Brousseau-Pouliot, Vincent - Un référendum en Californie. Un lobby pro-TGV au Texas. Un train rapide plus populaire que l'avion entre Washington et New York. Les Américains préfèrent encore l'auto et l'avion, mais ils commencent à s'intéresser au train à grande vitesse. Au nombre des projets discutés aux États-Unis, on retrouve un lien grande vitesse entre New York et Montréal. Comme la facture s'annonce imposante, le gouvernement du Québec est prêt à financer une partie de la voie ferrée aux États-Unis. Portrait d'un pays intrigué par les bénéfices du train rapide.
Le gouvernement Charest tient tellement au projet de train à grande vitesse Montréal-New York qu'il est prêt à payer une partie de la facture en territoire américain.
"Je serais ouvert à payer une partie du chemin de fer aux États-Unis. Ce n'est pas habituel, mais le projet est tellement important pour Montréal. Ce serait fantastique d'être branché directement à l'île de New York (par un train à grande vitesse)", a dit le premier ministre du Québec, Jean Charest, en entrevue exclusive à La Presse Affaires.
Seulement 13% des 663 kilomètres de voie ferrée reliant Montréal à New York sont situés au Québec. Le gouvernement Charest serait ainsi disposé à assumer plus que sa part des coûts reliées à la voie ferrée, qui est estimée à 100 millions de dollars selon une étude des ministères des transports du Québec et de New York en 2004. L'État de New York devrait investir quatre milliards pour sa voie ferrée, sans compter les coûts d'expropriation. Selon l'étude conjointe, le coût total du projet serait de 5,2 milliards.
Même s'il est favorable au train à grande vitesse Montréal-New York, le gouvernement du Québec reconnaît que la décision appartient surtout au gouverneur de New York, Eliot Spitzer. "C'est un projet où les Américains ont la main haute car seulement 13% de la voie ferrée est située du côté québécois", dit le premier ministre Charest.
Élu en novembre 2006, Eliot Spitzer succédait ainsi à George Pataki, partisan avoué du train à grande vitesse. Le premier ministre québécois avait peur de devoir tout recommencer avec l'élection de l'ancien procureur général de New York. À leur première rencontre dans la Grosse Pomme en octobre dernier, Jean Charest a été agréablement surpris. "La veille, le gouverneur Spitzer avait discuté d'un projet de train rapide entre New York et Albany avec des fonctionnaires et des élus à Washington et il était revenu avec un avis assez favorable, dit Jean Charest. J'étais un peu surpris. Je voulais l'intéresser au projet, mais il avait déjà un pas d'avance sur moi."
Le gouverneur de New York n'a pas voulu préciser s'il privilégiait un train rapide entre New York et la capitale de son État, Albany, ou un train rapide entre New York et Montréal. "Le gouverneur Spitzer et le premier ministre Charest ont discuté du projet de train à grande vitesse lors de leur dernière rencontre. Nous avons convenu de garder nos yeux ouverts. Nous n'avons pas pris de décision, mais nous sommes ouverts à la discussion", a dit son attachée de presse Jennifer Givner à La Presse Affaires.
Malgré son intérêt pour le train à grande vitesse, Eliot Spitzer estime qu'il lui sera difficile d'en construire un à court terme dans son État. "Le gouverneur veut investir dans les infrastructures de l'État de New York mais il ne faut toutefois pas oublier que nous prévoyons un déficit de 4,4 milliards cette année, dit Jennifer Givner. Ça nous force à nous serrer la ceinture et à mettre l'accent sur certains projets. Est-ce que ça affectera le projet de train à grande vitesse? Nous n'en savons rien."
Le premier ministre Charest ne voit pas d'un mauvais oeil le projet de train rapide entre New York et Albany. À son avis, il s'agit de la première étape vers un train à grande vitesse entre New York et Montréal.
Selon des études communes du Québec et de l'État de New York, un train à grande vitesse réduirait la durée du trajet entre Montréal et la Grosse Pomme de 10h55 à 4h.
Actuellement, Amtrak offre un départ par jour entre Montréal et New York. Les voyageurs ont déjà eu droit à deux départs par jour mais le train de nuit Montrealer a été aboli en 1996. Au cours des deux dernières années, le nombre de passagers entre Montréal et New York a augmenté respectivement de 11% et 7%. En 2007, 103 082 personnes ont voyagé à bord du train Montréal-New York.
Coûts du Lien Montréal-New York
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