Chaque fois que l’on parle de taxer les produits et services achetés en ligne, il se trouve des esprits chagrins pour nous accuser de vouloir retourner dans le passé.
Or, c’est le contraire. Ce qui est une attitude dépassée, c’est embrasser le commerce électronique en gardant les lois fiscales du siècle dernier.
Détournement
Cette semaine, c’est Christiane Germain qui s’ajoutait au concert des voix qui réclament qu’on voie à nos affaires. Les hôteliers d’ici dénoncent que des entreprises comme Expedia et Priceline, qui distribuent leurs nuitées en ligne, perçoivent des taxes de vente sur leur commission, mais les gardent dans leur poche.
En réponse, Bill Morneau continue de répéter qu’il ne veut pas augmenter le fardeau fiscal des Canadiens. Est-ce donc si dur à comprendre que, devant cette situation, les gens payent, mais que l’argent ne se rend pas au gouvernement ? C’est presque un détournement de fonds !
Couper des milliards
On le sait, le gouvernement Trudeau tolère un environnement complaisant face à l’évasion fiscale, favorise l’évitement fiscal et se refuse à taxer le commerce en ligne. Certains consommateurs applaudissent, car ils ne veulent pas être plus taxés.
C’est normal, mais cette logique fera en sorte que seuls les biens et services produits au Canada seront taxés, à moins qu’on en vienne à abolir les taxes de vente.
Remarquez, cela ferait plaisir à la gauche aussi. Certains s’opposent à cette approche fiscale plus régressive que l’impôt sur le revenu. Cela étant, il faudra bien compenser pour les 20 milliards $ que la TVQ rapporte à Québec et les 35 milliards $ que la TPS permet à Ottawa d’empocher.
Alors, on coupe où ? En santé ? En éducation ? Dans les pensions ? C’est à cette question que doivent répondre ceux qui ne veulent pas que le commerce en ligne soit taxé. À moins qu’ils préfèrent qu’on augmente leurs impôts ?
Nécessairement, ça en viendra là.