Après les digressions souverainistes, l'affaire Michaud

Revenir aux sources de l’indignation

Nous indigner, c’est [...] faire la preuve de ce sur quoi repose notre colère.

Les indignés - au Québec

Indignez-vous, dit-on souvent par les temps qui courent. Depuis plus de dix ans, Yves Michaud maintient sa capacité d’indignation devant l’injustice capitale dont il a été l’objet. Au moment où nous nous perdons en digressions secondaires sur la gouvernance souverainiste et le porte-voix d’une démarche, nous négligeons de loin le rôle que nous avons à jouer dans le redressement de nos institutions politiques et publiques.
Tirer à gauche et à droite n’y changera rien : nous devons incarner par l’exemple ce qui, à terme, incarnera l’idéal tangible de nos pratiques. Le rapport Duchesneau semble avoir posé la remise en cause de la réingénierie de l’État québécois telle que préconisée par le gouvernement Charest. Monique Jérôme-Forget a voulu en rajouter : rien n’y fera, l’échafaudage est tombé en ruines depuis un long bout de temps.
Huis clos, pas huis clos, rien n’y changera à la nécessité patente de la reprise en mains du devoir national. Qu’il s’agisse de commission d’enquête sur la construction, de l’indépendance énergétique du Québec et du souci environnemental viable pour citer les dossiers majeurs, nous devons en tant que société civile, assumer notre part de leadership collectif. Faisons-nous comprendre dans nos fins de non-recevoir et dénonçons l’inacceptable.
Officiellement, nous avons un nouveau joueur dans l’arène des partis politiques en Jean-Martin Aussant. Nous pourrions en dire bien des choses de Philippe Leclerc et des velléités qui tombent dans certains travers de l’obsession ethnique, cette même dénonciation qui fut joliment rendue dans le superbe discours livré par Yves Michaud et dont nous avons multiplié les carcans du prix d’une liberté assumée. Encore là, nous devons rétablir une part de confiance dans le pacte social qui nous unit.
Avant même de m’inscrire en faux contre certains procédés utilisés et d’appuyer certaines initiatives en faveur de la gratuité scolaire, je renouvelle l’exercice. Nous connaissons tous la gravité et l’ébranlement de nos institutions politiques qui ont peu de choses à voir avec le pouls de la population. Tout au plus, l’élite politique réagit en retrait, à tort et à travers, et avec les répercussions d’une perte d’influence. Je ne saurais que blâmer l’inaction suprême du gouvernement Charest qui fait l’autruche face aux aléas et nécessités de la lutte collective en faveur de la gratuité scolaire.
Nous indigner, c’est avant tout faire la preuve de ce sur quoi repose notre colère collective. Antoine Robitaille sera bien tenté de dire « Et puis quoi, après? ». Tout ce que je dirai là-dessus, c’est que nous devons briser les chaînes qui nous asservissent. À divers degrés, nous éprouvons tous un et chacun les contrecoups d’un système qui nous oppresse. Au quotidien, nous sommes aux prises contre ce qui s’oppose à nos libertés. Tant que nous aurons la capacité d’apprendre et de livrer des discours d’une manière accessible, nous serons à même de transformer la société de manière durable.
Fait à noter : Cette chronique fut écrite dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Je ne modifie point cette chronique d'un iota car elle conserve toujours son actualité. C'est tout à fait fortuitement et par hasard que j'attendais une résurgence de l'affaire Michaud dans l'opinion publique.


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