Quand on nous prend pour des valises... d’argent

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Le Québec est riche pour les réfugiés et les immigrants parce que ça rapporte des votes au PLQ et au PLC





Austérité ou obsession du déficit-zéro, à voir les milliards pleuvoir sur certaines filières nettement plus privilégiées que d’autres par le pouvoir politique, le Québec doit sûrement être pas mal plus riche qu’on nous le dit.


Bombardier, comme on le sait, a l’oreille attentive du gouvernement et la main lourdement glissée dans le porte-monnaie collectif, mais les organismes communautaires, visiblement moins.


On laisse les médecins facturer le trésor public sans grande vérification à la RAMQ, mais on punit des assistés sociaux dès qu’ils dérogent le moindrement aux diktats du gouvernement du jour. Etc. Etc. Etc.


Les exemples du «deux poids, deux mesures» quand vient le temps de débloquer des fonds publics ne manquent malheureusement pas.


Dans son édition de lundi, un article de la Montreal Gazette en donne un énième exemple saisissant. Pour lire le texte, c’est ici. Avertissement : vous aurez besoin d'une grande tasse de tisane calmante après sa lecture.


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Payer pour contrôler des coûts qu’on ne contrôle pas


La Gazette rapporte en effet qu’une «obscure agence gouvernementale» créée en 2005 sous le gouvernement Charest et son ministre de la Santé Philippe Couillard est «dotée d’un budget annuel de 2 millions de dollars et de neuf employés» (soit près de $28 millions jusqu’à maintenant). Le problème est que cette agence a le mandat de surveiller et limiter les coûts de construction des super hôpitaux au Québec. À voir la facture de ses éléphants blancs grimper depuis des années, qui s’en serait douté?...


D’autant plus que depuis la création de ce «Bureau de la modernisation des CHU», comme le rappelle aussi  l’article, le «coût total pour construire le CUSM et le CHUM, de même que pour l’expansion de Sainte-Justine, a triplé». Le tout pour la rondelette somme globale de 7,1 milliards de dollars.


Pis encore, ce Bureau continuerait d’être mandaté «malgré le fait que ces projets sont soit terminés ou en voie de l’être». La belle affaire.


Cité, Paul Brunet, le president du Conseil des malades, n’en revient pas: «c’est une experience très triste, immense et coûteuse». Me Brunet ajoutant aussi que les deux CHU, construits en mode «PPP» - partenariat public-privé -, étaient supposés transférer tout risque de dépassements de coûts au privé et non plus au public, c’est-à-dire aux contribuables.


Or, non seulement les coûts ont triplé, mais comme Me Brunet le note, le consortium responsable du CUSM poursuit même le gouvernement pour 330 millions de dollars pour des «extras».


Rappelons aussi le scandale des 22,5 millions de dollars en pots-de-vin dans la construction du CUSM...


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Succès-souvenir


Succès souvenir : vous rappelez-vous de cette sortie hallucinante de Monique Jérôme-Forget, l'ex-présidente du Conseil du trésor de Jean Charest qui, en 2011, lançait cette perle spectaculairement de mauvaise foi : «Les PPP, ça sauve la fraude. Et les dépassements de coûts.». Misère...


Sûrement qu'elle voulait plutôt dire «ça sauve DE la fraude»...


Bref, on prend les contribuables pour des valises... d’argent.


Pendant ce temps, malgré une hausse vertigineuse de leur rémunération, une consultation rapide avec une ou un médecin spécialiste tient encore et toujours de la croix et de la bannière.


Nos urgences «affichent la pire performance du monde occidental». Rien de moins.


Contrairement à l'Ontario, nos personnes âgées en CHSLD sont limitées à un bain par semaine.


Et les services sociaux de qualité sont aussi rares que des palmiers dans le Grand Nord. Mais le gigantisme des super hôpitaux et leurs bienheureux contracteurs, eux, reçoivent leur manne du trésor public.


Je vous le dis depuis longtemps : le Québec est riche, mais pas pour tout le monde...


 


 




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