QUÉBEC – Les partis d’opposition sont montés au créneau vendredi pour dénoncer «l’offensive du gouvernement libéral contre les régions du Québec».
Le Parti québécois (PQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ) ont profité de la convocation du ministre délégué aux Transports et à l’Implantation de la stratégie maritime, Jean D’Amour, en commission parlementaire, pour souligner les impacts négatifs de plusieurs décisions liées au développement régional, telles que l’abolition des centres locaux de développement (CLD) et des conférences régionales des élus (CRÉ).
«On a enlevé à peu près toutes les organisations qui défendaient les intérêts des régions, les particularités des régions, a déploré le député péquiste de Gaspé, Gaétan Lelièvre. Le gouvernement se plaît à parler de l'abolition de structures strictement, mais c'est un faux discours, c'est de la démagogie. Écoutez, on n'abolit pas strictement des structures, ce qu'on fait, c'est qu'on enlève carrément des budgets.»
M. Lelièvre a fait valoir que la région Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine allait à elle seule être privée de revenus s’élevant à près de 15 millions $.
«[Ce sont] des budgets qui étaient investis dans la région par des gens qui demeurent sur ces territoires-là et qui connaissent les réalités de ces régions-là, a-t-il dit. Quinze millions pour un territoire comme la Gaspésie et les Îles, c’est énorme, sans parler de l'effet levier de ces budgets-là qui permettaient d'aller chercher d'autres budgets pour réaliser des projets très structurants dans le milieu.»
«Attaque frontale» contre les entrepreneurs
De son côté, le porte-parole de la CAQ en matière de développement économique régional, André Spénard, a soutenu que l’abolition des CLD représentait une «attaque frontale envers les entrepreneurs» et trahissait une «méconnaissance totale» du rôle de cette structure sur l’économie des régions.
«Le gouvernement] met en péril une expertise essentielle qui a fait ses preuves, a-t-il dit. Les 120 CLD du Québec [offraient] l'ensemble des services de première ligne dont un entrepreneur privé ou collectif peut avoir besoin [et] répondaient à environ 30 000 demandes d'aide technique ou financière par année.»
Le député de Beauce-Nord a exhorté le gouvernement à cesser ses «coupes paramétriques à la grandeur [de la province]» et à se doter d'un plan de relance économique «pour toutes les régions du Québec».
Le ministre Jean D’Amour a réfuté les accusations des partis d’opposition voulant que son gouvernement tourne le dos aux régions. Il a soutenu que les enveloppes liées au développement régional avaient été maintenues même si certaines structures ont été abolies.
«Encore une fois [tout ce que j’entends, c’est] structures, structures, structures, CRÉ, CRÉ, CRÉ, a raillé le ministre. Est-ce qu’il y a une loi quelque part [...] où c’est écrit que la concertation, ça doit coûter des millions$? Alors, on met la structure de côté [mais] l’argent demeure au rendez-vous.»
M. D’Amour a tenu à rappeler certaines mesures prises par les libéraux pour soutenir le développement régional comme l’annonce, la semaine dernière, d’une enveloppe de 450 millions $ pour la réalisation de travaux forestiers au cours des deux prochaines années.
«Ça se traduit par des emplois nombreux [...] pour les hommes et les femmes de chez nous qui ont développé une belle expertise [...] C’est bon pour nos pépinières régionales et nos petites municipalités», a indiqué Jean D’Amour.
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