LANGUE DE BOIS

Jean-François Lisée n'en peut plus de la langue de bois

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L'arroseur arrosé

QUÉBEC - Le député péquiste de Rosemont, Jean-François Lisée, avoue ne plus savoir sur quel pied danser à la suite de la controverse qu'ont suscitée ses récentes remarques sur la charte des valeurs.
Le ministre sortant a subi les foudres de certains collègues et chroniqueurs politiques, mardi, après avoir déclaré que son gouvernement aurait pu faire preuve d'une plus grande transparence sur la question des avis juridiques entourant le projet de charte.
D'aucuns y ont vu une attaque en règle envers l'ex-ministre responsable du dossier, Bernard Drainville, un adversaire potentiel dans l'éventualité où les deux anciens journalistes décidaient de se lancer dans la course à la direction du Parti québécois (PQ).
Arguant que la population, fatiguée de la langue de bois, réclame plus d'authenticité de la part de ses élus, Jean-François Lisée a écrit sur son blogue vendredi qu'il avait simplement donné son avis, comme le lui demandaient les journalistes.
Le raz-de-marée qui a suivi sa sortie l'amène toutefois à penser que toute critique, aussi nuancée soit-elle, a toutes les chances d'être mal interprétée.
«L'environnement médiatique, pourtant prompt à dénoncer la "bullshit", agit avec force pour réduire le spectre de la prise de parole permise, déplore-t-il. Un commentaire légèrement distinct de "la ligne", et pourtant enrobé dans le respect, est illico présenté en titre et en accroche de l'article comme un affront terrible, coupable, répréhensible.»
Tout en admettant que l'efficacité de l'action politique repose sur la solidarité et la cohésion, le député de Rosemont se demande jusqu'à quel point il faut respecter la ligne de parti.
«La cohésion doit-elle n'être qu'une ligne où tous disent exactement les mêmes mots ou pourrait-elle vivre dans un corridor où la direction est la même pour tous, mais où une richesse de voix peut s'exprimer?» s'interroge-t-il.
Jean-François Lisée réclame le droit de débattre et de lancer des idées sans que le moindre désaccord soit perçu comme un affront. Une telle authenticité sera selon lui indispensable si le Parti québécois souhaite se reconstruire et se reconnecter avec les citoyens.


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