Il fallait être à Québec hier pour comprendre toute l’ampleur de la campagne de propagande fédéraliste « Canadian » orchestrée autour de la visite de William, le Prince de nos bouffons. Cette campagne était particulièrement bien servie par le fait que le Vieux-Québec est fortifié et que le contrôle des rues en est de beaucoup facilité.
Ayant garé ma voiture au parc de stationnement du Palais des Congrès dans la cité parlementaire, je cherchais à rejoindre le point de rencontre de la manifestation organisée par le RRQ lorsque je me suis rendu compte que certaines portes étaient bloquées, comme la porte de la rue Dauphine. Il m’a suffi de consulter « Google Maps » au retour pour comprendre qu’une des étapes de la visite royale était justement la Maison Dauphine, à quelques mètres de la porte, qui abrite l’École de la rue.
(Photo: Alain Raby)
À cette porte se trouvaient agglutinés une centaine de « royal watchers » comme on les surnomme dans les médias anglophones, quoique ceux-ci étaient d’âge moyen en montant. C’étaient tous des anglophones qui provenaient de l’extérieur et qui avaient été transportés par autocar sur les lieux. Plusieurs groupes de ce genre avaient été répartis à des endroits stratégiques. Leur présence permettait aux médias de faire de belles photos du « bon peuple en liesse » accueillant le futur monarque britannique, et effectivement ces photos furent faites et promptement diffusées. Pour être de bonne guerre, la manœuvre n’en rappelait pas moins le « Love-In » de Montréal à la veille du référendum de 1995
(Photo: Alain Raby)
Les mêmes médias se sont bien gardés de diffuser les photos de la manifestation de quelques 500 personnes organisée par le RRQ qui avait été confinée au pied de la côte de la rue St-Jean à l’angle de la rue Couillard, en retrait de l’accès à la rue Pierre-Olivier-Chauveau, de façon qu’elle ne puisse être vue par les visiteurs royaux et leurs hôtes à-plat-ventristes, notre ineffable duo de bouffons Charest et Labeaume, tout confits de servilité onctueuse.
Pour bruyante et démonstrative qu’elle fût, la manifestation n’en demeura pas moins un modèle du genre, encadrée par un service de sécurité exemplaire qui opérait en liaison avec les autorités policières et retransmettait leurs consignes aux manifestants. Tout ça pour dire qu’on était très loin de cette image de têtes brûlées radicales que les médias avaient relayée sur les instructions de leurs maîtres pour discréditer la manifestation et ses organisateurs, au point que certains indépendantistes plus frileux avaient même préféré se tenir à l’écart.
La bonne nouvelle, c’est qu’il y avait plein de jeunes, et même quelques enfants aux frimousses peinturlurées qui accompagnaient leurs parents. L’indépendance, c’est d’abord pour les jeunes, pour qu’ils ne soient pas dépossédés de leur avenir par des intérêts crapuleux.
On notera en passant que ni le PQ, ni le BQ, ni QS n’étaient représentés à la manifestation. Même les démissionnaires du PQ n’étaient pas là. Une preuve de plus si nécessaire que l’indépendance est un objectif beaucoup trop important pour prendre le risque de le sous-traiter à des partis politiques. Par contre, Cap sur l’indépendance était là, en la personne de Gilbert Paquette.
Mais s’il est un fait qui est désormais acquis à la suite des événements de la fin de semaine, c’est que le régime en place n’est plus capable de fonctionner sans un recours massif à la propagande. Un régime dont la légitimité est incontestable n’a pas besoin du soutien de la propagande. Loin de constituer un signe de force, le recours à une telle béquille est le signe d’une grande faiblesse. Et plus la propagande s’intensifiera, plus la fin du régime sera proche.
Réjouissez-vous, la fin s’en vient.
Visite royale et propagande
Un régime dont la légitimité est bien assise n’a pas besoin du soutien de la propagande
Réjouissez-vous, la fin s’en vient
Chronique de Richard Le Hir
Richard Le Hir673 articles
Avocat et conseiller en gestion, ministre délégué à la Restructuration dans le cabinet Parizeau (1994-95)
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25 commentaires
Archives de Vigile Répondre
6 juillet 2011@ monsieur Denis de Lotbinière
Plus rien ne me surprend avec cet organisme de l'unité canadienne. Pensez au 'love in" fédéraliste de 1995 organisé dans le centre-ville de Montréal, à la veille du dernier référendum. Ce système fédéraliste opprimant va bientôt s'écrouler. VIVE LE RRQ !!! VIVE LE QUÉBEC LIBRE !!!
André Gignac le 6/7/11
Archives de Vigile Répondre
5 juillet 2011l Angleterre n est plus ce quel était , supplanter par la France en construction automobile , aéronautique civile et militaire , une population contrôler électroniquement sans accès aux armes a feu , une flotte naval sans effets contre les nouveaux sous-marin et missile, une Australie a mille lieux , une inde disparue avec Hongkong , un monde isoler , trop d inquiétude ce font les faiseurs de pays ,quand le spectacle est finis les clowns sont vite oublié....
L'engagé Répondre
5 juillet 2011@ Gérald McNichols Tétreault
C'est pourtant Godin qui m'inspire (Écrits et parlés 1) et Miron... qui a fondé l'Hexagone.
Le parcours non-poétique joue pour beaucoup dans l'existence d'un parcours poétique authentique pour d'autres. Et de la même façon, je trouve qu'un texte est nécessaire pour présenter Séguin dans le sillon de la «Fatigue culturelle du Canada français», puisque justement la force de Séguin repose sur une analyse du culturel, la thèse de Séguin a justement été déposée un an avant le Refus global.
Quand je parle d'éducation populaire, je ne suis pas léniniste, je le dis à la manière de « On est 6 millions, faut se parler », je crois simplement que votre «Vivre le Québec libre», ce n'est pas tout le monde qui «résonne» à l'entendre. Pas parce que votre voix n'est pas belle, mais parce que le mot «libre» et «Québec» ne veut justement rien dire pour beaucoup. Et cette conviction, c'est mon travail dans les bar et les restos pendant mes étude qui l'a forgée, et non une certaine «stérilité intellectuelle».
Je suis bien marri de vous paraitre odieux et je prendrai la peine de relire votre commentaire avant d'écrire à nouveau.
Gérald McNichols Tétreault Répondre
5 juillet 2011@ L'engagé : je trouve absolument odieux de laisser entendre que les Québécois auraient besoin de formation. Les analyses intellectuelles de Séguin valent ni plus ni moins que celles de tous les autres auteurs tant fédéralistes qu'indépendantistes. À tout prendre je leur préfère celles des écrivains, poètes et chanteurs qui se sont penchés sur la libération de notre pays. Il faut vraiment faire preuve de condescendance pour penser que les Québécois auraient besoin d'être rééduqués. C'est un volet imbuvable que Cap sur l'indépendance devrait abandonner. Vaudrait bien mieux se mettre à écouter ce qu'ont à dire les Québécois de toutes les régions et leur ouvrir le chantier du projet de pays.
La littérature doit s'inspirer du peuple dont elle est la représentation, pas question de la rentrer de force dans la tête du peuple pour lui ouvrir les yeux. Le peuple n'est pas aveugle. Là dessus toutes les stratégies d'"éducation" sont naïves, choquantes, insultantes pour l'intelligence, inefficaces et vouées à l'échec...ou à se faire emplumer.
Aucune des structures actuelles dites indépendantistes incapables de comprendre le fossé qui sépare les idéologues désincarnés du peuple québécois, n'est adaptée à l'entreprise de faire l'indépendance. Toute la stratégie est à repenser.
Comme tous les peuples assujettis, les Québécois comprennent très bien leur situation. C'est pour cela que l'indépendance est plus populaire que n'importe quel parti politique. C'est difficile d'être continuellement humilié. Tant qu'un projet concret de libération du pays dépourvu de toute ambiguïté, et de toute idéologie de gauche ou de droite, de tous ces autres pièges qui l'éloignent de la réalité, ne leur sera pas offert ils sauront qu'ils sont condamnés à vivre dans un pays qui n'est pas le leur. Ne blâmez pas le peuple, il est moins ignorant que vous.
Il est odieux de voir comment la carotte de l'indépendance est agitée pour porter des arrivistes à la langue de bois portant cravate ou permanentes au sommet du pouvoir politique et financier de l'état. S'il y a encore une royauté britannique et canadienne qui nous maintient dans notre état de colonisés c'est parce que nos outils de libération sont obsolètes. De Gaule n'avait pas besoin de marketing, de branding ou de packaging : il avait le courage de dire les mots simples et justes qui suffisent et font l'unanimité et mette de la joie dans le coeur : Vive le Québec Libre !
Quatre mots qui enragent plus que tout nos pauvres adversaires. Il faut rendre hommage au RRQ pour avoir rappelé ces mots si simples au monde entier par le coup fumant du passage de l'avion avec sa banderole dans le ciel juste au moment où toute la tribune d'honneur levait la tête pour regarder monter le drapeau du Royal 22e. Le réalisateur de RDI a dû être suspendu d'avoir montré cela si distinctement. Les médias européens l'ont relevé dans leurs articles. Le très pathétique Marc Laurendeau qui se faisait le chantre de la monarchie depuis 3 jours consécutifs en a été décoiffé et, aveu de taille, a qualifié l'événement d'"erreur de parcours" dans son résumé de l'événement.
Après cela ce n'est plus important de savoir si les manifestants étaient au nombre de 200, 300 ou 600. Nous avons gagné par l'intelligence la bataille de Québec. (Jamais je croirai qu'il n'existe pas une photo de cet avion avec sa banderole.) Avec le Moulin à paroles ça fait deux victoires de suite. Pour cela nous devons une reconnaissance au RRQ, vainqueur de cette bataille royale par l'intelligence.
Pour le reste c'est à suivre.
Gérald McNichols Tétreault
QUÉBEC PAYS LIBRE ET DÉMOCRATIQUE
@ Richard Le Hir Répondre
5 juillet 2011Réponse à l'Engagé,
Nous sommes tellement d'accord que vous répétez les arguments que j'ai servis à M. Parizeau dans le cadre des discussions que nous avons eues sur mon mandat en 1995. Il s'imaginait qu'avec une entourloupette on pouvait faire l'économie d'un approfondissement des questions de fond. C'est pourquoi l'exercice des études, que j'ai eu à justifier alors que je le trouvais lamentablement insuffisant, a été un fiasco.
Encore une fois, vous m'imputez des intentions que je n'ai jamais eues. Je respecte votre souci d'aller au fond des choses, mais lorsqu'on doit s'adresser à la population,il y a tout de même certaines limites. Aller jusqu'au fin fond des choses signifierait un travail d'éducation en profondeur, un travail qui ne se fait plus depuis belle lurette. Alors, il faut relativiser.
Autrefois, on enseignait l'histoire. Aujourd'hui, on l'enseigne peu ou prou. Je n'y suis pour rien. Je prends acte. Alors, va-t-il falloir attendre une nouvelle modification des programmes et deux générations le temps que la mayonnaise prenne pour faire l'indépendance.
Et au fait, qui va la faire, cette modification des programmes qui va remettre Séguin à l'ordre du jour ? Charest ? Marois ? Poser la question, c'est y répondre.
Dans la vie, s'il fallait toujours attendre que les conditions optimales soient réunies pour agir, on agirait pas souvent. Cela dit, comme je l'ai mentionné plus tôt, ça ne nous dispense pas de respecter les règles de l'éthique, sinon tout "gain" que nous pourrions faire disparaîtrait comme neige au soleil aux premiers rayons du printemps.
Il faudra donc faire de la vulgarisation, si ce mot heurte moins vos sensibilités que "packaging" et "marketing". Et il va falloir naviguer à vue, en se montrant responsables, avec une bonne boussole morale, sinon on n'y parviendra jamais. L'horloge de la démographie tourne inexorablement.
Souhaitez vous que nous disparaissions, l'oeuvre de Séguin serrée dans nos bras en croix sur la poitrine ?
Évidemment, si vous en étiez encore au stade d'éclaircir pour vous-même tous ces concepts,je comprendrais mieux vos critiques.
Je ne sais pas où vous avez pêché que je n'avais rien compris au troisième niveau de Maurice Séguin. J'ai eu beau relire mes textes, je ne vois pas la faille.
Richard Le Hir
Jean-François-le-Québécois Répondre
5 juillet 2011@ Marie M. Vallée:
«J’ai été assez scandalisée d’entendre, surtout de jeunes AcadiennEs de l’Île-du-Prince-Édouard se dire indifférentes à la Déportation des Acadiens.».
Pour ma part, je crois que j'aurais ressenti de la colère bien justifiée, à les entendre.
Qu'est-ce qui se passe dans leur tête? Bien, je crois que quand tu vis entouré d'une majorité d'anglophones; que tu as été dépossédé; que ta langue a été bâtardisée, ramenée au rang d'un dialecte de curieux franglais canadien; que tu appartiens à une communauté très appauvrie, il y a comme quelque chose qui finit par «casser», dans ta tête de jeune Acadien...
Sentant que tu n'as pas vraiment d'avenir en tant qu'Acadien, dans ce pays bâti sur l'injustice, mais qu'on te dit d'aimer (si tu ne veux pas être qualifié de passéiste, de raciste, etc) tu en viens possiblement à refouler tes véritables sentiments. Et à vivre quotidiennement un déni, pour ne pas souffrir. Surtout que démographiquement, ta communauté n'a aucun espoir de pouvoir déclarer sa souveraineté, comme un jour peut-être, les Québécois.
L'engagé Répondre
5 juillet 2011Bonjour Monsieur Le Hir,
J'ai été pour le moins surpris de votre récent commentaire , vous dites ailleurs qu'il faut passer le flambeau à la jeune génération et vous avez proposé pour justifier votre position l'interprétation politique suivante (dans ce texte-ci http://www.vigile.net/Echec-d-un-projet-ou-echec-d-une) :
« Mais, il faut se rendre à l’évidence, les Québécois ne réagissent plus très fort à la rhétorique du colonialisme anglo-saxon, et ils sont même pas loin de lui trouver un côté un peu ringard. Et aussi invraisemblable que ça puisse paraître, même l’enjeu linguistique ne semble plus les mobiliser autant, ce qui amène forcément à se poser la question suivante, est-ce l’enjeu lui-même qui ne mobilise plus, ou bien sont-ce les porteurs du ballon qui n’y parviennent plus, soit parce qu’ils ne jouissent plus de la crédibilité nécessaire, ou soit que leur message n’est plus adapté à la sensibilité de l’époque ?»
Maintenant dans un de vos commentaires, vous ajoutez :« Cela dit, je suis le premier à reconnaître que le message doit être actualisé pour qu’il devienne incontournable face aux réalités et aux enjeux d’aujourd’hui. Ça c’est un problème de "packaging" et de "marketing" qui peut être facilement résolu.»
Je répète que d'ordinaire, nous partageons généralement la même vision, mais depuis que je propose une pédagogie de l'indépendance basée sur la pensée de Maurice Séguin, je ne peux faire autrement que relever les contradictions entre ma position (que je reconnais marginale pour l'instant) et celle des autres contributeurs de la Tribune libre. Ces échanges permettent aux lecteurs de comprendre d'autant mieux le discours de Séguin que je cherche à diffuser ou alors celle des autres contributeurs, grâce au dialogue, les lecteurs et nous mêmes pouvons établir des distinctions et des nuances.
Vous ne pouvez donc me reprocher mon snobisme intellectuel surtout en prétendant que mes écrits «sentent» ce snobisme sans en faire la démonstration, non plus que vous ne pouvez écrire que je vous fait un procès d'intention sans au moins en définir la nature, je ne m'explique donc pas les raisons de votre «franchise brutale»
Je critique effectivement vos idées et je réfère les lecteurs et vous-même à texte qui s'intitule «Les trois niveaux de lutte de Maurice Séguin» ( http://www.vigile.net/Les-trois-niveaux-de-lutte-de ) pour comprendre un peu mieux ma position quand j'écris que vous légitimez l'indépendance à partir de ce que Séguin appelle «le second niveau de lutte», c'est-à-dire justifier la nécessité de l'indépendance par une différence de valeurs entre les Québécois et les Canadiens. Je résume grossièrement, évidemment, vous faites des analyses le plus souvent économiques, mais ce qui ressort, c'est que nous avons voté NPD, le ROC a voté Harper; nous avons Hydro, ils ont les sables bitumineux, nous ne pouvons donc nous épanouir dans ce cadre et devons pour cela être indépendants. Mais les valeurs peuvent changer, le contexte linguistique, politique, climatique aussi. C'est pourquoi les arguments du deuxième niveau ne sont pas suffisants pour convaincre les Québécois de la nécessité de l'indépendance. Pour ce faire, il faut utiliser ce que Séguin appelle les arguments du troisième niveau de lutte, c'est très abstrait, mais cela suppose de demander :« QUI AGIT, QUI CONTRÔLE?». Cela suppose d'expliquer les mécanismes de la fédération, d'expliquer sa structure et de montrer en quoi le cadre fédéral empêche la nation d'agir. Pour ce faire, il faut également recourir à l'histoire et montrer les différentes constitutions et à travers ce processus, déconstruire l'identité canadienne, laquelle est source de beaucoup de confusion. Par exemple, parce que La Vérendrye a été jusqu'en Alberta et au Dokota, des Québécois qui s'identifient encore comme des Canadiens, au sens de Canadiens français, ne comprennent pas que ce deuxième Canada dans lequel ils vivent (le «Canada» de 1763 et de la Province of Quebec de 1774) n'est plus le Canada des Canadiens français ( voir http://www.vigile.net/Qu-est-ce-qu-un-Canuck ). Cette confusion de terminologie ne permet pas correctement aux Québécois de comprendre en quoi ils sont une nation radicalement différente des «CanadiAns». Quand cette question des deux nations est claire, il est alors possible d'analyser les conséquences pour la nation québécoise de l'annexion et de véritablement mesurer les effets désastreux que provoque le remplacement de l'agir d'une nation par une autre. J'ai cherché à faire un résumé de cette démonstration dans ce texte «Le Québec, vers la nation intégrale» ( http://www.vigile.net/Le-Quebec-vers-la-nation-integrale ). Une nation consciente des luttes de pouvoir ne peut accepter la minorisation, la provincialisation, car les effets de se voir incapable d'agir sont désastreux.
Vous comprendrez donc que nous avons une divergence de fond. J'apprécie vos analyses, mais je les recadre à ma façon : vous faites de magistrales leçons à l'intérieur du paradigme du deuxième degré de lutte et ces analyses ponctuelles sont nécessaires. Toutefois, je prétends que nous ne pourrons véritablement accéder à l'indépendance sans un noyau important de militants qui sauront diffuser une véritable pédagogie construite sur «le troisième degré de lutte». Je suis tout à fait honnête avec vous sur le caractère encore très rudimentaire de cette entreprise de vulgarisation de la pensée de Séguin, mais les premiers textes existent, imparfaits, mais c'est déjà un début.
Ceux qui me suivent jusqu'ici auront compris que cette pensée historique, politique et sociale de Maurice Séguin peut être actualisée par des exemples contemporains, mais que l'essence de son propos restera la même tant que la situation du Canada (et du Québec) n'aura pas changé. C'est pourquoi quand j'entends des discours sur la nécessité d'une «rénovation de la pensée indépendantiste», je sors ma hache (si vous me permettez cet emprunt au Frère Untel), parce que pour moi, c'est nier un constat qui est pourtant à la source de nos échecs : IL N'Y A JAMAIS EU, DEPUIS 1973, UNE VÉRITABLE CAMPAGNE D'ÉDUCATION POPULAIRE À LONG TERME BASÉE SUR UNE COMPRÉHENSION PROFONDE DE LA NÉCESSITÉ DE L'INDÉPENDANCE, À SAVOIR, EXPLIQUER RATIONNELLEMENT QUE LE QUÉBEC EST UNE NATION ET QUE CETTE NATION POUR S'ÉPANOUIR DOIT AGIR PAR ELLE-MÊME POLITIQUEMENT, ÉCONOMIQUEMENT ET CULTURELLEMENT.
À la place, nous sommes tombés dans le piège des luttes provinciales et nous avons été gavés de l'usure et de la médiocrité qui allait forcément découler de cette politique de l'impuissance. Les référendums, eux, ont été de courtes campagnes dans lesquelles on atténuait (pour les plus grands bonheurs de nos adversaires) le choc de la séparation, parce que cela heurtait une population très peu préparée, très peu émancipée.
Je prétends donc qu'il faille instruire la population et l'équiper de «moyens d'autodéfense intellectuelle», on ne peut donc, en toute bonne foi, m'accuser de snobisme intellectuel; je prétends justement qu'un penseur difficile et un sujet abstrait peuvent être rendus accessibles avec la bonne méthode si on y met du temps, et que c'est la garantie d'un succès.
Voilà pourquoi je m'oppose au «marketing» qui est tout le contraire de ce projet de longue haleine, mais les raisons plus évidentes, vous les avez lues vous-même dans ce texte, « La lutte» ( http://www.vigile.net/La-lutte), lequel répondait justement à certaines de vos préoccupations. Vous ne pouvez faire l'économie de tous les efforts nécessaires pour articuler une véritable pédagogie et réduire cela « à c’est un problème de "packaging" et de "marketing" qui peut être facilement résolu.» La preuve la plus manifeste à mes yeux de ce que j'avance c'est que vous-même prétendez que « Séguin est intéressant, mais il ne suffit plus à décoder les nouvelles réalités contemporaines.» ( http://www.vigile.net/Echec-d-un-projet-ou-echec-d-une )
Là vous vous trompez, car pour affirmer une telle chose, il faudrait d'abord et avant tout que vous fassiez la preuve que vous comprenez Séguin et ensuite, que vous puissiez faire la démonstration de l'incapacité de sa grille «d'expliquer les réalités contemporaines». Pourtant, c'est la seule foi où j'ai eu l'occasion de vous entendre dire quelque chose sur Séguin. Pourquoi être muet alors que j'ai écrit 2 textes exclusivement sur lui et un autre sur la pédagogie? Votre thèse de l'hégémonie grandissante de l'empire américain ne rend pas moins nécessaire la possession par la nation québécoise de son «agir collectif» et donc de la nécessité de passer enfin de nation sociologique à nation intégrale. Que le monde soit sous l'empire de la botte soviétique, chinoise, américaine ou papoue, les Québécois auront collectivement plus de pouvoir s'ils se libèrent d'abord de la tutelle «CanadiAn» et pour expliquer le carcan fédéral et la médiocrité à laquelle il nous condamne, il existe un discours articulé, clair, cohérent, celui de Séguin.
Le «packaging» et le «marketing» ne pourront remplacer le travail d'éducation de terrain, je le répète, les Québécois ne savent pas combien de députés ils envoient à Ottawa et ils ne savent pas à combien de députés nos élus québécois font face. Nos compatriotes ne comprennent pas l'Acte d'Union et ses conséquences alors il ne faut pas s'attendre à ce qu'ils se tournent massivement vers l'indépendance à court terme, car ils comprendront encore moins ce qu'est le Canada de 1867 et alors encore moins celui de 1982 et ils ne comprendront alors rien de rien au Canada de 2015. Sans une compréhension limpide de la structure politique, tout discours de résistance à une quelconque forme d'hégémonie est un coup d'épée dans l'eau. Et de toute façon, les campagnes de communication visent d'abord à informer, ensuite à changer les attitudes, pour ensuite changer les comportements. Que mettrons-nous donc dans la boite «informer», dans la boite « attitudes », dans la boite « comportements »,? Il faut que les trois boites soient magistralement liées et pour cela, vous ne pouvez échapper à la nécessité de formuler une pensée claire et précise, une véritable vision du monde.
Vous prétendez que «les menaces qui pèsent aujourd’hui sur la survie du fait français au Québec ont bien davantage à voir avec l’influence de la culture américaine qu’avec un désir quelconque des Canadiens anglais de vouloir notre extinction», Séguin offre justement une grille pour comprendre que la médiocrité culturelle est le corollaire de l'assujettissement économique et politique et que les CanadiAns n'ont pas à vouloir notre extinction, ils l'ont programmée à travers des structures. Il faudra bien les montrer, ces structures, si vous voulez que les Québécois fassent sauter les verrous. Car sinon, vous ne faites que renforcer la fausse impression selon laquelle le grand Canada serait un rempart... Comment inciterez-vous la population à prendre un risque si elle n'est pas d'abord convaincue, peu importe les sentiments des CanandiAns à notre égard, qu'agir par soi-même est une richesse et une source d'épanouissement EN SOI? Pour ce faire, il faut rendre les individus souverains et les décomplexer de cette vision diminuée d'eux-mêmes. Combien ont voté non parce que le concept de «séparation» était brutal et qu'ils trouvaient que ce n'était pas encore le temps? Combien sont prisonniers de cette vision selon laquelle nous devons nous quitter bons amis? Vous ne pouvez échapper à ce défi. Les Québécois doivent choisir pour eux-mêmes et oser se considérer comme une nation, vous avez donc besoin avant tout d'une méthode pour les sortir de cette norme sociale atroce qu'ils ont intériorisée, celle de la provincialisation, celle d'une vision amputée de son réel potentiel.
Sans cette transformation dans une part importante de la psyché collective, les manoeuvres politiques sont vouées à l'échec. Le politique demeure un miroir de la nation et il ne peut réaliser ce que la nation lui interdit. J'espère que ce long commentaire dissipe notre malentendu.
Il n'y a pas de procès d'intention, mais il y a une critique et j'espère que nous continuerons à échanger pour que nos débats rendent nos pensées plus claires et nos raisonnements plus fins. Je voue prie donc de m'excuser si je vous ai choqué, et je vous invite surtout à relire intégralement les commentaires que j'ai laissés sur ce billet, vous n'y trouverez rien de malveillant, que je travaille « à la hache » ne veut pas dire que je veuille écorcher mes camarades de lutte.
Salutations cordiales,
L'engagé
@ Richard Le Hir Répondre
5 juillet 2011Réponse à l'Engagé
Vous avez tort de mépriser comme vous le faites le "packaging" et le "marketing". Vous excuserez la brutalité de ma franchise, mais votre réaction sent le snobisme intellectuel à plein nez.
Ma carrière m'ayant amené à naviguer tant dans les milieux universitaires que dans les milieux de la communication d'affaires, j'ai appris que la communication était une nécessité et qu'il fallait donc bien maîtriser les techniques de communication, parmi lesquelles on retrouve le "packaging" et le "marketing".
Ce qui peut poser problème, ce ne sont pas les techniques en elles-mêmes, mais l'usage qu'on en fait. Lorsqu'on les utilise pour faire de fausses représentations ou pour faire passer des vessies pour des lanternes,autrement dit, à des fins de propagande, c'est l'usage qu'on en fait qui est condamnable, pas les techniques elles-mêmes.
Tout est affaire d'éthique, et comme on le sait, il y a des gens pour qui la fin justifie les moyens. Une fin noble ne survit pas à l'emploi de moyens ignobles, et ce n'est pas du tout ce que j'ai en tête lorsque parle d'employer certaines techniques. Tout est dans l'intention, et votre critique constitue un très injuste procès de mes intentions.
Richard Le Hir
Archives de Vigile Répondre
5 juillet 2011Des témoins ont rapporté qu'on avait refoulé des personnes âgées à l'extérieur des murs de Québec les empêchant d'avoir accès à des membres de leur famille ou au temple qu'ils fréquentaient ce dimanche matin 3 juillet 2011.
D'autres militants ont été insultés par des policiers de la ville de Québec qui furent d'une grossièreté et à la limite de la violence physique dont l'agent Quimper. Une plainte sera déposée officiellement devant les autorités de la ville de Québec
Aussi,la police de Québec a tenté d'empêcher le départ du char allégorique confectionné par des patriotes du Kamouraska. Ils ont dû renoncer à leurs manoeuvres lorsque votre serviteur qui écrit ces lignes a appelé le journaliste Lacombe du services des nouvelles de la radio de Radio-Canada pour se plaindre.La voiture de police envoyée est disparue dans la brume et le char a défilé une partie de l'avant-midi dans les rues de Québec.
Finalement, le char stationné devant la Gare de Palais a été vandalisé et des grafitis haineux y furent laissés par des monarchistes enragés. Un témoin resté sur place nous a mentionné qu'une dame avait filmé le tout. Je l'invite à se manifester.
Je ne pouvais passer sous silence Pierre Roy, fédérastes enragés qui sur les ondes de la ligne ouverte de la radio de Radio-Canada hier lundi 4 juillet, a traité les militants du RRQ de clochards ainsi que Patrick Bourgeois de terroriste. J'invite le RRQ à porter plainte contre Pierre Roy qui n'est pas à ses premières frasques.
En effet, monsieur Roy se trouvait dans le Vieux-Port de Québec en septembre 2001 lors de la visite du bateau-école de la marine du Chili L'Esmeralda. Un groupe de citoyens tenaient à rappeler que le bateau avait servi à la torture sous Pinochet. Monsieur Roy criait à s'époumonner:''Viva Pinochet! Il l'a fait le ménage de la racaille au Chili lui!'' Ramassez moi cette gang de pouilleux, de crottés et de bs. Belle façon de voir la démocrtie canadienne et québécoise mn'est-ce pas!
Archives de Vigile Répondre
5 juillet 2011À Montréal, lors des deux manifs, tout s'est passé normalement. Une centaine de manifestants et autours de 300 partisans. Les deux groupes étaient au même niveau quant à l'accès. Pas de bain de foule pour le couple princier dans ce contexte, évidamment.
À Québec, il y eu profilage politique, les manifestants (300), n'avaient pas accès près de l'évènement. Les simples badeaux et partisans oui. Nous étions pourtant dans un endroit public. La sorte d'accueuil au prince à Québec a été truqué malhonnêtement, frauduleusement, anti-démocratiquement. Heureusement qu'il y eu le coup fumant de l'avion survolant le site avec la banderolle Vive le Québec libre. Fait d'arme trop peu rapporté par les médias,considérant le coup d'éclat et l'intelligence du geste.
Tout repose sur une fraude, en ce sens, M.Le Hir a raison.
Archives de Vigile Répondre
5 juillet 2011@ Denis de Lotbinière
Je comprends mieux maintenant ce monsieur « franco-quelque chose » qui a déclaré à un journaliste qu'il avait distribué 500 chapeaux, faits maison, avec le drapeau britannique comme décoration. Était-il Québécois ?
Je crois que c'était à Lévis.
On n'aurait certainement pas autorisé la même chose avec le drapeau du Québec.
Archives de Vigile Répondre
4 juillet 2011Le rôle des médias : « Engranger l’insignifiant dans la mémoire des résignés. ».
Les journaux ne se sont donnés aucune consigne car ils n'en ont pas besoin....Relisez donc ce qu'en dit Pierre Bourdieu ou ce qu'en pense Chmomsky ("Manufacture of consent").
Le fait que 500 personnes se soient déplacées dans ce contexte médiatique relève déjà du miracle
Archives de Vigile Répondre
4 juillet 2011J'accuse la ville de Québec et son maire de s'être prêtés à une opération volontaire pour maintenir les gens de Québec à l'extérieur des murs de la vieille ville.
En effet, dès dimanche matin tôt; on a systématiquement fait un triage des citoyens qui pouvaient pénétrer à l'intérieur du périmètre de sécurité.On a admis uniquement les touristes dont la majorité venaient de l'Ontario ainsi que tous les lèche-bottes french canadians de service qui avaient été invités auparavant.
Dès samedi après-midi, plusieurs citoyens de Québec avaient remarqué l'arrivée inhabituelle de voitures portant immatriculation de l'Ontario.Ce n'est pas tant cela qui pose problème,les touristes sont toujours les bienvenus à Québec mais plutôt qu'on a systématiquement pris d'assaut la ville de Québec y refoulant ses citoyens.
Des gens qui avaient réussi à pénétrer à l'intérieur du périmètre ont remarqué qu'on y parlait majoritairement en anglais.
Lorsque les journaux de GESCA et de PKP nous ont parlé lundi matin de bain de foule chaleureux avec la population de Québec, ils mentent! Les gens de Québec n'étaient pas là!
Nous avons eu droit à une mascarade de figurants jouant les habitants de la capitale et à preuve, les réactions aux propos de William étaient à peu près nulles.C'est bien normal, la majorité des gens présents ne comprenaient pas un mot de français.
Les autorités auront des comptes à rendre aux citoyens de Québec. Ils nous ont tous baisé! On doit réagir à cette mise en scène.
Archives de Vigile Répondre
4 juillet 2011@Yves Rancourt
Rassurez vous. Si un avion à pu réussir l'exploit d'hier, demain les presses à propagande peuvent être court-circuitées par un brave, elles aussi``parce que notre cause est juste``. Honneur à ces héros!
L'engagé Répondre
4 juillet 2011@ Jean-Pierre Belisle
Je vous remercie de vous donner la peine de m'écrire, mais vous ne pouvez personnellement me reprocher « mon pessimisme ». La pensée de Monsieur Le Hir et la mienne convergent généralement, sauf en ce qui concerne le «packaging» de l'indépendance.
Je vous donne en cela un extrait de Monsieur Le Hir :
«Cela dit, je suis le premier à reconnaître que le message doit être actualisé pour qu’il devienne incontournable face aux réalités et aux enjeux d’aujourd’hui. Ça c’est un problème de "packaging" et de "marketing" qui peut être facilement résolu.»
La position que je défends est celle selon laquelle le mouvement indépendantiste a négligé la diffusion d'un discours clair, cohérent, articulé sur l'Indépendance. Pour me comprendre, il faut effectivement avoir compris Séguin sur « Les trois niveaux de lutte » et je suis le premier à reconnaitre que ce n'est pas facile (voir ce texte : http://www.vigile.net/Les-trois-niveaux-de-lutte-de ) Il faut faire comprendre d'une manière très évidente ce qu'est une nation, il faut faire la démonstration de l'existence de la nation québécoise, il faut ensuite montrer par quelle structure la nation québécoise est annexée et enfin il faut montrer les avantages intrinsèques d'agir par soi-même, donc que la nation se libère.
Ces notions échappent en partie à la compréhension d'une grande partie de la «clientèle» pourtant intelligente et francophone des HEC (pour ne prendre que cet exemple); comment voulez-vous alors que 50% de la population québécoise se tourne naturellement vers l'indépendance autrement que par une stratégie, une magouille, un marketing, bref des techniques de communication que nous condamnons d'ordinaire lorsqu'elles sont issues de groupes fédéralistes? Comment voulez-vous, sans des moyens de communication similaires (SRC, GESCA, QUEBECOR), que nous sachions répliquer avec une force égale ou supérieure?
Nous ne le pouvons pas. Seul l'enracinement profond et populaire d'une pédagogie de l'indépendance, laquelle fournira les «instruments d'autodéfense intellectuelle», permettra à la population, instruite par les divers acteurs du réseau « Cap sur l'Indépendance », de résister aux campagnes démagogiques de nos adversaires, et enfin, de nous redonner l'initiative.
Sachez que j'applaudis haut et fort l'initiative du RRQ, mais que je ne peux pour autant savourer « une victoire » tant que persiste de l'incompréhension quant à la nécessité de mettre en place un discours clair.
Vous pouvez donc m'aider en lisant mes textes et en me signalant mes faiblesses. Je comprends tout à fait votre reproche quant à un manque d'engagement «pratique» , mais vous devez également accepter qu'un militant qui se consacre « intellectuellement à la cause » n'a pas pour autant moins de valeur que celui qui fait du «terrain». En me faisant justement le porte-parole de la pensée de Maurice Séguin, pensée que je cherche à vulgariser et à diffuser, je ne suis pas le platonicien que vous croyez, je rêve du jour où j'aurai plus de texte à vous proposer pour expliquer ce projet. Et je rêve encore plus du jour où je constaterai que l'on se sert de ce discours indépendantiste cohérent pour littéralement écraser les discours et la manifestations fédéralistes, dans la rue, dans les médias ou dans l'arène politique. Pourtant, encore aujourd'hui, quand je parle à des convaincus ou même à des militants, rares sont ceux qui peuvent me dire combien exactement de députés le Québec envoie à Ottawa, comment alors avoir de la crédibilité pour convaincre l'indécis ou «décoloniser» son voisin? Voilà pourquoi je ne doute pas de la nécessité de mon entreprise.
En posant directement la question du nombre de militants présents à Québec, je dissipe un malentendu véhiculé dans les médias. Tant que le mensonge médiatique fera plus de bruit que le vacarme réel des manifestants, nous aurons raison de prétendre qu'il faut redoubler d'effort sur le plan de la pédagogie et ce n'est pas en le niant que nous pourrons avancer.
Je suis extrêmement content que Monsieur Le Hir ait fait le «plein de moral», mais mon rôle, si j'en ai un, c'est de reproduire le comportement de Séguin et d'analyser froidement notre situation coloniale et de persister dans la diffusion de ses thèses, lesquelles sont un remède à ladite situation de décervelage qui nous préoccupe vous et moi.
Veillez donc accepter mes plus plates excuses si mon commentaire envers Monsieur Le Hir vous a déplu et sachez que je ne prends guère de repos par rapport à la question nationale, sinon que ce qui est nécessaire pour rester sain d'esprit.
Votre camarade pas platonicien,
L'engagé
http://www.vigile.net/_L-engage_
Archives de Vigile Répondre
4 juillet 2011Bonjour monsieur Lehire!
Nous avons affaire à des pros de la désinformation. Dès le matin du dimanche 3 juillet, on a systématiquement barré le périmètre de sécurité aux gens de Québec. On ne laissait passer que les gens qui étaient des touristes ou des ontariens monarchistes qui ont systématiquement pris d'assaut la ville de Québec.
Déjà le samedi devant le parlement de Québec; on ne voyait déambuler que des autos affichant la plaque minéralogique de l'Ontario. Je le répète, ON A VOLONTAIREMENT BOUCLÉ LE VIEUX-QUÉBEC ET EMPÊCHÉ LES HABITANTS DE LA VILLE DE PÉNÉTRER À L'INTÉRIEUR DU VIEUX-QUÉBEC. On peut donc carrément affirmer que les gens ont joué un rôle de figurant faisant semblant qu'ils étaient des gens de Québec. C'est à vomir!
LA PRESSE QUÉBÉCOISE S'EST FAITE COMPLICE ET S'EST DÉSHONORÉE!
Le Figaro, le Nouvel-Observateur,Libération et The Guardian de Londres ont mieux rapporté les choses que nos colonisés de journalistes au service de l'empire, celui de Desmarais et de PKP.
Tout ce qui a pénétré dans le périmètre de sécurité ne parlait que l'anglais à preuve lorsque Radio-canne nous a retransmis les propos de William; les gens ne réagissaient pas comme s'ils ne comprenaient pas un traitre mot de ce qu'il disait.
Les gens de Québec ont été à plus de 98% complètement indifférent à la visite royale préférant leur BBQ et leur piscine. Le dernier sondage ne démontre-t-il pas qu'ils n'en ont rien à cirer de la monarchie puisqu'ils souhaitent l'abolition à plus de 70% du poste de lieutenant-gouverneur. Ils ont du avoir beaucoup de plaisir à voir passer dans le ciel la bannière VIVE LE QUÉBEC LIBRE! Les autres; les courageux jeunes militants du RRQ ont sauvé l'honneur du peuple québécois.
En ce qui concerne nos deux collabos John James et Régis, je n'ai rien à dire; le peuple jugera!
Maintenant, un seul nom raisonne en Catalogne, en Bretagne, en Corse, en Écosse, au Groenland, c'est celui de Patrick Bourgeois. Ce patriote qui a pris de la maturité. Trois lettres ont fait le tour de la planète en moins de 24 heures, RRQ!
''CE N'EST QU'UN DÉBUT; CONTINUONS LE COMBAT!''
Au fait où étaient les Girard, Rébello, Agnès Maltais et tous les ex-députés du BLOC?
Nous venons d'ouvrir une nouvelle page de l'histoire du Québec. L'époque de la chouveraineté molle, brumeuse, nébuleuse, associative et partenariale est révolue.VIVE L'INDÉPENDANCE NATIONALE! VIVE LE RRQ!
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
4 juillet 2011MMV dit: "jeunes AcadiennEs de l’Île-du-Prince-Édouard se dire indifférentes à la Déportation des Acadiens."
Voilà le blanchiment du cerveau par leaders indigènes comme Antonine Maillet: "Pas d'assimilation, vous voyez on est encore là à parler français!..." C'est ignorer le caractère insidieux de l'assimilation, pendant des générations, jusqu'à la dénationalisation complète... syndrome de Stockholm. Bien sûr que la même chose se passe au Québec... par désinformation systématique! Les laborieux de la petite semaine s'abreuvent aux feuilles de choux de la tromperie, et ils vont nous confronter comme réactionnaires! Dur, dur, le travail à faire, mais pas impossible. L'approche systématique de Cap sur l'indépendance nous apprend comment transiger avec les médias! Nous sommes tous de bons communicateurs, ici, et nous pouvons utiliser cette école de la stratégie pour nous donner les moyens de rejoindre les cerveaux les plus rincés. Plusieurs jeunes aux IPSO et dans tous les mouvements du Cap sur l'indépendance sont sur la brèche pour foutre dehors les troupes de Harper qui ont osé profaner notre territoire avec les enfants de ch... de rois venus nous narguer. Non, nous ne sommes pas sujets comme les Kénédians qui ont invité Attila à passer nos frontières. Honte à cette jeunesse monarchique instrumentalisée pour nous souffleter, après une élection humiliante pour ce Wolfe moderne.
Archives de Vigile Répondre
4 juillet 2011J'ai été assez scandalisée d'entendre, surtout de jeunes AcadiennEs de l'Île-du-Prince-Édouard se dire indifférentes à la Déportation des Acadiens.
J'espère que ce n'est pas le sort qui nous attend.
Yves Rancourt Répondre
4 juillet 2011Monsieur Le Hir,
Contrairement à vous, je ne me réjouis pas du tout de ce que j'ai vu ces derniers jours. Et ce que je vois dans les journaux ce matin me démontre une fois de plus la puissance médiatique que peut déployer l'adversaire fédéraliste, qu'il faudra bien trouver le moyen de vaincre si l'on veut ce pays. Les 9 premières pages du Journal de Québec et les 9 premières du Soleil étaient uniquement consacrées à cette visite royale avec des titres comme "Québec reconquise" et "Sous le charme". Visiblement, ces médias se sont parlés et ont convenu pour cette occasion d'un message à livrer. Tout ça pour nous jouer dans le cerveau et nous vendre l'idée que la monarchie est sympathique et que les Québécois sont maintenant ouverts aux institutions canadiennes. En tout respect pour le site de Vigile et les autres qui tentent de vendre le projet d'indépendance, on est loin de pouvoir rivaliser avec les outils de propagande de l'oligarchie fédéraliste.
Alors, au lieu de me réjouir, il n'y a qu'une question qui me vient à l'esprit: comment peut-on, dans un tel contexte, convaincre nos concitoyens de l'urgente nécessité de réaliser l'indépendance? À défaut de pouvoir s'appuyer sur des organes de presse aussi performants que les leurs, sommes-nous au moins capables de rebâtir chez les francophones cette solidarité d'action autour d'un mouvement comme Cap sur l'indépendance et d'un parti politique comme le PQ, comme nous avons su le faire à l'élection de 1976? Si on continue de se diviser, aussi bien de fermer les livres dès maintenant et d'oublier le projet d'indépendance.
Moi qui ai l'avenir du Québec à coeur, je trouve absolument contre-productives voire suicidaires les chicanes des derniers jours au sein du mouvement souverainiste et j'en suis même à me demander si une telle solidarité est encore possible entre nous? Si personne n'est ouvert aux compromis, aussi bien dire que tout est fini.
Salutations.
Jean-Pierre Bélisle Répondre
4 juillet 2011@ L’engagé
"Engagé" dites-vous ? Votre pessimisme évoque la tristesse de la solitude et du désengagement. Une mélancolie qui résulte probablement de votre inactivité générale et de votre absence de participation à cette manifestation, en particulier.
Il fallait simplement y être pour constater qu'avec la manifestation pacifique "William dégage!", les responsables du Réseau de Résistance du Québécois (RRQ), avec la participation d'autres organisations et de manifestants individuels, venaient d'écrire une nouvelle page d'Histoire. Même les badauds plus âgés exprimaient leur surprise et leur admiration à la vue d'autant de jeunes, pleins de fougue et si magistralement coordonnés.
Oui, sans conteste, "La bonne nouvelle c’est qu’il y avait plein de jeunes, et même quelques enfants aux frimousses peinturlurées qui accompagnaient leurs parents".
Monsieur "L'Engagé", les véritables campagnes d'éducation ont présentement lieu dans la rue. Sortez un peu de votre caverne platonicienne !
JPB
Archives de Vigile Répondre
4 juillet 2011Salut à tous
Je suis un militant indépendantiste depuis plus de 50 ans et je compte des dizaines de manifestations à mon actif et pour répondre à la question de l'engsgé je puis affirmer sans aucune hésitation que les manifestants étaient au nombre de 500 è 600 (l'objectif était de 500) extrêmements bruyants et disciplinés et bien encadrés par un service d'ordre impeccable. Par la même occasion, j'entérine les propos de M. LE HIR au sujet du déroulement de la manif.Rendons hommage à l'organisation du RRQ c'est amplement mérité.Mes salutations fraternelles à tous les indépendantistes déterminés à lutter jusqu'à la victoire finale.
Daniel Dupuis
@ Richard Le Hir Répondre
4 juillet 2011Réponse à l'Engagé.
Nous étions très nettement plus proches de 500 que de 250, et au Centre Durocher où les manifestants se sont réunis après une très longue marche dans les rues de Québec, il en restait encore plus de 350 malgré une humidité et une chaleur accablantes.
Je n'ai évidemment pas de leçons à vous donner, et ce n'est pas mon intention.
Je veux cependant attirer votre attention sur quelques faits. En premier lieu, jamais les indépendantistes n'ont-ils été plus unis, malgré un discours démoralisant au contraire, même au sein des nôtres.
La confirmation s'en trouve dans la formation de Cap sur l'indépendance et le rapprochement qu'il a permis entre tout un éventail de groupes qui s'ignoraient auparavant, quand ils ne se tiraient pas carrément dans les pattes.
L'option non plus n'est pas en berne. Ceux qui sont en berne sont ceux qui avaient été élus pour la défendre. Le problème n'en est donc pas autant un de message que de messagers. La distinction est très importante.
Cela dit, je suis le premier à reconnaître que le message doit être actualisé pour qu'il devienne incontournable face aux réalités et aux enjeux d'aujourd'hui. Ça c'est un problème de "packaging" et de "marketing" qui peut être facilement résolu.
En fait, nous avons toutes les raisons du monde d'être optimistes. Nous allons gagner parce que notre cause est juste, et la partie adverse va perdre parce qu'elle va finir par crouler sous le poids de ses mensonges et de ses contradictions. Ainsi va l'histoire. Avec le reste, on alimente la chronique.
Richard Le Hir
Archives de Vigile Répondre
4 juillet 2011J'ai compté les rangées de manifestants qui remontaient la Rue St-Jean: une cinquantaine. Si on calcule une moyenne de 10 personnes par rangée, il y avait donc 500 manifestants.
L'engagé Répondre
4 juillet 2011Je ne partage pas votre impression optimiste. Je dirais plutôt que si tant de gens se laissent avoir par la campagne de propagande (voir les cours http://www.vigile.net/Detection-de-la-propagande-102 et http://www.vigile.net/NPD-en-avance-Detection-de-la), c'est parce qu'il n'ont pas les « outils d'autodéfense intellectuelle » pour la voir telle qu'elle est.
Depuis que nous échangeons ici, vous aurez remarqué que j'insiste particulièrement sur la nécessité d'instruire la population avec clarté, transparence, rigueur et constance sur le projet d'indépendance.
Avec une population dont les membres sont à ce point victimes de désinformation, nous partons de loin pour nos campagnes d'éducation; nous ne nous adressons pas seulement à des ignorants, mais à des individus ayant été soumis à un décervelage intense. Toutefois je salue votre détermination et votre engagement, particulièrement ce 3 juillet.
Petite question, étiez-vous 200 ou 500? Le Devoir fait état de 200 manifestants et vous de 500. J'ai évidemment tendance à vous croire, mais pour constater que les médias ont encore nui à l'intérêt public, j'aimerais avoir des précisions.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
4 juillet 2011Harper comme Wolfe!
Il fallait marquer sa domination! Il fallait montrer au monde l'unité kénédian. Sans doute même pas expliqué à Wellé que ces conquis résistent encore. Le P'tit n'a même pas parlé à son père, qui ne s'est pas vanté des poubelles du Black Watch. La Grand Mère, qui connaît son vieil Empire, qui connaît l'Histoire de France, ne risque plus sa tête au Québec. Le petit couple est instrumentalisé comme provocation chez les conquis. Pas sûr de sa prestance pour en imposer aux médias étrangers, Harper a passé en vitesse son morceau dans un corridor de verre, décoré de relents du love-in.
Qui y croira, quand auront parlé les médias libres du monde?