Comme environ 400 à 500 autres personnes, j'ai participé à la manifestation organisée (principalement) par le Réseau de résistance du Québécois (RRQ) contre la visite du duc et de la duchesse de Cambridge à Québec le 3 juillet. Je croyais - et je crois toujours - qu'il est important de s'opposer à la visite des représentants de la couronne britannique, autant pour des raisons historiques (la conquête de notre peuple) que contemporaines (monarchie désuète et coûteuse). Voir nos soit-disant "élites" politiques dérouler le tapis rouge devant ces deux créations du star system international est une gifle au visage des Québécois, particulièrement sur celui des indépendantistes et des nationalistes.
Malheureusement, je dois dire que la manifestation, par son obsession théâtrale du contrôle et de son aseptisation voulue, a laissée un goût amer dans ma bouche. L'avion survolant la ville de Québec, avec une banderole portant l'inscription "Vive le Québec libre - RRQ" attachée, était certainement une bonne idée mais reste, ultimement, plutôt inoffensive comme surprise. Après sa visite à Québec, le Prince William a dit vouloir revenir "souvent au cours des années à venir." On était loin, TRÈS loin, de la prise de la Bastille en 1789, disons. Qu'est-ce qui clochait, exactement?
Être "baveux" et la réputation du Québec
À entendre Patrick Bourgeois, chef du RRQ, l'opération à Québec était un succès magistral:
«On a quand même été assez baveux pour faire en sorte qu'ils ne l'ont pas eu facile. L'histoire qu'on a pénétré le périmètre de sécurité par les airs, c'est très baveux, je trouve ça excellent.»
En sommes nous rendu là, à se battre contre un système uniquement pour être "baveux"? Si oui, il est temps de se poser de sérieuses questions sur la nature et tout particulièrement les impacts de nos actions militantes au sein du mouvement indépendantiste.
On ne crée pas une nation, au 21e siècle et en plein contexte de mondialisation, en tirant la langue et en postillonnant.
Dans son discours d'après-manifestation, Patrick Bourgeois s'est félicité d'avoir préservé la "réputation" du Québec... mais pour qui, au juste? Avons-nous tenté de préserver la réputation du Québec face aux médias? Aux mouvements souverainistes étrangers? À nos propres citoyens? Est-ce d'ailleurs absolument nécessaire de vouloir préserver une réputation à tout prix? Ces questions, pour moi, demeurent sans réponses.
Dans ce qui s'inscrivait certainement dans l'optique de "préserver la réputation du Québec", le mot d'ordre était clair de la part du RRQ: dans une lettre distribuée aux militants assemblés sur la rue St-Jean, l'organisation interdisait formellement aux participants présents de parler aux médias:
Si vous êtes abordé par des journalistes, dirigez-les vers un responsable de la sécurité, il sera en mesure de les diriger ensuite vers les porte-parole du RRQ. Dans la mesure du possible, limitez les commentaires improvisés aux médias.
Étant une personne possédant un esprit libre et critique, je ne me suis pas gêné pour donner mes "commentaires improvisés" (et, coïncidemment, justes et historiquement valides) à certains journalistes présents. Je participe à ce genre d'événement en tant d'individu souverain, et non comme simple pion sur le jeu d'échec rrquiste. Il est certainement compréhensible que le RRQ ait voulu canaliser le message mais faisant ainsi, nous nous retrouvons dans la situation ou seuls les mêmes deux ou trois visages habituels se retrouvent dans les médias. Conséquence: le message semble venir de deux ou trois personnes seulement, ce qui aide en tout point à marginaliser le tout. Qu'un mouvement comme le Réseau de résistance du Québecois soit marginal, je n'y vois aucun inconvénient... mais que le message le devienne par la force des choses, surtout lorsque l'on prétend parler au nom du peuple, on a un sérieux problème.
Nos ennemis les médias
Je suis étonné (et déçu) de constater que plusieurs souverainistes s'attendaient à avoir une meilleure couverture de l'évènement dans les médias Québécois. Certes, la couverture médiatique internationale était au rendez-vous, mais celle des médias conglomérés au Québec était... et bien, fidèle à elle-même. NOUS N'AVONS PLUS RIEN DE POSITIF À ATTENDRE DES MÉDIAS SUR NOTRE CAUSE. Qu'est-ce que ça va prendre pour que le message passe une fois pour toutes? La concentration médiatique est d'une intensité déconcertante au Québec et - surprise, surprise - elle ne penche pas ET NE PENCHERA JAMAIS de notre bord.
Oui, nous avons les meilleurs arguments sur Terre pour justifier notre désir de terminer les travaux de nos ancêtres et d'amener le Québec, une fois pour toutes, à son indépendance nationale... mais tous nos beaux discours et notre argumentation sont caducs si le message ne peut être entendu! Nous savons fort bien que le Québécois moyen ignore l'histoire de son propre peuple et se vautre dans les inepties des "nouvelles" à la sauce Gesca-Quebecor... l'absence de maturité politique, l'ignorance historique, l'indifférence quotidienne et l'hyper-individualité de la culture du divertissement instantané nord-américain est une recette absolument catastrophique pour la promotion de l'idéal indépendantiste.
Rajoutez à ça de la propagande fédéraliste mur-à-mur dans une majorité écrasante des journaux, de la radio et de la télévision et vous avez un ravin d'idées infranchissable.
La solution est évidente en soit, quoique difficile à aborder dans ses détails: il est absolument impératif de créer une chaîne de télévision (ou, du moins, une forme de diffusion pluri-médiatique) dédiée entièrement à la promotion des idées souverainistes et nationalistes au Québec. Avec l'implantation systémique d'Internet dans les foyers Québécois (et sur les téléphones cellulaires, etc), il est absolument possible de créer un tel organe entièrement en ligne, tout en évitant les pièges fédéralistes traditionnels (je pense au CRTC, ici). L'exemple de Revision3, aux États-Unis, prouve qu'un tel projet est non seulement réalisable, mais réaliste et potentiellement profitable économiquement. Patrick Bourgeois a d'ailleurs très bien cerné le problème du contrôle fédéraliste des médias de masse dans son excellent livre "Manifeste lucide pour la fin de l'hégémonie fédéraliste sur l'information"; à nous, donc, de prendre les rênes de ce projet et ce, le plus rapidement possible.
Les leçons à tirer et les questions à poser
Contrairement à la manifestation contre la venue du Prince Charles en automne 2009 à Montréal, je suis sorti de l'événement de Québec quelque peu démoralisé et encore plus las de donner des coups d'épée dans l'eau. En 2009, la manifestation du RRQ contre le duc d'Édimbourg a été un succès car elle força la royauté à prendre la porte d'en arrière (un brèche importante, et donc humiliante, dans le décorum monarchique) mais surtout car cette opération fut une éclatante opération de relations publiques. Cette fois-ci, j'ai l'impression que le RRQ voulait absolument répéter la donne (la job de P.R.), quitte à étouffer la liberté de parole et de mouvement qui se doit être intrinsèque à toute manifestation de ce genre.
Que désire véritablement faire le RRQ? Veut-il bien paraître devant X personnes/organismes/médias ou désire-t-il RÉELLEMENT changer le statu quo constitutionnel et national au Québec? Le Réseau ne devrait-il pas enlacer le sobriquet de "violents" et "dangereux" (même si ceci est loin de la réalité) plutôt que de se fendre en quatre pour tenter de prouver à Dieu-seul-sait-qui que non, non, nous ne sommes que d'honnêtes citoyens qui veulent manifester notre désaccord dans l'ordre, la paix et, conséquemment, l'inefficacité?
Plusieurs rrquistes, dont Patrick Bourgeois lui-même, répètent souvent que la lutte pour la création d'une république de langue française et de culture occidentale en Amérique du nord est, à juste titre, une "guerre"... difficile, alors, de gagner ce genre de conflit en jouant selon les règles de nos adversaires.
Le co-fondateur de Apple, Steve Jobs, avait bien compris l'expression "think outside the box" (penser différemment); celui-ci, avec la création et la vente du iPhone, n'a pas comblé un besoin mais en a CRÉÉ un. Je crois que nous (le "nous" collectif du mouvement indépendantiste) devrions s'enligner dans cette direction et j'ose espérer que le bureau politique du Réseau de résistance du Québecois pourra trouver, dans ce texte, matière à cogiter sur la direction à prendre en tant qu'organe souverainiste oeuvrant dans un corps décapité (voir le Bloc, le PQ).
Les révolutions du printemps arabes se sont faites sans grands leaders, sans partis politiques... mais grâce à une écoeurantite aiguë et via Internet. Reste à savoir si le RRQ peut chapeauter le mouvement et re-enflammer la braise ardente de la souveraineté qui est présente dans une très bonne partie des Québécois.
En conclusion (et pour reprendre un slogan cher aux adeptes du Réseau Liberté-Québec): plus de liberté, plus de démocratie... la VRAIE, celle du peuple.
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13 commentaires
Archives de Vigile Répondre
3 août 2011CORRECTION: Mon commentaire - Réjean Pelletier - du 10 juillet 2011.
Je dois absolument corriger MON commentaire concernant l'article en titre.
J'y ai nommé de vrais indépendantistes du Parti Québécois mais c'est qui ce Marcel Laurin??? Quelle erreur de ma part !!!
Je voulais nommer CAMILLE LAURIN.
Cet homme qui a tellement fait avancer la cause du français et par conséquent celle la Nation Québécoise. Je le considère comme un indépendantiste.
Merci d'excuser de mon erreur.
_________________
Réjean Pelletier
Archives de Vigile Répondre
10 juillet 2011Pour faire suite à ce message de Monsieur Jean-Philippe DÉCARIE-MATHIEU, il y a eu plusieurs commentaires majoritairement défavorables.
Mais je comprend la frustration que vivent certains militants comme Monsieur DÉCARIE-MATHIEU. Au fond, ils veulent AGIR contre un système devenu une dictature qui les en empêche et leur propre groupe les en empêche aussi, peut-être avec un motif - des enfants - qui se défend, mais ça demeure le même blocage dit «Statut Quo» que celui qui est servi aux Québécois par la fédération canadienne.
Il faut bien que la soupape de sécurité s'ouvre et je crois qu'elle s'ouvre au bon endroit, même si son expression ne dit pas le fond du problème réel.
Ce qui est inacceptable ce sont les commentaires contre ce Monsieur. Il ne les mérite pas car, s'il est sincère comme moi, il veut que son Pays voit le jour à présent. Et, ne vous en déplaise, plusieurs étapes proposées par Monsieur Patrick Bourgeois sont dépassées. Je ne dis pas qu'il a entièrement tort mais peut-être croit-il trop au Parti Québécois.
Ce parti politique a sombré dans le fédéralisme après avoir tout tenté pour mener le Québec vers son indépendance, pas pour la réaliser. Il s'est vu très tôt infiltré par la GRC et par de faux indépendantistes. C'est toujours le cas et plus que jamais. Les Gérald Godin, Marcel Laurin, Pierre Bourgault et Jacques Parizeau n'y sont plus, pour ne nommer que ces vrais indépendantistes.
La Nation Québécoise en est à l'étape où elle doit déclarer son indépendance et non reculer en 1963 en reprenant les anciens discours proposés sous peine de se retrouver avec un autre 48 ans de tour de manège et pas de Pays québécois après toutes ces années, comme maintenant.
La seule option efficace non appliquée parce que toujours rejetée par le PQ: des élections référendaires et, lorsque gagnante, une déclaration unilatérale de l'indépendance du Québec, sans compromis et sans monnaie commune avec le canada. Le PQ ne changera pas à ce point et va continuer à nous mener en bateau avec son référendum remis à l'infini - la carotte au bout du bâton - et ces tergiversations sans fin avec ses amis fédéralistes pour nous endormir.
Un seul parti existe et qui propose de façon honnête, sans violence et concrète l'indépendance du Québec: Le Parti Indépendantiste de Monsieur Éric Tremblay.
Les indépendantistes de la Nation Québécoise doivent aller de l'avant avec ce parti politique - qui aura mon vote - et s'y rallier. Son programme est sans équivoques. De plus, ce n'est qu'en offrant à ce parti sa chance de se présenter qu'il deviendra le mieux placé pour faire accepter l'indépendance du Québec et concrétiser ce pourquoi tous les vrais indépendantistes se sont battus jusqu'à présent: Le Pays de la Nation Québécoise de langue française.
Pensez-y sérieusement.
Jean-François-le-Québécois Répondre
8 juillet 2011«Certes, la couverture médiatique internationale était au rendez-vous, mais celle des médias conglomérés au Québec était... et bien, fidèle à elle-même. NOUS N’AVONS PLUS RIEN DE POSITIF À ATTENDRE DES MÉDIAS SUR NOTRE CAUSE.».
Raison de plus, en cette époque, pour vite financer et organiser une radio et même une télévision numérique par internet indépendantiste québécoise. Je trouve que le PQ, depuis environ 10 ans, dort au gaz, en rapport avec cette possibilité.
Après tout, nous ne pouvons certes pas compter sur Radio-Canada, la télévison d'état du régime néo-colonial qui nous opprime, pour promouvoir notre cause. Alors, AU PLUS VITE! donnons-nous nos propres médias; surtout qu'avec l'internet, ça coûtera moins cher (de beaucoup), que de la manière plus classique, disons.
Sylvain Meunier Répondre
6 juillet 2011Patrick Bourgeois s'occupait des entrevues francophones tandis que Julien Gaudreau s'adressait aux anglophones mais nous avons aussi vu Maxime Laporte et Félix Vincent Ardea, tous deux du Réseau de Résistance du Québécois. Quoiqu'en disent certains " chiâleux ", le message a passé et ce, de par plusieurs voix. L'avion que certains disent avoir passé trop haute pour que la banderolle soit lisible, faites comme moi et faites vous opérés, moi j'ai très bien lus le message. La mini-manifestation de Montréal fut un succès, le couple n'a même pas pris le temps de saluer leurs groupies. À Québec, l'affaire se compliquait mais le R.R.Q. a bien tirer son épingle du jeu. Pour tous ceux et celles qui critiquent, deux longues entrevues de Patrick à Radio Cadenas, ce n'est pas rien, l'immence couverture de la manif etc. Que voulez-vous de plus ? Si nous aurions brassés, d'autres se seraient plaint, l'important est qu'au Québec nous avons montré que nous ne baissions pas tous nos culottes devant les têtes couronnées. John James Charest, le maire Red Bull et tous les autres traitres et licheux de cul comme eux ne représente pas les Québécois. Ceux qui les représentaient ce jour là, c'est nous, membres du R.R.Q. et le fait qu'il n'y ai pas eu de débordement était voulus de la part du B.P.. Ainsi, les indépendantistes qui ont eu peur de se manifester, de crainte de se faire matraquer, seront sans doute présents à la prochaine manif. Le but d'une organisation de résistance est de rallier le plus grand nombre de la population. En brassant, nous aurions contribuer à se marginaliser, le contraire de ce que l'on recherche, soit le ralliement de toute les forces indépendantistes du Québec. J'espère au moins que tous ceux et celles qui ont la critique facile, étaient tous présents à la manif. Pour ma part, félicitation au B.P. du R.R.Q. et idem pour tous les manifestants présents, nous avons par le fait même démontrer les démesures inutiles qui entoure un évènement pareil. L'anti-émeute qui était planté devant nous, suants dans leur habits de représaille, n'auront servi qu'à être figurants dans toute cette comédie. Le ministre Paradis qui nous a qualifié de groupe terroriste ne peux qu'avoir l'air fou. Le service de sécurité du R.R.Q. aura réussi à contenir tout débordement sans avoir à tenir de matraque. Pour toute ces raisons, je suis profondément satisfais de la journée du 3 juillet à Québec et très fier d'être membre du Réseau de Résistance du Québécois.
Luc Bertrand Répondre
6 juillet 2011Monsieur Cloutier, j'aime beaucoup votre proposition de structure organisationnelle pour encadrer les manifestations en faveur de l'indépendance (Conseil national de la résistance québécoise), pour dénoncer le statu quo actuel et pour créer une coalition citoyenne indépendantiste (Coalition indépendantiste citoyenne) en remplacement des actuels partis politiques. C'est la première fois que je lis les détails de votre projet et il m'apparaît extrêmement intéressant.
Une telle coalition, engagée solennellement à respecter le pacte de principes communs que vous proposez, me semble le moyen tout à fait approprié et légitime pour déclarer unilatéralement notre indépendance. Elle a de nombreux mérites par rapport à tout ce qui a été proposé dans Vigile.net et dont j'ai eu connaissance:
1) En n'étant liée à aucun parti politique existant, personne (médias, adversaires fédéralistes) ne pourra lier les actions de cette coalition ou de ses membres à une quelconque mauvaise ou compromettante politique prise dans le passé par un gouvernement péquiste;
2) Cette manière de faire me semble encore plus légitime que l'élection décisive classique avec un parti indépendantiste (celle préconisée justement par un parti existant depuis 2007 et désigné de cette façon (le PI), approche basée sur la stratégie des "gestes de rupture" de Robert Laplante, proposition qui a été défaite au congrès du PQ de 2005). En effet, il est très difficile à un seul parti politique de concevoir un programme qui puisse satisfaire une nette majorité de la population québécoise (ne serait-ce que par le spectre gauche-droite). C'est la raison pourquoi le "programme" du PI est davantage un énoncé de principes directeurs plutôt qu'un programme de parti politique classique;
3) Cette méthode a, comme l'élection décisive, le mérite d'être exclue de la Loi sur la clarté fédérale et de son pendant québécois (Loi 99), mais, en plus, reflète davantage l'implication citoyenne qu'une constituante préparée par un seul parti politique;
4) Elle légitimerait l'objection des indépendantistes québécois aux arguments fédéralistes (et de l'ONU) voulant que la situation québécoise ne constitue pas un cas d'applicabilité du principe d'autodétermination des peuples. Il suffirait que le préambule de la nouvelle constitution citoyenne fasse référence au refus du gouvernement colonial anglais et du gouvernement fédéral actuel de reconnaître le droit au peuple québécois d'exister et de se gouverner de manière autonome par rapport à l'État canadien et ses autres provinces;
5) Elle impliquerait nécessairement l'expression d'un vouloir-vivre ensemble du peuple québécois;
6) Elle serait une démonstration de la volonté des Québécois d'atteindre leur totale liberté politique de manière pacifique;
6) Elle reflèterait concrètement le fait que l'indépendance du Québec échappe à toute juridiction interne canadienne et constitue ainsi une distribution des pouvoirs qui dépasse le cadre des amendements constitutionnels;
7) Elle impliquerait clairement, par son rejet des partis politiques provinciaux du Québec, un changement complet de cadre politique signifiant la nécessité de repositionnement de toute la politique québécoise (par la suppression de l'influence des institutions politiques et juridiques canadian).
Les seules questions que je me pose sont celles de l'information au public et la question de l'enregistrement auprès du Directeur général des élections du Québec. Il est vrai que l'action proposée constitue une "désobéissance publique organisée" aux lois canadiennes existantes, mais, pour la cohérence avec nos propres décisions politiques passées, les règles des élections québécoises devraient être observées, à part, bien sûr, le principe de déclarer le Québec libre de sa subordination à l'État canadien.
Votre proposition mérite certainement que monsieur Frappier en fasse un article à part entière dans Vigile.net.
Archives de Vigile Répondre
6 juillet 2011Vous avez raison. J'ai parlé à un journaliste australien. Il m'a demandé une entrevue je lui ai donnée. Un gars de la manif est intervenu et a voulu arrêter l'entrevue! Le journaliste l'a envoyé paître.
Quant à la chaine souvererainiste, ben je me tue à le dire: la pire erreur qu'on a fait en 50 ans c'est de ne pas avoir eu un moyen de communication de masse. C'est une faute impardonnable qu'il faut corriger le plus rapidement possible. Ca nous prend une chaine d'info continue de la Baie James à la Baie des Chaleurs où l'on va parler souveraineté 24 heures par jour, 7 jours par semaine
http://www.vigile.net/Lancement-de-la-tele-poubelle-dans
http://www.vigile.net/A-quand-une-tele-souverainiste
http://www.vigile.net/A-quand-une-chaine-souverainiste
Archives de Vigile Répondre
5 juillet 2011Pauvre Patrick Bourgeois. Habitué de se faire rentrer dedans par la masse molle, venant de plus radical, c'est le bouquet. La manif de dimanche était juste du bon niveau.
Les indépendantistes de la rue sont bien servi pour le futur. Le RRQ pour les manifs corsées et le collectif libre marcheur pour les marches pour l'indépendance. Il faut construire avec ces deux organismes.
Archives de Vigile Répondre
5 juillet 2011Je suis à 100% d'accord avec le commentaire plus haut de Jean-Pierre Durand. Compte tenu des cirocnstances du moment qui favorisait l'action des forces policières (voir également le commentaire de Richard LeHir ailleurs sur le portail de Vigile.net), compte tenu également des moyens dont disposait le RRQ et qui étaient faut-il le rappeler plutôt limités (par rapport à ceux qu'aurait pu déployer par exemple le PQ, encore aurait-il fallu pour cela que le PQ sorte de son immobilisme révoltant), compte tenu finalement de tous les obstacles qui se dressaient devant nous (propagande complètement biaisée et tendancieuse dans les grands mass médias dans les jours qui précédaient), je trouve pour ma part que le résultat fut bien au delà de ce qu'on aurait pu penser au départ.
J'irais plus loin et j'ose lever mon chapeau au RRQ pour ce qu'ils ont fait. Au cours des quarante dernières années, j'ai vu bien des manifestations, plus petites et aussi plus grosses. Question organisation, c'était vraiment très bien.
Question de couverture au niveau des médias d'ici, j'aimerais d'autre part nuancés certains commentaires. J'en ai pour preuve la manière dont la manifestation du RRQ est ressorti dans le journal Métro de Montréal, dès le lendemain, avec une belle photo, très grosse. L'article du journal Le Soleil, publié la veille, soit le samedi, faisant une large place à Patrick Bourgeois et aux efforts de mobilisation, était aussi très bien.
Je le répète : Chapeau au RRQ !
André Parizeau
Chef du PCQ
Jean-Pierre Durand Répondre
5 juillet 2011Je suggère ardemment, c'est-à-dire en souhaitant qu'il me prenne au mot, autrement dit qu'il ne se contente pas de le faire que via les réseaux sociaux ou sur Vigile, cela est par trop facile, je suggère à Jean-Philippe Décarie-Mathieu d'organiser les actions qu'il prêche pour qu'on puisse voir de quel bois il se chauffe. Après, on en reparlera. C'est relativement facile de critiquer ceux des nôtres qui mettent la main à la pâte. C'est même à la portée du premier gérant d'estrade venu. Or, il y en a bien quelques-uns de ces gérants d'estrade dans le mouvement indépendantiste. Bien sûr, on peut (et on doit) critiquer, mais je me méfie comme la peste des Tit-Jos Connaissant qui ont toujours raison contre tout le monde. Je me méfie des donneurs de leçons, car au bout de plusieurs années de militantisme, j'ai rarement pu admirer leurs oeuvres autrement que sur papier, voilà bien ce qui m'embête le plus avec eux.
Ce n'était pas évident d'organiser quoi que ce soit pour la venue des parasites britanniques, surtout que divers corps policiers étaient sur les dents et qu'ils avaient en tête l'accueil réservé au prince Charles lors de la dernière visite. Ils ont donc tout fait pour nuire, voire empêcher cette manifestation (j'en sais quelque chose, car c'est en fauteuil roulant que j'ai dû trouver un moyen, avec les multiples rues barrées, pour rejoindre les manifestants). Les médias, tous autant qu'ils sont, ont pendant plusieurs semaines tout mis en oeuvre pour faire une propagande digne des états totalitaires sur le couple princier, avec des reportages dithyrambiques jusqu'à plus soif, en ridiculisant les anti-monarchistes ou, plus souvent qu'autrement, en les ignorant totalement. Même un certain souverainiste de salon bardé de diplômes a critiqué l'appel du RRQ et d'autres l'ont ignoré ou fait semblant. Néanmoins, le RRQ est allé de l'avant et il a pu compter sur l'appui solidaire d'organisations indépendantistes qui n'ont pas froid aux yeux, comme la SSJB de Montréal, le MPIQ, les Jeunes patriotes du Québec, le MSQ, le R.I.N., le PCQ... Cet appui venant d'organisations amies a été très apprécié. Tout n'était pas parfait forcément (autrement nous serions depuis belle lurette un pays indépendant, n'est-ce pas monsieur feu Pierre Bourgault ?), car il y avait un tas d'embûches et d'imprévus sur notre route, mais le RRQ (qui est une organisation encore très jeune, trois ans ou peut-être un peu moins) compte apprendre de ses erreurs et de ses essais. Comme on dit, c'est le métier qui rentre. Rien ne s'arrêtera là. Au contraire, cela ne fait que commencer. Nous en sommes déjà à plancher sur la suite des choses. Debout, Québécois et Québécoises ! NOUS VAINCRONS !
Archives de Vigile Répondre
5 juillet 2011[1] A l'heure de l'Internet et des TICS, une organisation classique à intelligence pyramidale, centralisée, hiérarchisée,contrôlée par un 'bureau politique" avec un "chef" est une erreur magistrale.
[2] Ce qu'il faut c'est une organisation à intelligence collective avec des animateurs et des coordonnateurs, hyper branchée et décentralisée, le tout appuyée par une branche élective formée de 125 candidats unis dans une coalition indépendantiste citoyenne avec un pacte simple de 2 objectifs : souveraineté de l'État et souveraineté du peuple. Déclaration d'indépendance et constituante citoyenne.
[3] Il faut que Cap sur l'indépendance fusionne avec le Conseil de la souveraineté du Québec - qui ne va nulle part - pour former le Conseil national de la résistance québécoise, avec sa branche élective, la Coalition indépendantiste citoyenne.
[4] Il faut sortir du cadre de référence de la démocratie de représentation traditionnelle et des partis politiques traditionnels qui sont des créations d'un autre siècle, complètement dépassée dans l'ère de l'information.
[5] Pour les médias, avec l'Internet on peut s'en passer et courir après eux est aussi stupide que de courir après un mirage.
[6] Le seul pouvoir qui doit s'imposer sur tous les autres (législatif, exécutif, judiciaire, médiatique et de la fonction publique) c'est le pouvoir citoyen (le 5e pouvoir).
[6] Pour le rendre effectif, il nous faut une constituante citoyenne. Le reste viendra tout seul.
Pierre Cloutier
Archives de Vigile Répondre
5 juillet 2011Pour répondre à Jean-Philippe, je dirais qu'il y a différents types de manifestation. Celle du 3 juillet était ouverte à M et MMe Tout le Monde. Il y avait plusieurs parents avec leurs enfants dans la manif. Il est bien évident que dans un tel contexte, on est limités dans ses types d'intervention.
Pour l'autre volet, celui de renvoyer les journalistes aux responsables, j'ai eu l'expérience dans le passé de voir des journalistes interroger au hasard des manifestants sans que ceux qui convoquent la manif n'aient leur mot à dire. Dans un tel contexte, c'est le journaliste qui contrôle le message et non l'organisation. L,idée est simplement d'éviter la manipulation médiatique.
Il faut quand même avouer que rien n'est facile dans une telle lutte. On peut quand même admettre une chose: l'honneur du Mouvement indépendantiste est sauf. Il y a quelques années, il n'y aurait même pas eu de manif parce qu'à part le MLNQ, il n'existait pas d'organisation de terrain capable de riposter à la propagande du régime.
Rappelez-vous, il y a 5 ans. C'était le désert.
René Boulanger
Luc Bertrand Répondre
5 juillet 2011Vous avez raison, monsieur Décarie-Mathieu, de vous poser ces questions. À l'instar des quelque 500 autres manifestants indépendantistes présents, vous avez au moins le mérite d'avoir participé concrètement à la défense de la réputation du peuple québécois, contrairement à moi et aux autres gérants d'estrade qui n'ont pu ou n'ont pas voulu se joindre à vous.
Il y a un autre vigilien (Jacques Noël, dans "Ma journée royale") qui s'est, lui aussi, montré amer et critique vis-à-vis le sens à donner à la manifestation. En ayant au moins été présents, je vous félicite de votre sens du patriotisme. C'était important qu'il y ait le maximum de manifestants si on voulait démontrer que Stephen Harper n'a aucunement réduit à néant le mouvement indépendantiste au Québec.
Je suis cependant d'accord avec vous qu'il y aurait lieu pour le RRQ, comme pour tout le mouvement indépendantiste d'ailleurs, de revoir sa manière de faire lors des manifestations, incluant la communication et les points de presse. Il est inconcevable que des militants bien formés, très au fait de la situation historique et stratégique du mouvement indépendantiste québécois et capables d'exprimer clairement leurs idées ne puissent le faire devant les médias lorsque l'occasion se présente. Je suis heureux de voir que vous avez lu le livre de Patrick Bourgeois "Nos ennemis les médias" et que vous étiez donc très au fait de l'importance capitale de bien représenter notre point de vue, celui des radicaux du mouvement indépendantiste, orphelins, on le sait, de toute représentation dans le spectre politique québécois. J'imagine que Patrick voulait éviter de créer des controverses prévisibles qui nuiraient à l'image et, surtout, à la crédibilité du RRQ. Le réseau se devra de trouver un moyen de pouvoir capitaliser sur des opportunités telles que celles qui se sont présentées à vous dimanche. Il devrait y avoir un juste milieu entre le contrôle strict du message et la liberté d'expression des militants. Les organisateurs du RRQ devraient, logiquement, connaître déjà les forces et les faiblesses de chaque membre et lui réserver un rôle le mieux adapté possible à ses connaissances, qualifications ou capacités.
En absence d'exemple probant de la part des dirigeants des soi-disants partis "souverainistes", nous, simples militants de terrain, sommes condamnés à un long processus d'apprentissage, par définition parsemé d'erreurs. Je ne connais pas d'ambition personnelle à Patrick Bourgeois autre que la libération du peuple québécois de l'État néocolonial canadian, et je crois que c'est la même chose pour les autres portes-parole du RRQ. Ils tiendront certainement compte des commentaires que vous avez faits pour éviter des frustrations inutiles aux trop rares et précieux militants comme vous lors des futures actions du Réseau.
Entre autres, j'espère que Cap sur l'indépendance s'avérera le forum permettant l'arrimage des différentes forces vives du mouvement indépendantiste, que ce soit au niveau idéologique, politique, organisationnel et financier. Sans une telle concertation, la victoire du Québec contre un système aussi rodé que celui qui nous asservit à Ottawa et ses associés - qui agit en toute impunité et légalité, pour des yeux extérieurs - est impensable.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
5 juillet 2011"Les révolutions du printemps arabes se sont faites sans grands leaders, sans partis politiques..."
... mais dans de tragiques mares de sang!
La Révolution Tranquille fut pacifique mais s'est étouffée dans le confort de ses débuts. Passés de porteurs d'eau, les Canadiens français du Québec se sont crus libres dès qu'ils ont eu des autobus jaunes pour aller apprendre que le curé n'avait pas toutes les réponses.
L'urbanisation nous libérant de l'essouchage, nous avons été reconnaissants aux multinationales de nous donner des téléphones portables pour nous rejoindre le dimanche matin, dans notre chevrolet, pour aller chercher un bloke à l'aéroport. Encore contents d'avoir une job steady pis in bon boss. Même nos successful congénères multimillionnaires se comptent chanceux de pouvoir construire leurs avions en Chine. Une révolution avortée dans la dénationalisation. Rendus à ce point d'assimilation, le peuple québécois n'ira pas troquer son confort pour affronter dans la rue la main armée d'un État chauffé à bloc par une récente victoire majoritaire.
La solution: attendre dans l'appauvrissement progressif des parlant français le réveil de leur conscience? Nous serons battus au nombre par l'immigration délibérément assimilatrice. Plutôt rassembler vite TOUTES les forces indépendantistes déjà en éveil... ne pas laisser RRQ s'époumonner dans son porte-voix appelant au secours les catalans, encore plus mal pris que nous. Cap Sur l'Indépendance arrive en renfort. Soyons-en conscients.