Le tribun que je suis salue les étudiants qui se battent actuellement pour la démocratie et l’avenir du Québec. L’accès à l’éducation pour tous, ce n’est pas négociable. C’est un droit commun immuable. Si le jus ou ius commune constitue la base de l’enseignement universitaire et de la science juridique, c’est aussi, selon moi, toute l’éducation et la législation de son ministère qui devraient être assujetties à un tribunal de droit commun. Ce droit devrait être enchâssé dans la future constitution de l’État québécois.
Pour le moment, les enseignants des établissements postsecondaires sont forcés, par des lois absurdes, d’entraver la grève des étudiants, en dépit de leurs convictions et de leur appui à la cause estudiantine. Même les syndicats des enseignants sont contraints de tenir un double discours. Pourtant, à une loi injuste, nul n’est tenu d’obéir. En décidant de maintenir les cours dans un pareil contexte, les directions des établissements postsecondaires signifient qu’elles ne respectent ni les employés, ni les étudiants, ni la démocratie. Elles obligent ainsi le corps enseignant à s’asseoir entre deux chaises, en le soumettant aux pressions politiques du gouvernement. Les enseignants font alors face à un dilemme. D'une part, la désobéissance civile est sanctionnée par l’État. D’autre part, l’appui aux étudiants et à la démocratie perpétue les valeurs d’une société juste, éduquée, et solidaire. Inutile de préciser de quel côté penche la véritable justice.
La population québécoise désire fondamentalement deux choses : la gratuité des soins de santé et celle de l’éducation. Malheureusement, le gouvernement néolibéral de Jean Charest s’en prend continuellement au portefeuille des contribuables, au lieu de réduire la taille de l’État, pour financer le secteur de la santé et l’éducation. Il ne devrait pas y avoir de conflits, ni de compromis à cet égard. La majorité des Québécois savent ce qu’ils veulent et ne veulent pas. Ils ne souhaitent pas relancer la lutte des classes, ce à quoi s’applique sans vergogne le Parti libéral du Québec, en semant la zizanie dans le milieu de l’éducation. Il est grand temps de mobiliser les partis politiques, les syndicats et les citoyens, afin de lutter contre la pensée unique des néolibéraux. Remettons les pendules du Québec à l’heure de la démocratie participative. Parce que nous désirons une société axée sur l’empathie et la solidarité, non un système colonialiste, barbare, mercantiliste, et impérialiste, soutenons le progrès avec Québec solidaire, Option nationale et les étudiants. J’invite tous les acteurs sociaux à manifester publiquement leur appui pacifique aux étudiants. Que ce soit dans les médias ou sur le terrain.
Aux étudiants qui affirment que l’éducation est un investissement, je dis qu’ils se déshonorent en véhiculant de telles inepties. La hausse des droits de scolarité n’augmentera pas les salaires sur le marché du travail. Nous sommes plusieurs à combattre la rhétorique néolibérale du PLQ. Nous serons encore plus nombreux lors de la prochaine élection. J’espère que les députés du Parti québécois et de l’opposition prennent acte du ras-le-bol des enseignants envers le Parti libéral qui, une fois de plus, fait des cadeaux à ses amis issus du monde des affaires, au détriment de l’éducation et de la santé de la population. Nous méritons mieux que le PLQ. Ensemble, créons un avenir meilleur. Indignons-nous!
Luc Benoit
_ Chargé de cours, UQTR
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
2 commentaires
Nestor Turcotte Répondre
18 mars 2012Quelle la solution de rechange? Pauline Marois ? La bourgeoisie déguisée?
NT
Daniel Roy C.A. Répondre
18 mars 2012Tout à fait d'accord! Il est temps que les syndicats de professeurs et d'étudiants se politisent et forment des alliances avec les partis politiques contre la hausse de frais de scolarité et même la gratuité. Tous ces partis s'adonnent à être aussi pour que le Québec devienne indépendant. L'élimination d'un gouvernement, celui d'Ottawa, permettra de dégager des sommes pour l'éducation. Je suis tout à fait d'accord avec la grève. J'espère ridiculiser le gouvernement fédéraliste à la Charest ainsi que son successeur potentiel, Legault. Si les étudiants ne gagnent pas, j'espère que la grève contre la hausse des frais de scolarité se transformera en grève générale contre les partis fédéralistes à la solde de la finance et des intérêts Canadians. J'espère sincèrement que le Québec tout entier se réveillera d'ici les prochaines élections. En attendant, l'espoir est permis. Le P.Q. est en avance, et le désir d'un pays s'élève maintenant à 45 %. Je crois encore qu'une alliance entre les partis voulant faire du Québec un pays est nécessaire.
Daniel Roy, C.A.