Un client est un client!

Nous oublions trop facilement que l’Angleterre d’aujourd’hui est devenue un de nos clients

Visite royale au Québec - juillet 2011 - William et Catherine

Nous oublions trop facilement que l’Angleterre d’aujourd’hui est devenue un de nos clients.

Nous oublions vite les gros contrats obtenus par Bombardier pour le métro de Londres. Nous oublions que Bombardier est propriétaire d’une avionnerie en Irlande du nord.

Nous oublions que les membres de la famille royale ont souvent fréquenté nos belles pourvoiries, incognito mais fort heureux de prendre leurs vacances chez nous. Au moins, nous les laissons
tranquilles alors que, lorsqu’ils vont au Canada anglais, ils sont continuellement achalés quand ce n’est pas harcelés par les Loyalistes et les Orangistes. Même le prince Charles au cours d’une visite au Canada
anglais a déjà crié: “Let’s get out of here”. Les Européens trouvent les United Empire Loyalists et les Orangistes “bizarres”.

Sous la terrible Margaret Thatcher, élue alors que 70% des Anglais étaient contre elle, la pauvre Angleterre a perdu toute sa puissance industrielle. Quelle humiliation pour ces anciens constructeurs
du Titanic et autres navires prestigieux lorsque Cunard White Star a fait construire son nouveau gros paquebot le Queen Mary 2 par les Bretons de Saint Nazaire.

Encore jeune, j’ai voyagé dans les avions anglais de type Viscount, Vanguard et Britannia, des turboprop de bonne qualité. Il n’y en a presque plus aujourd’hui et les anglais achètent leurs équipements
des producteurs étrangers. Et alors ? Voilà un marché qui nous attend.

Autre humiliation: les autobus qui roulent en Angleterre sont maintenant presque tous des Volvo de Suède. Finis les autobus anglais Leyland dont le grondement des moteurs diesel était entendu des
des yards à la ronde.

ET il existe pour nous bien d’autres opportunités de faire de l’Angleterre un de nos bons clients.

Nous avons de l’électricité, de l’acier, des métaux rares pour les nouvelles technologies. Pourquoi vendre ces minerais à l’étranger alors que nous pouvons monter nos propres entreprises et
concurrencer n’importe qui ou presque parce que personne ne dispose autant d’hydro-électricité et de minerais que nous, sauf que ces minerais tombent sous le contrôle de Bay Street et que nous
sommes maintenant en danger de perdre Hydro Québec si nous votons pour le mauvais bord aux prochaines élections québécoises.

Comme le Golfe et le Fleuve sont ouverts presque toute l’année maintenant, nous pouvons construire de nouveaux chantiers navals et nous spécialiser dans la production de petits et moyens navires que
nous pouvons vendre partout dans le monde, y compris en Angleterre.


Je suis certain que nous pouvons conquérir le marché de l’alimentation en Angleterre, largement fourni et depuis longtemps par les Danois.

Notre principal obstacle à nos expansions n’est ni l’Angleterre ni la Monarchie mais Ottawa qui contrôle tout le territoire du Canada en faveur de la bourse de Bay Street à Toronto. C’est cette bourse qui
nous a chipé $ 40 milliards de dollars et qui nous en fait voir de toutes les couleurs chaque jour, alors que nous nous en prenons à la famille royale anglaise qui n’a plus aucun pouvoir sur le Canada. Et pendant ce
temps, la bourse de Toronto est devenue la plus grosse bourse des mines au monde, aussi la plus exploitatrice partout dans le monde, y compris au Québec.



Il ne reste à la monarchie anglaise qu’à résilier le traité de Paris du 10 février 1763 mais ce serait ouvrir un panier de crabes et déclencher une véritable explosion politique dans tout le Canada car personne ou presque
n’est prêt à voir Toronto et Ottawa saisir officiellement les titres sur le territoire alors qu’ils se comportent déjà comme s’ils les avaient ces titres, à notre grand dam à nous, Québécois, qui sommes possédants de facto
de notre territoire et pleinement compétents pour le devenir de jure.



Les Québécois ne semblent toujours pas savoir que les marchandises qui arrivent au port de Montréal sont chargées sur des trains, acheminées à Toronto et lorsque les Québécois font des achats sur ces
marchandises, autos, équipements et même cosmétiques, ils doivent payer pour le double voyage Montréal-Toronto-Montréal. Tout cela pour la cause de la sacrosainte “Canadian Unity” que nous vend
chaque jour la Presse à Gesca et à Ti-Paul Desmarais.



Ces gens sont heureux de voir que nous ne sommes pas gentils envers les visiteurs de la famille royale anglaise. Bonne excuse pour dire à toute l’Angleterre: ne faites jamais affaire avec le Québec.

Qu’attendons-nous pour nous défaire d’Ottawa et de Bay Street? Ce sont eux nos véritables ennemis. La prochaine fois que Williams viendra au Québec, ce sera pour signer la résiliation du traité de
Paris du 10 février 1763 en notre faveur et en faveur de chaque autre province et ce sera pour nous le commencement de relations nouvelles avec l’Angleterre.
N’oublions pas que ce sont nos ancêtres
de Normandie et de Bretagne qui ont conquis l’Angleterre de 1066 et que cette même Angleterre entretient encore des liens commerciaux privilégiés avec les côtes de la France actuelle, depuis
la Picardie jusqu’à Bordeaux.

Tombons les pieds par terre et cessons de nous conduire comme du tout petit monde alors que nous sommes des géants.

JRMS




Featured 751d93ca198caacf4590a022022f5bc8

René Marcel Sauvé217 articles

  • 252 897

J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





Laissez un commentaire



3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juillet 2011

    Ce que vous écrivez est vrai mais...si le peuple n'en entend jamais parler! Même à l'université ce n'est pas enseigné!
    Pourquoi est-ce que Télé-Québec et le Devoir ne pourraient pas avoir leur bulletin d'actualités à la télévision? Cela nous changerait des bulletins d'information people abrutissants d'Ottawa(SRC), de Montréal(TVA) et de Toronto (Sun media).
    Nous sommes peut-être des géants mais trop "cyclopiens", depuis trop longtemps manoeuvrés par des nains "ulyssiens" cachés dans la caverne de nos pensées.
    Est-ce que nos "purs et durs" et nos "pragmatiques" ont assez d'envergure politique pour vous lire et enfin comprendre!/?*

  • Dominique Beaulieu Répondre

    10 juillet 2011

    Comme vous le dites souvent, tout est question d'intérêts, de rapports de force et d'effectivité.
    Conclusion : les clients anglais n'en ont rien à cirer que nous ne soyons pas gentils avec les visiteurs de la famille royale anglais. Si nos produits sont de qualité supérieure à moindre coût, ils choisirons des produits québécois! Business as usual!

  • Archives de Vigile Répondre

    10 juillet 2011

    [1] Si le PQMarois change d'orientation et promet, dès son arrivée au pouvoir, une déclaration d'indépendance et une constituante citoyenne, je vote pour elle.
    [2] AVEZ-VOUS BIEN LU? Je voterai pour Pauline Marois à ces 2 conditions. Me semble que je fais un acte de bonne volonté.
    [3] Le reste, tout le reste n'est que secondaire.
    [4] Déclaration d'indépendance + constitution citoyenne approuvée par référendum = souveraineté de l'État et souveraineté du peuple.
    [5] À compter de ce moment-là, l'avenir appartiendra au peuple québécois.
    Pierre Cloutier