routières.»
«Le gouvernement Charest a fait preuve d’inaction dans un trop grand nombre de dossiers dans la grande région métropolitaine», a critiqué le député Girard, citant les cas de l’échangeur Turcot, dont la construction devrait finalement débuter l’an prochain, et celui de la rue Notre-Dame, qui traîne toujours en longueur.
Le député Girard pense aussi qu’il manque d’ingénieurs et de ressources au ministère des Transports pour assurer l’inspection des infrastructures montréalaises, qui datent souvent des années 1960 et 1970. Le syndicat des ingénieurs du gouvernement a déjà dénoncé le fait qu’il perdait des membres au profit du secteur privé.
Mme Larose a assuré que le rapport d’inspection qui sera fait à la suite de l’effondrement sera cette fois rendu public.
L’effondrement de cette poutre et des écrans paralumes à l’entrée du tunnel Ville-Marie, survenu dimanche vers 9h10, n’a entraîné aucun décès et n’a causé aucune blessure. Les automobilistes qui circulaient à proximité ont pu s’arrêter à temps.


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