Bilingues/bilinguals

Lettre à Gérard Deltell, chef de l'ADQ

Tribune libre 2010


J'ai bien réfléchi à votre proposition de bilinguisme intégral des
Québécois, Monsieur Deltell. Elle n'est peut-être pas si bête… Après
tout, peut-être en sommes-nous rendus là, collectivement… Peut-être
n'avons nous vogué sur les rives de l'indécision, de référendum en
référendum, que pour nous fondre dans le Grand Tout du Canada-USA…
Peut-être que notre destin collectif de petit peuple se limite à nous
angliciser… Peut-être que notre seule ambition collective légitime
consiste en fin de compte à aspirer au sort des Acadiens et des
Franco-Ontariens… En ce sens, l'extension de l'enseignement de
l'anglais dès la 1e année et son imposition au collégial ne visaient qu'à
paver la voie vers une anglicisation plus complète… Chose certaine,
la bilinguisation massive des francophones aurait le net avantage
d'épargner aux pauvres anglophones de passage au Québec d'apprendre des
rudiments d'une langue de vaincus perpétuels ! Dès lors, le français ne
règnerait plus que dans les chaumières, et encore.
Une fois l'immersion anglaise imposée en 6e année, rien n'empêchera plus
d'étendre cette mesure « urgente » (comme vous le dites) à la 5e année, et
ainsi de suite jusqu'en 1e. Restera la maternelle et la garderie,
auxquelles il faudra s'attaquer avant qu'il ne soit trop tard. Tout cela
pour dire que la loi 101 est dépassée. Tous les francophones sans exception
devraient aller à l'école anglaise. Point final. Fini le tétage unilingue.
Ouf ! Vivement que l'ADQ prenne le pouvoir : je n'en peux plus d'entendre
du français autour de moi ! Ça urge ! Qu'on disparaisse, au plus sacrant !
D'un professeur de français reconnaissant, devenu réaliste grâce à vous, et
qui songe de plus en plus à "switcher" de "job" pour enseigner
l'anglais…
Jean-François Vallée
Saint-Philippe-de-Néri


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Jean-François Vallée91 articles

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Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.





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13 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juin 2010

    @ Bousquet Dans ce calcul il manque la moitié de l'humanité qui se chiffre à plus de 6 milliards et non pas à moins de 4 millirds . Je réitère mes chiffres

  • Gilles Bousquet Répondre

    15 juin 2010

    M. Tétraède erre un peu avec ses statisatiques, en voici d'autres :
    Langue Famille Parlée dans Nombre de locuteurs Gentilé

    1 Mandarin (Langues chinoises) Sino-tibétain Chine, Taïwan, Singapour 1,2 milliard Sinophone

    2 Hindi Indo-européenne, indo-iranienne, indo-aryenne Inde 366 millions

    3 Anglais Indo-européenne, germanique États-Unis, Afrique du Sud, Australie, Bahamas, Canada, Irlande, Jamaïque, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Singapour 341 millions en Anglophone

    4 Espagnol (Castillan) Indo-européenne, italique, romane, ibérique Argentine, Bolivie, Chili, Colombie, Costa Rica, Cuba, Équateur, Espagne, Guinée équatoriale, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panamá, Paraguay, Pérou, Porto Rico, République dominicaine, Salvador, Uruguay, Venezuela 322 millions Hispanophone

    5 Russe Indo-européenne, slave Russie, Kazakhstan, Biélorussie, Ukraine 285 millions Russophone

    6 Portugais Indo-européenne, italique, romane, ibérique Portugal, Brésil, Angola, Mozambique, Guinée-Bissau,Guinée équatoriale, Cap-Vert, Sao Tomé-et-Principe, Timor oriental 276 millions Lusophone

    7 Français Indo-européenne, italique, romane, oïl France, Canada, Belgique, Suisse, Luxembourg, Monaco, Liban, Haïti, et Afrique Francophone 220 millions Francophone

    8 Bengalî Indo-européenne, indo-iranienne, indo-aryenne Bangladesh, Inde 207 millions

    9 Arabe Sémitique Égypte, Irak, Soudan, Yémen, Arabie saoudite, Syrie, Libye, Jordanie, Liban, Palestine, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar, Somalie, Soudan, Tchad 200 millions Arabophone

    10 Japonais Japonique Japon 125 millions

    11 Allemand Indo-européenne, germanique Allemagne, Autriche, Suisse, Liechtenstein 100 millions Germanophone
    12 Coréen Langue isolée Corée du Sud, Corée du Nord 78 millions

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2010

    Langues dans le monde
    20% les langues chinoises
    20% les langues hindis
    20% la langue arabe
    20% les langues latines dont le français
    10% les langues anglos saxonnes
    10% les langues régoniales et tribales
    1% les sans langues dont les QUÉBECOIS

  • Gilles Bousquet Répondre

    14 juin 2010

    Nombre de départements de langues dans les universités chinoises : 512 anglais, 217 japonais, 78 russes, 75 français et 47 allemands

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    14 juin 2010

    @ J.-F. Vallée:
    Cette idée de cours d'anglais, et aussi de cours en d'autres matières, mais donnés en anglais, et ce dès le primaire, a de quoi inquiéter!
    Je crois que dans le cas du Québec, cela ne créerait pas vraiment une nation de citoyens bilingues, de toute façon...
    Être bilingue, c'est en principe, avoir la faculté de s'exprimer couramment en deux langues différentes; pas de parler une langue maternelle pas très bien maîtrisée, et vaguement baragouiner une seconde (avis, en passant, à plusieurs adéquistes se disant «bilingues»).
    La réalisation de la vision d'un Gérard Deltell, à mon humble avis, ferait de nous à long terme, un équivalent québécois de ce groupe de francophones du Nouveau-Brunswick appellés les Chiacs.
    Chez eux, les jeunes ne parlent ni vraiment français, ni anglais, mais un dialecte qui est un curieux mélange de français (mal maîtrisé) et d'anglais canadien. Une sorte de franglais, parlé par des gens qui avant qu'ils n'atteignent un certain âge, même, sera pris pour une et une seule langue!
    Est-il besoin de préciser que ce franglais est une façon médiocre de s'exprimer, et finit par devenir une sorte de handicap, même au niveau de la formation de la pensée?
    Et concernant la pertinence des idées de monsieur Deltell, de manière plus générale... L'ADQ s'est donné un nouveau chef, soit un ancien animateur de TQS. Mais l'ADQ, demeurera toujours l'ADQ, avec tout ce que ça implique en matière d'amateurisme et de vision à très, très court terme...

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juin 2010

    J'aimerais informer monsieur Deltell que la Chine a choisi récemment, d'adopter la langue française dans le cadre de ses échanges diplomatiques. Je l'invite donc à diversifier ses sources d'information en carburant un peu moins à Sylvain Bouchard de la radio-facho de Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juin 2010

    Vos propos me désolent, avec ent n'est-ce pas? Mille excuses pour cette faute.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juin 2010

    Monsieur Deltell mélange les carottes avec les oranges. Comment peut-on honnêtement comparé la situation linguistique des suédois et des québécois.
    D'abord, les suédois parle une langue partagée par 6 millions de locuteurs sur la planète terre ce qui les obligent à apprendre une langue seconde afin de s'ouvrir aux autres. Aussi le suédois est une langue excessivement difficile à apprendre ce qui en fait une langue stationnaire, qui ne progresse pas. Les québécois partage une langue universelle et internationale avec 200 millions de personnes. Lorsque les québécois parlent le français; ils ne sont pas isolés comme les suédois, franchement!

    Le français est la deuxième langue officielle de l'Organisation des Nations Unies. Elle est une langue reconnue dans l'UE. Elle est la langue des élites et des intellectuels. Tous les américains qui ont un peu d'allure envoient leurs enfants apprendre le français et je ne parle pas des Reagan et des Bush. Je parle des américains cultivés qui voyagent et qui aiment ouvrir leur esprit à autre chose que Disney. Il y a d'ailleurs aux États-Unis des centaines de classe d'immersion du Français. Etes-vous au courant de l'ouverture d'écoles françaises exclusives dans certains quartiers de New-York. Saviez-vous que la demande est tellement forte qu'il y a des listes d'attente. Vous devriez quelques fois écouter Christiane Charette à la radio de Radio-Canada afin de vous mettre à jour et laisser de côté pour un moment, la radio-poubelle 93,3 de Québec. Nous avons eu droit dernièrement, à un reportage très intéressant sur la forte demande des gens de New-York pour l'école française.

    Donc, le français est la langue seconde la plus enseignée sur tous les continents actuellement et qui progresse le plus rapidement sauf au Québec mon cher monsieur Deltell et je vois bien que nous ne pouvons pas compter sur vous pour la défendre ou la faire progresser n'est-ce pas? Et ça siège à l'Assemblée Nationale du Québec, la seule législature francophone d'Amérique!

    On perçoit aussi votre ignorance crasse en ce qui a trait au sort subit par les communautés de langue française sur le continent américain. Toutes les communautés francophones majoritaires de l'ouest canadien ont été complètement assimilées. Les franco-manitobains vivent aujourd'hui en anglais.
    Savez-vous comment les franco-américains ont perdu leur langue? Ils possédaient à l'origine leurs propres écoles. Puis pour accommoder la communauté irlandaise qui était elle aussi catholique, ils acceptèrent l'ouverture des classes anglophones dans leurs écoles francophones. Puis ce fut deux classes, puis trois jusqu'au jour où leurs écoles françaises ont changé de statut et sont devenues des écoles bilingues monsieur Deltell. La prochaine étape fut qu'elles devinrent des écoles anglaises. Le bilinguisme institutionnalisé est toujours l'étape qui précède l'unilinguisme. Le même phénomène s'est produit lorsque les églises catholiques francophones de la Nouvelle-Angleterre ont offert des messes bilingues. On connait la suite!
    Je pense monsieur Deltell que vous n'êtes ni un imbécile, ni un traître aux vôtres. Je pense que vous êtes tout simplement un inconscient comme malheureusement beaucoup de mes compatriotes. Vos propos venant d'un député du Québec me désole!
    Denis Julien Lotbinière

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juin 2010


    Le MEQ devrait exgiger l’habilité de parler,lire et écrire minimalement trois langues (français,anglais,choix espagnol ou mandarin) dans le système de la reconnaissance de la réussite au primaire,secondaire,dans l’enseignement supérieur (écoles techniques,cégeps et universités).

  • Claude Richard Répondre

    13 juin 2010

    Bien envoyé. Deltell et l'ADQ se cherchent une raison d'être maintenant que les libéraux de Charest ont braqué à droite. Ils n'ont rien trouvé de mieux que de survaloriser l'anglais en voulant l'imposer massivement à l'école française. Cela va plaire à nos petits minables pour qui le remède à tous nos problèmes est l'apprentissage accéléré de la langue de l'impérialisme. Au fait, P. Marois est-elle revenue sur son souhait de faire enseigner l'histoire et la géographie en anglais? Pas beaucoup mieux que le délire de Deltell cela.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juin 2010

    Et durant ce temps toutes les nations du monde, sauf la Nation Québecoise , imposent l'unilinguisme territorial et dans tous les emplois et ouvrent le monde à 90% non anglophone à leurs enfants en leur apprenant une seconde langue au choix.
    La même seconde langue étrangère pour tous c'est de l'assimilation et une fermeture au monde
    N'oublions pas que même l'Amérique est majoritairement latinos et non pas anglophone

  • Archives de Vigile Répondre

    13 juin 2010

    Thank you !* Merci ! Marci ! Mister, Monsieur Deltell.
    * Veuillez noter que l'anglais l'emporte sur le français.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2010

    Lettre à une enseignante de musique et chant qui disait récemment à Mme Kovacs du téléjournal qu'il ne fallait pas politiser son choix de faire chanter ses élèves en anglais.
    Ne pas politiser notre identité collective?‏

    Envoyé : 8 juin 2010 03:31:37
    À : gisele.poulin@collegemv.qc.ca (Collège Marie-Victorin)
    Madame,
    Je me souviens aussi d'avoir été tellement pris par la technique de ma profession que je n'avais pas le temps de réaliser que la vie même est politique: l'affaire de la cité, le coeur de la vie. S'exprimer en musique, c'est dire au monde qui on est, non? Le faire en italien pour l'opéra, en espagnol pour les folklores enlevants, en allemand pour l'histoire, c'est anodin, mais en anglais, la langue qui s'infiltre dans la gestion mondiale sans demander la permission, c'est se prosterner! Vous en doutez? Vous n'entendez pas la jeune fille qui dit à Mme Kovaks: Comme qu'on dit, le français, c'est nous autres, on l'abandonne un peu... Et l'autre, qui dit inocemment en français: Je n'aime pas tellement le français, c'est petit Québec!

    Plus rythmé l'anglais! affirmez-vous... C'est dire que nous avons nous-mêmes perdu contact avec notre propre culture, cessé de la pratiquer, de l'écouter, perdu le goût de la transmettre... Je ne peux imaginer qu'un professeur, de culture et de descendance française n'ait plus la sensibilité de ce que nous sommes, au point d'encourager ses élèves, dans notre système de formation du Québec, à passer du côté des assimilateurs! Vos élèves n'auront donc pas de rayonnement français dans tous ces débouchés que vous leur promettez? (corporatif, festivals, enseignement, etc.)
    Ce reportage ne peut laisser le Québec indifférent sur ce qu'on fait de notre quote-part fiscale pour la transmission de la culture française au Québec. Madame, saurez vous y réfléchir?