Intersectionnalité : le mot et la chose

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L’idéologie fragmentariste qui nie la liberté de penser

Figure tirée du site Web du gouvernement du Canada




Le concept d’intersectionnalité est au cœur de notre vie publique depuis quelques jours.


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QS a voulu l’imposer à l’Assemblée nationale, la CAQ a refusé, et le PQ, après ce qui a semblé être un moment hésitant, a aussi voulu lui faire barrage. 


L’opinion publique s’est emballée, la classe politique fédérale s’en est mêlée. 


Politique


Le débat se poursuit: l’intersectionnalité, pour ou contre? 


Ce concept, qui présente la société comme un entrecroisement de systèmes discriminatoires dont pâtiraient les «minorités», n’a pas grande valeur sociologique. Il relève davantage de l’idéologie antioccidentale qui commande les sciences sociales et qui a pris, dans l’histoire des idées, le relais du marxisme hégémonique il y a quelques décennies. 




Avec raison, il faut le laisser de côté, si on veut comprendre nos sociétés sans plaquer sur elles une grille de lecture déformante. 



Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.




Mais l’essentiel est ailleurs : pendant que le gouvernement croit faire barrage au concept d’intersectionnalité, il est depuis un bon moment utilisé par la bureaucratie. 


Je dirais même que cette bureaucratie l’utilise comme s’il allait de soi et structure plusieurs de nos politiques publiques. 


Cela devrait nous alerter sur un problème majeur : le vrai pouvoir étatique appartient moins aux élus qu’aux bureaucrates et au système universitaire qui l’alimente conceptuellement et intellectuellement. 


Et ce pouvoir bureaucratique utilise, pour faire son travail d’ingénierie sociale, des concepts désavoués par les élus. 


Démocratie


Tel est le cas, je l’ai dit, de l’intersectionnalité. Mais tel est le cas aussi du fameux concept de racisme systémique, auquel le gouvernement québécois s’oppose en paroles, mais qui structure aussi implicitement toutes les politiques de «discrimination positive». 




Nous pourrions croire que les élus ont désormais surtout un pouvoir en paroles et, qu’en plus, ils n’en sont même pas conscients. Comme si nous vivions collectivement coupés de la réalité.


Sommes-nous encore en démocratie? Cette dernière n’est-elle plus qu’un vain théâtre?