« Quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse le Québec est libre de son destin » Robert Bourassa, 1990
Il y a des principes et des valeurs qu’il faut affirmer et défendre à l’occasion : la démocratie, l’égalité entre les hommes et les femmes, la séparation de l’Église et de l’État, la liberté d’expression et de pensée, la liberté de pratiquer une religion ou de ne pas pratiquer, le respect de la loi, etc.
Présentement, notre démocratie est menacée par deux courants hostiles à ces principes et à ces valeurs fondamentales.
Premièrement, l’immigration de masse des dernières vingt années, avec plus d’un million de nouveaux arrivants au Canada à tous les quatre ans, soulève un problème aigu d’intégration. Phénomène nouveau, le Québec en particulier est confronté à l’implantation de religions extrémistes, notamment l’islam intégriste, fortement financées de l’extérieur. Cette dernière récuse, en principe et dans les faits, la plupart des grandes valeurs de la civilisation occidentale, tout en profitant à fond de notre démocratie et parfois aussi de notre naïveté pour miner de l’intérieur les valeurs occidentales.
Deuxièmement, la constitution canadienne de 1982, que ni le Parlement du Québec ni le peuple québécois n’ont approuvée, nous a placés dans un carcan juridique qui nous empêche de nous défendre démocratiquement contre les effets socialement corrosifs du multiculturalisme.
En Europe, des leaders politiques comme le premier ministre britannique David Cameron en Grande-Bretagne et la chancelière allemande Angela Merkel en Allemagne ont publiquement dénoncé l’échec du multiculturalisme d’État et du communautarisme à grande échelle dans leur pays. Ils ont tous les deux déclaré que le fait d'avoir adopté une politique de trop grande «tolérance» à l'égard de ceux qui rejettent les valeurs occidentales, avait échoué. Prenons acte de leur expérience et agissons en conséquence.
C’est pourquoi il est impérieux que nous nous rallions et que nous appuyions le projet de Charte des valeurs du Gouvernement québécois. Il s’agit d’une nécessité vitale.
Il faut aussi que le Gouvernement du Québec ne coure aucun risque et suive l’avis de l’ancien premier ministre Peter Lougheed selon qui « le pouvoir politique ne devrait pas avoir peur d’invoquer la clause dérogatoire pour affirmer la préséance des élus sur des juges nommés ».
Une Charte des valeurs québécoises qui n’invoquerait pas la clause dérogatoire risquerait d’être sacrifiée sur l’autel du multiculturalisme par des juges exclusivement nommés par le gouvernement fédéral.
Rodrigue Tremblay, économiste,
professeur émérite, Université de Montréal, ancien ministre, auteur du livre Le Code pour une éthique globale, Liber 2009.
La Charte des valeurs sera déposée jeudi le 7 novembre :
Nécessaire séparation des religions et de l’État et clause dérogatoire
Chronique de Rodrigue Tremblay
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Rodrigue Tremblay, professeur émérite, Université de Montréal, ancien ministre de l’Industrie et du Commerce.
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