Pour ou contre l'avortement

Un point de vue suite aux rélfexions de messieurs Charbonneau et Parent

Tribune libre 2010


Quelles sortes de problèmes nous cause la question de l'avortement,
si tant est qu'elle nous nous en cause ?
La venue d'une vie dépend-elle de Dieu ou de la vie elle-même ?
Les religions ont-elles leur mot à dire ?
Commençons par le commencement et parlons d'abord des fondements
biologiques de la vie et de leurs effets sur notre comportement. Parlons
instincts.
L'inconscient instinctogène est la partie la plus profonde, la plus
élémentaire, la plus archaïque et la plus dynamique de l'être humain. De là
jaillissent les pulsions naturelles qui sont à la base du comportement. Les
instincts sont des phénomènes inconscients, hérités, avec lesquels nous
naissons et qui se reproduisent partout et régulièrement de la même façon.
Un peu comme les réflexes, ils ont un caractère de nécessité contraignante.
Ce sont des formes typiques d'actions qui se retrouvent et se répètent avec
constance et régularité, que s'y joigne ou non une motivation consciente,
et, à ce titre, ce sont des éléments constituants de la totalité vivante, y
étant intégrés, soumis et subordonnés.
L'étude du comportement nous démontre que les instincts et les pulsions
auxquelles ils donnent lieu ont un aspect psychologique et un aspect
physiologique. Ainsi, la fonction de reproduction comporte-t-elle une
partie mécanique dont les pulsions amènent l'organisme en état d'accomplir
les gestes ou les rituels qui conduisent à l'acte proprement dit de la
reproduction, et ce, sans qu'interfèrent en aucune façon des motivations
conscientes. Toute la chimie organique qui s'ébranle à ce moment-là
constitue la plus grande part de la partie inférieure de la fonction. Son
caractère contraignant la désigne alors comme instinct.
Par contre, l'aspect supérieur ou psychique de la même fonction perd son
caractère contraignant et peut être soumis au libre arbitre, de sorte que
son utilisation conduit à des résultats en opposition avec l'instinct
premier. C'est ce qui se produit lorsque, par exemple, un individu qui a
renoncé à toute vie sexuelle sublime ses pulsions et transforme cette
énergie sexuelle brute, l'amenant à un niveau plus élevé en consacrant sa
vie à la prière ou à la méditation. De cette façon, sa sexualité perd son
caractère instinctuel contraignant et mécanique et s'émancipe. L'aspect
psychique apparaît lorsque les conditionnements extérieurs ou intérieurs
commencent à se relâcher et que la fonction (ou l'instinct) sert à des fins
plus larges et plus libres en devenant accessible à la volonté motivée par
d'autres sources. Le sens ou le but de la pulsion instinctuelle n'est donc
pas unilatéral et peut receler une finalité différente de celle de son
aspect biologique, qui ne deviendra évidente qu'au cours de son
développement. La volonté pourra la modifier de multiples façons, car
l'ensemble des pulsions instinctuelles est exposé à de nombreux conflits.
Un instinct trouble ou refoule l'autre et même si l'ensemble qu'ils forment
rend possible leur existence individuelle, l'aspect contraignant de leur
caractère peut devenir la cause de préjudices réciproques.
C'est ainsi que l'individu dont je parlais plus haut, ayant sublimé ses
pulsions sexuelles, pourra se trouver aux prises avec des rêves érotiques,
des pulsions ou de soudains désirs sexuels, parce qu'ayant sublimé
l'énergie sexuelle, il a négligé l'instinct de plaisir qui nous pousse à
trouver une satisfaction dans nos contacts avec l'environnement. Par devoir
ou par éthique, c'est-à-dire par sens moral, il peut avoir refoulé
l'instinct de plaisir ou l'instinct de puissance qui nous pousse à nous
réaliser ou à nous individuer. Par conséquent, il en résulte au niveau
psychique un conflit entre les pulsions émanant des instincts en présence
qui se manifestera sous forme de rêves où le sujet se verra investi des
pouvoirs du héros qui combat des dragons ou encore, tel le mâle conquérant
auquel aucune femme, parfois même aucun homme, ne peuvent résister. Dans sa
vie de tous les jours, il peut en résulter une attitude d'intolérance et de
rigidité à l'endroit de ce qui ne correspond pas à l'idéal qu'il poursuit,
aux engagements auxquels il s'était volontairement soumis ou aux vœux
qu'il a prononcés. Ce qui peut le conduire, comme nous en sommes de plus en
plus témoins, à une psychose plus ou moins profonde qui l'amènera à des
dissociations de la personnalité l'amenant à commettre des actes de
pédophilie, de viol ou d'abus de toutes sortes en complète contradiction
avec les valeurs qu'il défend. Dans d'autres cas, vivant en conflit avec
lui-même et sa nature profonde, il en viendra à commettre les mêmes gestes
parce qu'ayant refoulé ses besoins fondamentaux. Dès lors, on devine
aisément pourquoi, par exemple, l'interdiction du mariage des prêtres ou
encore le rejet de l'homosexualité a conduit à tant de scandales et à
l'attitude autoritaire et « canonique » des autorités vaticanes envers les
catholiques et leurs clercs.
Quant à nous, qu'est devenue la sexualité dans le monde où nous vivons ?
Que représente à nos yeux la vie sexuelle ? Nos valeurs à cet égard ont été
complètement chamboulées avec la contraception. Pire encore, l'avortement
nous pose un problème moral de première importance, que l'on aurait bien
tort de négliger ou d'amoindrir en le ramenant à une affaire de liberté
individuelle. On ne bafoue pas l'instinct de façon aussi violente sans
devoir s'attendre à une réaction de sa part un jour ou l'autre. La vie a
ses exigences et ses prérogatives et suit un rythme que nous ne pouvons pas
changer. L'instinct de conservation ne peut que réagir violemment, au
niveau biologique de la fonction de reproduction, lorsque l'organisme est
soudain freiné alors qu'au plus profond de ses cellules, un processus de
gestation suivait son cours. Non seulement toute la partie inférieure de la
fonction subit-elle un traumatisme, mais aussi sa partie supérieure où
interviennent les notions d'amour, de complicité, de plaisir et de
confiance. Je doute que l'instinct ne finisse par se manifester un jour ou
l'autre par quelque névrose ou psychose dont les conséquences humaines et
sociales se feront sentir leurs effets sur les prochaines générations. En
attendant, la vie de couple a connu un éclatement spectaculaire et nous
cherchons encore un mode de vie qui satisfasse nos besoins affectifs et nos
désirs relationnels.
L'instinct ne saurait souffrir, tant au niveau inférieur des fonctions de
la reproduction et de survie des espèces qu'au niveau supérieur des jeux de
la conquête et de la séduction qui mènent à l'accouplement et à la fusion
des êtres, que les processus mis en marche soient interrompus par des
causes autres que naturelles. Et même lorsque les causes sont naturelles,
l'organisme réagit toujours avec une certaine violence aux traumatismes
biologiques et psychologiques qu'entraîne l'arrêt de fonctions aussi
profondément ancrées dans les instincts. Mais nous sommes tellement peu
préoccupés pas ces aspects que nous charcutons sans nous poser davantage de
questions, au nom de la liberté et du droit au choix. Ce faisant, nous
oublions de considérer la question sous son angle véritable. Notre
responsabilité première est de préserver et d'assurer la continuité de la
vie, car elle seule peut assurer le progrès et la conscience et l'évolution
de notre espèce. Nous sommes tellement habitués d'aller au plus facile, ne
pensant qu'en fonction de notre propre confort qu'il ne nous passe même pas
à l'esprit que nous ne vivons plus en harmonie avec la nature ni même avec
notre propre nature.
Au lieu de mettre tous nos efforts dans une saine éducation, nous gérons la
catastrophe par des moyens catastrophiques. Il nous est plus facile de
mettre de côté les problèmes d'éthique ou de morale concernant la question,
vu la position inconsistante et rétrograde de nos institutions religieuses
et l'absence d'une véritable réflexion à ce sujet. Mais cette position, qui
fut quand même celle de nos parents et avant eux celle de nos
grands-parents et ainsi de suite jusqu'aux âges les plus reculés de
l'humanité, tient toujours sa place en nous. Elle n'en demeure pas moins
fondée sur une base instinctuelle qui, elle, n'a pas changé et ne changera
pas. Elle entraîne par le fait même dans son sillage toute une vision des
choses qui n'en continue pas moins d'agir en nous et dont les pulsions se
transforment en sentiments de culpabilité que nous nous empressons de
refouler en décrétant haut et fort nos droits aux choix et à la liberté.
Notre conscience est suffisamment évoluée pour que nous ne puissions pas
savoir ce qu'est le prix de la vie et la responsabilité que nous avons de
la conserver et de la protéger.
Il n'est que de lire ou d'écouter les témoignages des femmes qui n'ont
malheureusement aucune autre porte de sortie pour faire face au drame d'une
grossesse non désirée ou provoquée par l'abus de violeurs, d'agresseurs et
de profiteurs de tous genres. Je n'ai que de la compassion pour elles et je
comprends qu'elles fassent appel à la seule solution que le monde dans
lequel nous vivons leur offre par manque de vision et absence de solutions
de rechange. Songeons par ailleurs aux histoires d'horreur auxquelles
donnèrent lieu les années sombres précédant la légalisation de
l'avortement. Sans parler du traitement inhumain dont furent victimes des
milliers de filles mères.
Il n'appartient qu'aux femmes, et à leur conjoint, pour celles qui ont la
chance de vivre en couple et de pouvoir compter sur leur compagnon de vie,
de décider ce qui convient le mieux à leur situation et à leurs besoins.
Vouloir faire appel à la culpabilité et au « bras de dieu » est stérile et
malveillant. La vie vient de la vie et aucun dieu n'y a jamais rien pu, ni
n'y pourra jamais rien. Nous attendons des religions et de leurs
représentants qu'ils soient congruents avec leurs principes d'amour, de
service et de compassion. Mère Teresa fut un exemple vivant de ce principe
et ne jugea jamais. Elle accueillit, soigna et accompagna.
Rien de plus beau que le témoignage de cette religieuse dans sa lettre à
monseigneur Ouellet dont monsieur Parent a publié le contenu ici même sur
Vigile : " lettre d'une religieuse à Mgr Ouellet Les Pharisiens Ivan PARENT
3 juin 2010 ». Voilà quelqu'un qui est sur la ligne de feu et qui témoigne
des ravages et des misères de notre monde.
Il ne nous appartient pas de juger, nous devons cependant réfléchir et
méditer sur cette question qui, n'en doutons pas, mérite notre attention.
C'est ce que je fais depuis plusieurs années et je vous ai offert de
partager quelques-unes de mes réflexions.
Claude G. Thompson


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18 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2010

    "Cachée dans une des couches de l’inconscient, la solution se présente. L’inconscient a joué son rôle et vous a donné une réponse, mais pour cela, il n’a pas dialogué. Il s’est manifesté."(Claude G. Thompson)
    Vous suggérez que la solution était cachée dans les couches de l'inconscient avant que je pose la question ?
    Non. Pour me donner la réponse à ma question, il a dû écouter c'elle-ci et en interpréter le sens tout comme il le fait pour le monde extérieur. Car ma question était sur un problème technique non personnel mais lié au monde extéreur qui n'est rien d'autre qu'une interprétation que nous donne l'inconscient. Autrement dit, il était mieux placé que moi pour concevoir la réponse. C'est un acte créatif.
    Je répète que l'insconscient est un intermédiaire. Comme un "téléphone". Je suis d'accord avec vous que je ne dialogue pas avec le téléphone. Mais je dialogue par téléphone. Ce monde extérieur qu'il interprete est bien là. C'est avec ce monde que je dialogue.
    Oui, j'ai ce livre de Jung et plusieurs autres de lui. Mais la recherche dans le domaine ne s'est pas arrêtée à la mort de Jung. Je remet en question certaines choses qu'il a proposé comme il aurait fait lui-même j'en suis sûr connaissant son honnêteté intellectuelle.
    Non, je ne suis pas un fidèle des groupes nouvel-âge mystico-alchimistes-ufologistes.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2010

    Monsieur Tremblay
    Vous ne pouvez pas dialoguer avec votre inconscient, vous pouvez être à son écoute. Vous confondez les choses. Les rêves en sont la plus belle démonstration. Ils nous sont une démonstration du rapport fonctionnel de compensation qui existe entre le processus conscient et le processus inconscient, dont le fonctionnement met au jour des matériaux subliminaux constellés par l’état du conscient, c’est-à-dire des contenus qui devraient faire partie de la conscience. La fonction compensatrice de l’inconscient se manifeste d’autant plus fortement et clairement que l’attitude consciente est unilatérale. Ne pas trouver de solution à un problème en est un bon exemple. Au repos, le cerveau gauche relâche la tension et le cerveau droit prend le relais. Cachée dans une des couches de l’inconscient, la solution se présente. L’inconscient a joué son rôle et vous a donné une réponse, mais pour cela, il n’a pas dialogué. Il s’est manifesté. Croire que l’on dialogue avec son inconscient parce qu’on lui demande des réponses, comme le prétendent certaines écoles « new age » est illusoire. C’est faire bien peu de cas des pièges que sèment sur le chemin de notre vie nos motivations inconscientes et nos refoulements.
    Si vous lisez attentivement ce que j’ai écrit, vous comprendrez que tout ce que le conscient (le moi) perçoit passe par les sens et que ce qu’il en conclut dépend des fonctions de l’orientation de la conscience que sont la pensée, le sentiment, l’Intuition et la sensation.
    Lorsqu’un contenu inconscient se manifeste dans la sphère du conscient, il est passé au crible des quatre fonctions, ces dernières représentant en quelque sorte les quatre points cardinaux de l’esprit, et deviendra conscient seulement après avoir été filtré par ces dernières. Il sera « perçu » comme existant (sensation) ; il sera « reconnu » ou « différencié » (pensée) ; il sera « jugé » agréable ou désagréable… (sentiment); puis il sera « flairé » (intuition), comme pressenti, afin de savoir d’où il vient et où il va.
    Tout contenu de l’inconscient ou tout contenu de la conscience qui est rejeté ou refoulé dans l’inconscient y poursuit ses activités de façon autonome et tentera, à un moment ou à un autre, de se manifester par le biais de quelque rêve, ou de quelque affect, ou encore de quelque irruption de l’inconscient. Il peut même se manifester sous forme de vision, d’hallucination ou de révélation dont la charge est telle qu’elle a toutes les apparences de la réalité et que l’esprit conscient est fermement convaincu de son existence objective.
    Cher monsieur Tremblay, je vais m’arrêter ici parce que je n’ai pas l’intention de vous imposer ma façon de voir les choses. Merci de votre patience et de votre intérêt pour ces questions qui m’ont permis de partager avec vous et les Vigiles quelques-unes des conclusions auxquelles m’ont mené trente années d’études et de recherches en psychologie des profondeurs.
    Si toutefois vous étiez curieux d’en savoir plus sur les conceptions que j’ai partagées avec vous, je ne saurais vous recommander mieux que la lecture du livre de Carl Jung « Dialectique du moi et de l’inconscient ». Un des ouvrages les plus lus du maître de Küstnacht.
    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2010

    "Il ne peut pas y avoir de dialogue entre la conscience et l’inconscient. Pour qu’il y ait dialogue, il faut deux consciences. Autrement, nous parlerons de schizophrénie. Le schizophrène entretient un dialogue avec les contenus de son inconscient qu’il prend pour des « consciences »"(Claude G. Thompson)
    Il est schizophrene parce qu'il prend les contenus pour des consciences extérieures. L'inconscient n'est pas extérieur, mais intermédiaire avec l'extéreur.
    L'inconscient réagit au conscient et vice-versa. Une réaction instinctive certes mais une réaction. Il y a bel et bien dialogue.
    J'en ai eu l'expérience moi-même et les témoignages ne manquent pas. À un problème dont on ne trouve de solution à l'état conscient, il arrive que l'inconscient nous donne cette réponse pendant un rêve. Pour moi, il était question d'un problème technique très complexe et la solution que me présenta mon inconscient fut aussi simple que géniale. Ma conscience n'y était pour rien d'autre que d'avoir poser le problème.
    Cette expérience unique a changé ma perception de l'inconscient. Il est créatif et à l'écoute du conscient.
    Tout ce que le conscient perçoit n'est que création de l'inconscient qui est l'intermédiaire avec le monde extérieur.

  • Claude G. Thompson Répondre

    5 juin 2010

    Une petite correction.
    Juste une petite note pour corriger une herreur au paragraphe où il est question des "interruptions" de l'inconscient.
    Il faut y lire les "IRRUPTIONS" de l'inconscient et non pas les "INTERRUPTIONS" de l'inconscient.
    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2010

    Monsieur Turcotte
    La génétique n’a rien répondu. L’être humain n’est sûrement pas tout entier dès la fécondation. On n’a jamais vu un embryon écrire un roman ou un traité de métaphysique.
    L’être humain est fondamentalement et essentiellement un « devenir ». Le processus du développement biologique de l’individualité à naître, de la conception à la naissance, passe par un ensemble de facteurs en interdépendance appartenant aussi bien au monde extérieur qu’a l’univers secret et voilé du corps de la mère qui la porte.

    L'être humain est donc en devenir parce que les mécanismes de base rendant possible ce devenir s’adjoindront une multitude d’autres mécanismes de plus en plus complexes qui finiront par donner naissance à un nourrisson ; un « petit d’homme » à qui il manquera encore une multitude de connexions cérébrales qu’avec le temps, via l’éducation, l’étude, les apprentissages et les épreuves il acquerra jusqu’à ce qu’il se réalise en tant qu’homme ou que femme.
    La première cellule n’est certes pas toute la maison humaine en miniature, mais la pierre d’angle sur laquelle l’édifice sera construit. Quant à devenir humain, c’est autre chose. Le monde dans lequel nous vivons est rempli d’individus qui n’ont rien d’humain.
    Être humain est beaucoup plus que de naître et grandir dans un corps humain. Le devenir en naissant à soi-même est le travail d’une vie.
    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2010

    Monsieur Tremblay
    Il ne peut pas y avoir de dialogue entre la conscience et l’inconscient. Pour qu’il y ait dialogue, il faut deux consciences. Autrement, nous parlerons de schizophrénie. Le schizophrène entretient un dialogue avec les contenus de son inconscient qu’il prend pour des « consciences » qui l’habiteraient alors qu’il s’agit de contenus refoulés qui s’extériorisent parce que son moi n’est pas suffisamment différencié, lesdits contenus en franchissant la barrière sans qu’il puisse en endiguer le flot.
    Les primitifs craignaient tellement ces manifestations, qu’il était réservé au sorcier ou au chaman la prérogative de faire des « grands rêves » ou d’interpréter les rêves. Le rêve fait partie des mécanismes inhérents de la structure héritée du cerveau se manifestant sous forme de connexions mythologiques, de contenus et d’images. L’étude du phénomène des « grands rêves » chez le primitif est à cet égard très révélatrice. Cette idée des « grands rêves » est d’ailleurs encore très présente chez nos contemporains.

    L’inconscient se révèle à nous selon quatre modes principaux dont le premier est la mémoire. Sur les contenus de la mémoire, nous avons plus ou moins de contrôle, certains événements pouvant aisément revenir à notre conscience moyennant un léger effort de concentration. D’autres, s’ils sont changés d’affects ou ont pu causer certains traumatismes ou certains refoulements, seront plus difficiles à décrypter et pourront même, à l’occasion, ressurgir de façon spontanée suite à quelque expérience propre à les réactiver.
    Viennent ensuite les contributions subjectives des fonctions, constituées des multiples sentiments, intuitions, perceptions ou pensées que nous avons et qui ne s’expriment jamais au premier plan, occupés que nous sommes à faire autre chose. Elles forment la majeure partie de ce que vous confondez avec les perceptions du conscient calculées au millième de seconde et enregistrée dans l’inconscient. Contrairement à ce que vous pensez, ce n’est pas le conscient qui a ces perceptions, mais les sens et leurs fonctions. Nous ne nous rendons pas compte que nous les enregistrons parce qu’elles nous échappent complètement, notre attention étant tournée vers autre chose. Elles font partie de ce qu’on appelle les perceptions subliminales. Du reste, si nous devions être conscients de toutes les perceptions qu’effectuent nos sens, nous ne pourrions rien faire ni rien contrôler parce qu’incapables de maîtriser le flot incessant des activités de la nature et du monde qui nous entoure. La simple maîtrise d’un art ou une technique nous demande déjà des années de travail et de concentration ; alors, imaginez le reste. Les limites qu’elles nous imposent assurent une meilleure attention de notre conscience (du moi) à ce que nous sommes occupés à faire « ici et maintenant ».
    Les contributions subjectives des fonctions comprennent par exemple ces moments de distraction ou il nous arrive de répondre à la question “Comment allez-vous ?” par “Très bien merci” alors que nous penserons ou ressentirons un même temps “Très mal et ne m’en parlez pas”. Sur ces contenus, nous avons un peu plus de contrôle sauf que parfois il nous arrivera, notre concentration ou notre attention n’étant pas suffisamment éveillées, de faire un lapsus et de dire exactement le contraire de ce que nous pensions tout en découvrant par la suite que c’était, de fait, ce que nous avions réellement envie de dire.
    Le troisième mode concerne les affects. Ceux-ci, par leur aspect parfois explosif, possèdent infiniment plus d’autonomie. Ainsi, quelqu’un nous dit une chose désagréable ou qui nous semble telle et nous nous mettons aussitôt en colère, sans pouvoir nous contrôler. Ces affects nous possèdent littéralement et nous sommes incapables de leur résister. Nous dirons alors que « la moutarde nous a monté au nez » ou que « l’angoisse nous a pris à la gorge » ou que nous avons été « pris d’un fou rire »… quand nous n’avons pas « perdu la tête ». Les affects constituent une libération d’énergie qui se décharge sans que nous puissions la contrôler.
    Viennent finalement les interruptions de l’inconscient, constituées de contenus qui surgissent et se révèlent soudain sans que rien d’extérieur ne soit venu déclencher leur apparition. Elles peuvent prendre la forme d’une impression soudaine, d’une opinion, d’un préjugé, d’une illusion ou mêmes d’hallucinations dont nous faisons parfois l’expérience sans que nous puissions comprendre d’où elles émanent.
    Je pourrais ajouter à cette courte liste les rêves et leur étiologie, mais cela nous amènerait inutilement trop loin.
    Le grand psychologue des profondeurs Carl Jung définissait le rôle de l’Inconscient en expliquant qu’entre le processus conscient et le processus inconscient il existe un rapport fonctionnel de compensation. L’observation nous permet effectivement de constater que le processus met au jour des matériaux subliminaux constellés par l’état du conscient, c’est-à-dire des contenus qui devraient faire partie de la conscience. La fonction compensatrice de l’inconscient se manifeste d’autant plus fortement et clairement que l’attitude consciente est unilatérale.
    Pour ce qui est des perceptions du monde extérieur et des symboles créés par l’inconscient, nous devons comprendre comment fonctionne la pensée et où elle puise ses représentations.
    La pensée fonctionne par représentations dont la plupart sont imagées. Chaque fois que nous pensons à quelque chose ou que nous essayons de mener une réflexion à terme, des images surgissent en plus des impressions ou des sensations qui peuvent se manifester. De même, notre inconscient se révèle-t-il la plupart du temps à nous par le biais d’images chargées d’affects ou d’impressions et de sensations typiques dont nous reconnaissons toujours l’énergie sans nécessairement en comprendre le sens ou la portée.
    Les images qui surgissent de notre inconscient constituent autant de symboles dont le contenu s’exprime de façon plus ou moins claire. Ceux-ci prennent leurs racines dans les archétypes qui eux, constituent en quelque sorte la matrice originelle d’où émergent toutes les représentations de notre esprit. Les archétypes sont des images originelles existant dans l’inconscient et chargées d’énergie. L’archétype est non seulement une représentation, mais bien plutôt une énergie ou une organisation psychique fondamentale dont le rôle est d’organiser selon ses propres schémas, les éléments pouvant servir à le représenter et qui se trouvent dans le monde extérieur ou l’environnement.
    Le mot archétype vient du grec «arkhetupos» et signifie « modèle primitif ». Platon dit que les archétypes sont des idées ou des formes du monde intelligible sur lesquels sont construits les objets du monde sensible. Reprenant cette idée, Jung les relie à des contenus de l’inconscient collectif qui apparaissent dans les productions culturelles des peuples comme dans l’imaginaire des individus. Une des particularités des manifestations ou des représentations archétypiques est leur universalité. Ces dernières appartiennent à l’humanité dans son ensemble et constituent la base de l’activité inconsciente. Elles se retrouvent pratiquement partout dans le monde et sont à la base de la formation des mythes comme des manifestations de l’inconscient personnel et collectif.
    L’archétype se manifeste toujours à partir de l’image ou de la représentation symbolique la plus propre à l’exprimer. Il se traduit alors sous la forme d’un mythe, c’est-à-dire d’une histoire porteuse de sens, ou d’un symbole. La compréhension qui en résultera permettra à la conscience de s’élargir par l’acquisition d’éléments nouveaux l’amenant à parfaire son évolution. Cependant, cet élargissement de la conscience ne signifie nullement que l’archétype qui en est l’inducteur puisse lui, être cerné. On parlera plutôt d’intégration, le contenu mis à jour trouvant sa place dans l’ensemble que forme le conscient et l’inconscient de l’individu.
    L’archétype, image originelle contenue dans l’inconscient, se manifeste donc par les mythes et les symboles. À titre d’exemple, pensons à l’archétype du père qui, dans toutes les traditions du monde depuis les temps les plus reculés, s’est manifesté sous la forme mythique d’un dieu créateur dont les représentations symboliques sont très diverses, bien que toujours porteuses de la même idée et de la même énergie. Les symboles peuvent être très polyvalents tout en exprimant diverses facettes d’une même réalité. Prenons l’exemple de l’arbre. Sa représentation symbolise parfois l’homme, parfois la femme, parfois l’androgynie. Certains arbres sont effectivement unisexués et d’autres bisexués. Ils symboliseront tantôt le père, tantôt la mère ou encore, ils seront parfois un symbole de sagesse ou de longévité. L’archétype trouvant des modèles de représentations dans notre environnement, lune ou l’autre essence d’arbre se verra attribuées les qualités ou les attributs lui correspondant.
    En examinant notre vie psychique et notre vie physique, nous verrons constamment transparaître les manifestations des archétypes dans tout ce que nous réalisons. Rien de ce que nous faisons n’est le fruit du hasard, mais participe au contraire des forces vives de la vie universelle dont les origines plongent leurs racines dans les énergies primordiales qui leur servent de matrice. Cette matrice est celle des archétypes que la physique tout autant que la métaphysique ne cessent d’explorer depuis que l’homme a commencé à prendre conscience de lui-même et du monde qui l’environne.
    Notre conscience de nous-mêmes, et par conséquent le « moi », se développe pleinement à partir du moment où une dialectique s’installe entre le moi et l’inconscient, dialectique qui amène ce « moi » à élargir son champ de conscience en s’adjoignant les trésors illimités que recèle l’inconscient dont les contenus s’accumulent depuis les premières manifestations du monde créé, que la physique moderne attribut au « Big bang ». Le conte « d’Ali Baba et les quarante voleurs » en est une intéressante représentation sous forme de légende.
    Il est essentiel de faire la distinction entre dialogue et dialectique pour comprendre comment l’inconscient nous interpelle et réaliser qu’on ne peut en aucune façon dialoguer avec lui.

    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2010

    Cher M. Turcotte,
    Vous ne faites la leçon à personne. Il est évident qu’un spermatozoïde seul n’a pas de possibilité de vie humaine. Mon exemple était caricatural. L’histoire des spermatozoïdes qui font des évêque est, par contre authentique. Ce genre de remarque folle a été entendue à l’époque où j’étais en préclassique et en Éléments-Latins. Des prêtres séculiers nous racontaient ça, nos enseignants ! Bien sûr qu’à cette époque la sexualité était tabou. Préadolescent, nous ne pouvions pas faire la différence. Aujourd’hui, de telles âneries ne passeraient pas. Vous, qui ne devez pas avoir vingt ans non plus auriez dû comprendre ça. Mais, justement, vous qui d’habitude sur Vigile, apportez des raisonnements intelligents, comment pouvez-vous péremptoirement faire des déclarations disons poliment, égarées et ensuite venir me dire que je tente d’attaquer le messager ?... ça n’a pas de sens. De toutes manières, relisez le texte de M. Thompson et tâchez de le comprendre. Je termine ici ; je ne vois pas l’intérêt de continuer un dialogue de sourds.
    Ivan Parent
    PS : Votre égarement vous a fait vous tromper de texte. Celui auquel vous répondez était un commentaire que j’ai fait sous celui de M. Claude G. Thompson, « Pour ou contre l’avortement. » et non pas « Les Pharisiens »

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2010

    M. Turcotte, soyons sérieux. Il ne faut pas pousser mémé dans les orties. Si je suis votre raisonnement, les spermatozoïdes éjectés lors d’une masturbation seraient aussi des avortements puisque chacun contient aussi un être humain complet en devenir potentiel. Adolescent, les clercs me disaient que de cette façon on pouvait gaspiller pleins d’évêques. Heureusement d’ailleurs... ! Si on pousse votre raisonnement un peu plus loin, quand vous allez chez le coiffeur, et que vos cheveux coupés tombent par terre, de par l’ADN, se sont aussi pleins d’êtres humains complets potentiels qu’on jette sur le plancher.
    Soyons sérieux ! Il est incroyable de constater les dérives que ce sujet suscite. Cela fait aussi comprendre aussi comment la « sainte » Église a pu instaurer des lois et des règlements aberrants tout au long des siècles de son existence. Sur un message authentique d’Amour et de compassion de Jésus, les hommes ont fondé une organisation à saveur religieuse, basée sur la peur et une vague croyance en un dieu mythique que personne ne peut prouver et qui n’est pas meilleur ou pire que les autres dieux pondus par d’autres religions en mal de pouvoir et se basant aussi sur l’ignorance.
    L’avortement est un grave problème de vie ou de mort. M. Thompson nous a brossé un fantastique tableau des tenants et aboutissants d’une telle action. Ce n’est donc pas à quelque rétrograde grand prêtre d’une religion en plein déclin et scandales de pérorer sur le sujet. C’est aux femmes de décider de leur propres corps, éclairées par les connaissances que nous avons aujourd’hui à ce sujet.
    Ivan Parent

  • Nestor Turcotte Répondre

    5 juin 2010

    La génétique a répondu: l'être humain est tout entier dès le moment de la fécondation. La première cellule n'est pas une brique de la maison humaine; elle est toute la maison humaine, mais en miniature.
    L'être humain est sans cesse en devenir. Il est humain ce qui est là au début et qui le sera toute une vie. L'être humain est sans cesse plus sans être à un moment donné moins que ce qu'il était à son origine. Deviens ce que tu es!
    Nestor Turcotte

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2010

    M. Thompson nous a élaboré un texte d’une grande clarté en évitant bien sûr tout jugement. En faisant une synthèse, même sommaire, de la psyché humaine dans des prises de décision aussi fondamentales que l’avortement, M. Thompson ne s’est pas encombré de notions religieuses faisant intervenir quelque dieu mythique que ce soit. En fait, il ne porte pas de jugements mais pose des questions fondamentales même si certaines ne seront jamais résolues. Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, il n’y a pas de panacée. Ce que je trouve extraordinaire dans ce texte c’est qu’il amène le lecteur à induire une profonde réflexion plutôt qu’à un jugement hâtif, basé sur des éléments d’information partiels.
    Certains esprits enchevêtrés y ont vu, bien sûr, des enchevêtrements mais l’admirable clarté des énoncés, bien comprise, n’aurait pas dû donner prise à un argumentaire déficient. Mais voilà, c’était prévu que certains ne pourraient pas saisir le sens profond de ce texte. Dommage. Il faut toutefois saluer les commentaires fort élogieux qu’on peut aussi y lire. Ça réconcilie avec la nature humaine.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2010

    "Pour qu’il y ait conscience, il faut un moi. Le moi est le centre de la conscience, l’un et l’autre de pouvant se dissocier. Être conscient consiste à percevoir et à reconnaître le monde extérieur et soi-même dans ses relations avec ce dernier."(Claude G. Thompson)
    Nous ne partageons pas la même expérience en effet. Mais ce monde est à ce point omnipotent qu'il se pourrait que tous les points de vue soient les bons.
    Mon expérience me dit que le moi est le résultat du dialogue entre la conscience et l'inconscient. Le monde extérieur est perçu en premier par l'inconscient qui pour en transmettre l'information à la conscience le transforme en symboles. Le conscient ne perçoit le monde extérieur que par symboles créés par l'inconscient. Selon mes informations, il a même été calculé le temps de cette communication au milliemme de seconde. Une image affichée en dessous du temps requis est enregistrée par l'inconscient mais innexistante pour la conscience.
    Je pense que celà explique les implications de mon point de vue sur le vôtre.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2010

    Monsieur Tremblay
    Il n’y a pas d’enchevêtrement.
    Il y a la vie, bien sûr. La vie humaine en est une des formes. De plus, l’inconscient n’est pas complètement hérité. Autrement, nous n’aurions pas de libre arbitre. Certaines zones afférant à l’inconscient sont acquises, tel l’inconscient personnel avec son ombre et sa persona (le masque ou le statut social), renfermant tous les acquis de la vie personnelle, qu’il s’agisse de ce que nous refoulons, de ce que nous oublions : pensées, perceptions, sentiments subliminaux, etc. D’autres zones sont innées, tel l’inconscient collectif englobant les archétypes et les instincts dont les contenus et les manifestations sont universels et appartiennent à l’humanité dans son ensemble. Ils proviennent des possibilités congénitales du fonctionnement psychique en général, notamment de la structure héritée du cerveau et se présentent sous forme de connexions mythologiques, de contenus et d’images qui se renouvellent partout et sans cesse, sans qu’il y ait tradition, ni migration historique.
    Pour qu’il y ait conscience, il faut un moi. Le moi est le centre de la conscience, l’un et l’autre de pouvant se dissocier. Être conscient consiste à percevoir et à reconnaître le monde extérieur et soi-même dans ses relations avec ce dernier. Elle est souvent intermittente ou interrompue, par exemple pendant le sommeil ou dans les moments où nous faisons les choses par habitude sans nous rappeler ou sans être « conscients » de nous-mêmes.

    La vie humaine n’est pas un intermédiaire entre l’inconscient et la conscience. La vie humaine est une des formes de vies et son évolution ainsi que l’acquisition de la conscience, qui est pour l’espèce humaine la plus grande de ses victoires sur la condition animale dont il est issu, émergent de sa capacité à objectiver ses relations avec les contenus de son inconscient personnel et ceux de l’inconscient collectif. La principale qualité de la conscience est sa capacité de parvenir à une dialectique entre le moi et l’inconscient d’où elle sortira dégagée des tensions qui y sont entretenues et dont le but est de lui indiquer la voie à suivre vers l’unité.
    La vie humaine est donc un résultat, un aboutissement, l’accession à une unité qui amènent l’individu à devenir pleinement lui-même, unique et libéré de toutes formes de fausses représentations suggestives entretenues par ses refoulements, ses traumatismes, les habitus de son espèce ; familiales, sociales, culturelles, raciales, etc., et emmagasinés dans son inconscient. Elle est donc à la fois physique, psychologique et spirituelle (de domaine de l’esprit). Ça ne saurait être une idée, parce que les idées sont par essence abstraites alors que le moi n’existe que par sa capacité à être « concrètement » ; le moi étant ce qui fait l’humain, donc la vie humaine.
    On peut donc se demander à partir de quel stade la vie est humaine. Saint Thomas d’Aquin parlait d’être en puissance et d’être en acte. Être en puissance c’est posséder toutes les capacités ou les talents pour devenir conscient de soi-même et se réaliser. Être en acte consiste à s’être réalisé. L’embryon et le fœtus sont-ils en puissance ? Voilà une question à laquelle personne n’a encore réussi à répondre de façon définitive. Les généticiens, les microbiologistes et les autres spécialistes des sciences médicales de la vie ne s’entendent pas sur la question, bien qu’ils se soient généralement entendus pour déterminer un temps limite susceptible d’être déterminant pour affirmer que le fœtus est désormais une « vie humaine » au sens plein et entier du mot. C’est à partir de ces données que la loi sur l’avortement a été rédigée.
    À chacun de se demander ce qu’est la vie humaine et à quel stade elle commence. Chose certaine, c’est une question pour laquelle nous n’avons pas encore trouvé de réponse, mais sur laquelle nous devons sérieusement nous pencher.
    Pour ma part, j’y médite et j’avoue ne pas en avoir trouvé.
    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2010

    Une excellenete réflexion, mais malheureusement embrouillée par l'enchevêtrement de deux sujets : "la vie" et "la vie humaine".
    Personnellement, je considère la vie humaine comme étant l'intermédiaire entre l'inconscient (comportements hérités) et la conscience. Cet intermédaire communiquant entre les deux (comportements choisis et même créatifs) n'est pas "physique" mais le résultat du dialogue. C'est une idée ou esprit.
    À n'importe quel stade de développement physique la vie humaine est humaine. À n'importe quel stade de développement physique la vie est la vie.
    L'avortement n'est pas une question sur le droit à la vie, mais à la vie humaine.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2010

    J'ai entendu un spécialiste dernièrement à RC dire que, dans le monde, chaque année, 30% des femmes enceintes n'arrivaient pas à mener leur grossesse à termes. Ca fait environ 40 millions d'avortements "naturels". Ou une marge d'erreur de 30% pour le Bon Dieu...
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    La question de fond sur l'avortement est toujours la même: où la vie commence-t-elle? A la fécondation de l'ovule? A l'accouchement, lorsque le bébé pousse ses premiers cris et devient viable en-dehors du corps de la mère? Ou quelque part entre les deux?
    Est-ce qu'une femme (ou une fille) qui tombe enceinte contre sa volonté, doit porter sa grossesse à terme, et élever l'enfant pendant 20 ans, 30 ans (un Tanguy..) sous prétexte que l'Église catholique a statué que la vie commençait à la fécondation? Même si Dieu, lui, se trompe 3 fois sur 10....

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2010

    La chasteté inclue les rêves et spécialement les rêves à demi éveillé.
    Il faut connaître une réelle chasteté pour le savoir
    La chasteté est une libération et non pas une privation
    Le rôle premier de l'Église est d'enseigner la morale basique vitale : Tu ne mentiras pas tu ne voleras pas et tu ne tueras pas
    Donc si tu veux être libre et bien vivre dans le bien sans le mal dit la Vérité, Partage et respecte la Vie
    Les conséquences de l'irrespect de ces lois sont terribles pour tous
    Le mensonge égare et nous livre aux Menteurs
    le vol multiplie la misère et nous dépossède
    l' irrespect de la vie tue les individus les familles les nations

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    4 juin 2010

    Cher Monsieur Thompson, merci pour votre démonstration et vos arguments, qui apportent réflexion en dehors de tout chipotage :
    "Chaque cas est unique... il n'appartient à personne de juger" voilà enfin, deux appréciations réeellement importantes sur ce sujet si poignant, parce qu'aucune femme ne peut décider de se faire avorter de gaieté de coeur, c'est un traumatisme qu'elle subira tout le reste de sa vie ..dont vous nous expliquez la cause fondamentale par cet instinct de créer la vie .
    Alors c'est déjà assez difficile comme cela, qu'on arrête de passer son temps à faire la morale .. Chacun doit avoir son libre arbitre..Comme nous le dit si bien Monsieur Poulin, la réponse n'appartient pas à ceux qui ne subissent pas cette situation,la seule chose à faire c'est de nous taire afin que personne ne se permette de s'ériger en censeur !
    Que les censeurs marchent dix lunes, dans les mocassins des personnes qui sont obligées de se résoudre à cette épreuve-là, avant de juger !

  • Archives de Vigile Répondre

    4 juin 2010

    Une réflexion fort pertinente qui apporte à ce débat connaissance et profondeur. Merci

  • Raymond Poulin Répondre

    3 juin 2010

    En résumé, il n’existe pas de réponse toute faite à une telle situation. Chaque cas est unique, et la solution n’appartient pas à ceux qui ne vivent pas cette situation, fût-ce au nom de l'humanité, de la nation, de la morale, de la religion ou de la loi, cette dernière n’étant que la transcription, dans un langage juridique, d’une prise de position qui ne dépend que de la référence à l'un ou l'autre des ordres ordres mentionnés. Le pire ennemi de toute situation : le besoin irrépressible et universel de juger avant de comprendre.