Bonjour monsieur St-Pierre Plamondon,
Une vidéo récente m'a rappelé que vous investissez beaucoup de votre personne en parcourant le Québec pour "rallier les troupes" et je vous en félicite.
Par ailleurs j'étais récemment impliqué sur Vigile.Quebec dans un débat concernant la conjoncture actuelle, nommément l'urgence provoquée par la vague démographique qui risque de nous submerger d'ici 2040-45, nous disent les démographes.
J'aurai bientôt 70 ans et j'ai toujours été indépendantiste depuis la première campagne de 1970. De référendum en référendum j'ai constaté que la faiblesse du PQ a toujours été dans ce que l'on peut désigner le centre conservateur du Québec, non seulement la capitale mais aussi la vallée de la Chaudière, la Beauce et les Bois-Francs, pour ne nommer que cette grande région du Québec. Vos stratèges sauront moduler cette évaluation. Dans chaque compté vous avez rencontré un noyau de partisans, certains sans doute de longue date.
Un des problèmes d'après moi dans ces régions est qu'on n'y mesure pas la pression démographique subie à Montréal, qui a toujours été la ligne de front sous ce rapport. Bien sûr il y a cette opposition folklorique, dirais-je, entre la métropole et la capitale, et la quiétude de nos contrées sylvestres pour donner à beaucoup ce que l'on estime de mon côté comme une certaine défiance doublée d'une fausse impression de sécurité. Oui, c'est sûr, ils en entendent parler, mais sans doute, disons, distraitement, d'après moi. La rectitude politique des grands média montréalais y est pour beaucoup, serait-on tenté d'ajouter.
Après 1995, réalisant que nous l'aurions emporté si seulement plus des nôtres avaient voté oui (mettons 75% au lieu de 60%), et voyant moi-même changer le centre-ville de Montréal linguistiquement et les quartiers démographiquement, je me suis dit qu'avoir constaté ces changements de visu aurait sans doute convaincu beaucoup de gens des régions de voter pour l'indépendance.
Ces gens près de la retraite ou déjà retraités, que vos partisans du même âge connaissent, ces derniers devraient les rallier à venir visiter Montréal, à venir constater le terrain perdu, à associer une réalité concrète aux statistiques électorales, au passage du bleu au rouge comté après comté, élection après élection, ici dans le Grand Montréal. De tels voyages organisés de quelques jours ici ou là sont pratique courante pour les aînés ayant soif de distractions dans tout le Québec, il suffit simplement d'en organiser vers Montréal avec, disons, une arrière-pensée politique. Les organisateurs de tels voyagent cherchent des thèmes, des destinations, nouveaux, en voici un!
Il s'agit d'une initiative qui portera ses fruits autant à moyen et long qu'à court terme. La réflexion de tout un chacun stimulée par une telle expérience fera en effet ensuite tache d'huile dans les cercles sociaux au gré des conversations, suscitant de proche en proche l'intérêt pour de tels périples. La réalisation de l'urgence, de la proximité d'un point de non-retour démographique commencera enfin à s'imposer même dans nos campagnes. Déjà au printemps prochain ces initiatives pourraient commencer à porter fruit en vue des prochaines élections. Il n'est même pas nécessaire que cela devienne un point officiel de votre programme électoral, à vous de voir ce genre de modalité.
Sincèrement,
Guy Huard
Montréal
DÉMOGRAPHIE
Lettre ouverte à Paul St-Pierre Plamondon
Ce message a été expédié à Mr St-Pierre Plamondon par courriel via sa page Facebook
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