Les exclus de Copenhague

Copenhague - 15e Conférence de l'ONU sur les changements climatiques


La capitale du Danemark, Copenhague, accueille ces jours-ci le sommet mondial sur les changements climatiques organisé par les Nations unies. La plupart des scientifiques de la planète sont d’accord sur l’extrême urgence de la situation: ou bien ce sommet aboutira à un traité qui permettra une réelle et importante diminution de la production des gaz à effet de serre (dioxyde de carbone, méthane, souffre) d’ici 2020, ou bien l’humanité devra affronter un réchauffement climatique porteur de catastrophes sans précédent.
Toutes les nations de la Terre, y compris la nation québécoise, sont concernées au plus haut point par ce défi vital pour leur avenir. Mais, contrairement aux 192 pays membres de l’ONU qui participent au sommet de Copenhague, le Québec, n’étant pas indépendant sur le plan politique, n’y a pas droit de parole.
Pourtant, 120 de ces 192 pays ont une population moins nombreuse que celle du Québec. Seuls 18 de ces pays disposent d’un territoire plus étendu. Environ 150 de ces pays ont une économie moins développée et un niveau de vie plus bas que le Québec. La plupart de ces pays ont une population moins scolarisée. En somme, la grande majorité de ces pays est moins bien outillée que le Québec pour apporter une contribution pertinente à ce sommet décisif.
Or, non seulement le Québec ne fera pas entendre sa voix à Copenhague mais c’est une autre nation, la nation canadienne, qui y parlera en son nom. Pour protéger la production de pétrole issue des sables bitumineux de l’Alberta, le premier ministre du Canada, Stephen Harper, y défendra des orientations opposées aux intérêts environnementaux et économiques du Québec et contraires à la volonté des Québécoises et des Québécois. Pendant ce temps, le premier ministre du Québec, Jean Charest, fera de la figuration dans les corridors du sommet.
C’est ainsi qu’en demeurant encarcanée dans son statut de province du Canada, la nation québécoise se condamne à être un spectateur qui subit passivement les conséquences de la mondialisation en cours alors qu’elle pourrait en être un acteur politique dynamique. Ce faisant, la nation québécoise s’isole des autres nations et s’exclue elle-même de l’histoire actuelle de l’humanité.

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Par PIERRE GRAVELINE
Écrivain et éditeur


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    8 décembre 2009

    Salut Pierre,
    Excellent billet. Le Québec est enchaîné de par le libéralisme et le conservatisme dominant au Canada, notamment en matière d'environnement. N'ayons cesse de le dire.
    En espérant que nous pourrons renouer et échanger verbalement un de ces jours.
    Au plaisir