Et voilà qu'il veut déménager de circonscription pour des raisons
familiales, loin, loin de Montréal.
Dans Ville Mont-Royal, le petit gars de Sherbrooke a laissé faire
l'implantation d'une clinique privée facturant ses usagers et l'État
Québécois pour des services mélangeant le côté privé et le côté couvert de
manière à être en contravention de la Loi de l'Assurance-Maladie. Peut-être
qu'il a même donné sa bénédiction. Après tout, c'est dans son comté. C'est
après quelques résistances qu'il accepta de revoir leur dossier.
L'autre raison de son éloignement pourrait être d'éviter autant que
possible, le regard de ses anciens collègues médecins de la région de
Montréal, à la suite de sa fuite en avant dans la construction des deux
CHUs qui promettent déjà d'être des éléphants blancs. Si au moins il
pouvait se limiter à un seul CHU partagé par les deux universités.
Mais non! Il ne faut pas choquer la minorité anglophone, laquelle
communauté s'est vue perdre plusieurs petits hôpitaux anglophones dans la
région de Montréal. Dans ma lettre à m. Couillard, je pointais l'aspect
Apartheid de la séparation linguistique, qui va bien au-delà de nos
obligations constitutionnelles. Pas de réponse. La Démocratie, c'est les
Chiens qui aboient, mais la Caravane passe.
Un lien que je peux faire entre la Clinique de Mont-Royal, le jugement
Chaoulli, et le futur CSUM. Trop d'argent sera versé dans le béton et les
équipements médicaux lourds. Le budget de la Santé des prochains
gouvernements sera trop grevé de dettes. Alors, nous nous résoudrons à
brader le CSUM comme un hôpital privé d'envergure international. Cela
deviendra de la médecine à deux vitesses et les petites gens fortunés
n'aurons pas à aller se faire soigner à Cuba pour éviter les listes
d'attente. Le CSUM deviendra la pierre tombale du régime universel de soins
de la santé au Canada.
Telle la marmotte qui fuit son ombre au printemps, le ministre Couillard
fuit Montréal à Québec. Il semble que le petit gars de Sherbrooke qui a
voyagé à l'international, aura plus d'une chose en commun avec le petit
gars d'Hérouxville.
Francis Déry

Montréal