Qui avait peur de qui?
Le 3 juillet à Québec, les militants du RRQ ont été magnifiques. Bien sûr, les scribouilleurs voulaient du sang. Ils essaient maintenant de les noyer sous le silence ou de les diminuer. Tiens, selon la Presse canadienne, et le journal Le Devoir semble y croire dur comme fer, les militants auraient été moins de 200 à Québec ce jour-là, un groupuscule, rien de plus. Bizarre, moi qui étais présente, il me semble bien en avoir vu plus de 400.
Le sang-froid et la discipline des militants avançant dans l'enthousiasme, sûrs d'eux-mêmes, encadrés par leurs camarades, portaient la marque indéniables des braves. Le charivari était nécessaire puisqu'on les repoussait hors les murs.
La Vieille Ville de Québec barricadée, les petits princes d'Angleterre charroyés dans de lugubres autos noires aux vitres teintées, sans signe distinctif, l'incroyable périmètre de sécurité jugé indispensable entre eux et les manifestants, le bon peuple scruté à la loupe, poussé contre les murs, les milliers de policiers armés de matraques et de chiens dressés (j'en ai vu un juste en haut de la porte Saint-Louis): qui avait peur de qui?
Attendait-on les hordes d'Attila?
C'était dérisoire. La grande peur des bien-pensants.
Et il y avait cet étendard du Québec libre qui flottait dans le ciel au-dessus de la Capitale nationale. Une journée magnifique car
je voyais les militants du RRQ marcher sur les traces de leurs pères, se tenant debout comme autrefois, à 400 contre 2000, à 4 contre 20.
Mes petits-enfants ont reçu d'eux ce jour-là une leçon de courage.
Ils ont appris que si l'on n'accepte pas de risquer sa vie, elle ne vaut pas la peine d'être vécue.