La section du rapport annuel 2016 de la Caisse de dépôt et placement consacrée aux « Réalisations de la Caisse au Québec » manque littéralement de clarté au sujet de ses investissements dans les compagnies québécoises inscrites en bourse.
« Au 31 décembre 2016, indique-t-on à la page 60, l’actif total investi en titres boursiers québécois s’élevait à 8,5 G$. » Et on nous réfère à un tableau qui présente les « Dix principales positions au Québec / Marchés boursiers ».
Quel est le problème ? La valeur de l’actif total que la Caisse détient dans les titres québécois cotés en bourse dépasse largement les 8,5 milliards $ indiqués. À elles seules, les 10 « principales positions » totalisent 10,4 milliards $.
À ces 10 positions, il faut en ajouter au minimum une vingtaine d’autres titres, pour un actif additionnel de 2,3 milliards $ dans les titres québécois.
On résume la position de la Caisse dans les titres québécois cotés en bourse : ce n’est pas un actif « total » de 8,5 milliards $ que la Caisse y détient, mais plutôt un actif d’au moins de 12,7 milliards $, soit 4,2 milliards $ de plus que le montant indiqué dans le rapport annuel.
ÉCART MAJEUR
J’ai demandé à la Caisse de m’expliquer l’immense écart entre le montant (8,5 G$) de l’actif des titres québécois qu’elle rapporte dans son rapport annuel et le montant de l’actif (12,7 G$) que j’ai calculé en me référant aux titres québécois qu’elle détenait le 31 décembre 2016.
L’explication de la Caisse ? L’actif de 8,5 G$ que la Caisse rapporte comme « l’actif total investi en titres boursiers québécois » n’inclut pas la portion des titres boursiers québécois que la Caisse détient dans son portefeuille « placements privés » au Québec.
Ainsi, c’est donc un « actif total » en titres boursiers québécois vraiment... partiel que la Caisse indique dans son rapport annuel.
Je trouve cela inadmissible de rapporter un « actif total en titres boursiers québécois » incomplet... Ça manque de rigueur.
À ma demande, la Caisse devait me transmettre le montant total de l’actif des titres québécois qu’elle détient dans le portefeuille des placements privés. Au moment d’envoyer la chronique, je n’avais pas encore reçu l’information.
POIDS DU QUÉBEC
Depuis son arrivée à la tête de la Caisse, en mars 2009, Michael Sabia ne rate jamais l’occasion de rappeler à quel point la Caisse « demeure solidement ancrée au Québec » et « vise à avoir un impact durable » au Québec.
Sous sa direction, l’actif de la Caisse au Québec a augmenté de 76 % depuis 2009, passant de 33,5 G$ à 58,8 G$ en 2016.
Bravo ! Mais cette « hausse québécoise » est passablement inférieure à l’augmentation de 106 % de l’actif total de la Caisse au cours des huit dernières années. À la fin de décembre 2016, l’actif total s’élevait à 271 milliards $, comparé à 132 milliards $ en 2009.
En 2009, le poids du Québec dans l’actif total de la Caisse atteignait les 25 %. Aujourd’hui, il est de 22 %.
Oups ! Avec une telle baisse de 3 points de pourcentage, il n’y a pas de quoi se péter les bretelles.
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