Au cours des dernières semaines, on a beaucoup parlé des 40 ans de la Crise d’octobre et de son odieuse Loi sur les mesures de guerre. Octobre étant maintenant derrière nous, quoi de mieux pour conjurer toute répétition de l’histoire que de visiter le centre d’exposition de la Prison des Patriotes? Quoi de mieux que de le faire un 4 novembre, jour anniversaire d’une autre loi martiale de notre histoire, celle qu’imposa très répressivement le général Colborne en 1838? C’est ce que j’ai fait. J’en suis revenu ébranlé.
L’état de ce lieu de mémoire m’est en effet apparu scandaleusement négligé. Toutes les installations audiovisuelles, sans exception, y sont inopérantes depuis février dernier. Même le monte-escalier devant permettre aux personnes à mobilité réduite de passer d’un niveau à l’autre de l’exposition ne fonctionne plus depuis tout aussi longtemps. Et personne ne semble vouloir réparer quoi que ce soit bientôt.
En ce début de novembre qu’on désigne comme le mois des Patriotes, voir une société d’état prospère comme la Société des Alcools du Québec se ficher à ce point de la valeur historique du Pied-du-Courant ne peut que laisser songeur. Et cela ne fait que s’ajouter à un autre récent désarroi. En effet, lorsqu’un ancien ministre comme William Tetley->30725] et un ancien président de l’association du Barreau canadien comme [Me Bernard Amyot banalisent, aussi publiquement qu’ils l’ont fait en octobre, la suspension des droits fondamentaux de centaines de Québécois, cela signifie que si on remettait à nouveau le pouvoir entre de telles mains, des violations éhontées de nos libertés civiles, il pourrait très bien y en avoir d’autres.
Christian Gagnon
Montréal
Tetley, Amyot, puis la SAQ
Nos banales lois martiales
Crise d'Octobre '70 - 40e anniversaire
Christian Gagnon138 articles
CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005
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