Séparatisme

Pour un indépendantiste québécois, tout est délicieux dans le Brexit, le Wexit et les référendums écossais!

C'est si agréable d'avoir raison!

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Chronique de Jean-Jacques Nantel


Décidément, les Québécois vont de surprise en surprise avec les séparatistes du monde anglo-saxon.

 



Dans le cas du référendum sur l’indépendance de l’Écosse par exemple, tous admettaient en Grande-Bretagne qu’en démocratie, un référendum sur l’indépendance est décisionnel et non pas simplement consultatif. Et ce fut la même chose lors du référendum sur le Brexit; ce qui est très exactement l’inverse de la thèse défendue depuis des années par les indépendantistes québécois les plus frileux. Je parle ici de ceux qui traitent de ¨référendistes¨ et même de ¨PRESSÉS¨ ceux qui demandent qu’on tienne un autre référendum sur l'indépendance vingt-cinq ans (!!!) après celui de 1995.

 



Mieux, dans le cas du Brexit, la victoire du ¨oui¨ à 51.8% des voix était considérée tellement claire et sans ambiguïté que Justin Trudeau, le premier ministre ultra-fédéraliste du Canada, a aussitôt déclaré que le Canada acceptait la DÉCISION du peuple britannique !!!

 



Notons, en passant, que l’Alberta pétrolier a récemment emboîté le pas à sa mère-patrie britannique en menaçant d'organiser un référendum pour sortir l’Alberta du grand ensemble canadien, le fameux Wexit!



Comme dans le cas du Québec, les campagnes référendaires sur l’indépendance de l’Écosse et sur le Brexit ont donné lieu à des campagnes de peur sur les catastrophes économiques qu’un ¨oui¨ produirait. Selon les ¨experts¨, un ¨oui¨ majoritaire ferait s’effondrer la livre britannique; Londres cesserait d’être la grande capitale financière de l’Europe; il y aurait un exode massif d’entreprises vers l’Europe, etc. etc.

 



Dans les années qui ont suivi le ¨oui¨ au Brexit, cette campagne de peur n’a fait que s’amplifier dans le but de provoquer la tenue d’un deuxième référendum de correction. Il fallait voir avec quel mépris et quelle intransigeance la communauté européenne traitait toutes les demandes de négociations britanniques dans le but de créer une union économique après le Brexit.

 



Eh bien, surprise! Quelques heures à peine après l’immense victoire électorale qu’a obtenue Boris Johnson en promettant de réaliser rapidement le Brexit, les dirigeants européens se sont transformés en gentils petits chatons et ont déclaré vouloir négocier une nouvelle association économique avec la Grande Bretagne. Mieux : la livre anglaise, qui était censée s’effondrer, a pris de la valeur étant donné que, pour les marchés financiers, l’incertitude politique était enfin levée; le Brexit allait se produire!

 



Et n’oubliez pas deux choses. D’abord que l’économie de la Grande Bretagne ne représente que 13.6% de l’économie de l’Union européenne alors que l’économie du Québec représente 19.2% de l’ensemble de l'économie canadienne! Ensuite, il faut compter avec le fait que le Québec contrôle le seul territoire essentiel du Canada, soit la vallée du St-Laurent par où passent tous les systèmes de communication du Canada central avec le reste du monde : la voie maritime, la Transcanadienne, le réseau de trains qui se rendent à Halifax, les futurs pipelines et gazoducs, etc.

 



Quand on sait tout ça, on réalise ce que sera la puissance du Québec après un ¨oui¨ référendaire. On comprend surtout que la première chose que fera alors le Canada anglais sera de mendier une association économique avec le futur Québec indépendant…

 



Ha! Que tout cela est délicieux!

 



Je parie que les chefs indépendantistes québécois vont éviter de parler de tout ça à la population pour ne s’occuper que des vraies affaires! Après tout, l’important, n’est-ce pas de se faire élire?...

 



Merci de répandre largement cet article dans les media sociaux

 



Jean-Jacques Nantel, ing.



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