Même les observateurs les moins nationalistes ont rigolé lorsque Jean-Marc Fournier s’est inquiété de l’assimilation des anglophones au Québec.
La baisse du nombre de personnes dont l’anglais est la langue maternelle n’est pourtant pas due à «l’assimilation», soit un transfert linguistique en cours de vie, comme le vivent des milliers de francophones partout au Canada. Tout s’explique par l’exode rural et le vieillissement de la population.
Ronds de jambe
On pensait que la manœuvre ne constituait que quelques ronds de jambe envers son électorat traditionnel. Plus tard, on s’est aperçu que les libéraux craignent vraiment pour l’anglais au Québec.
Jean-François Lisée a présenté un projet de loi visant à s’assurer que les patrons qui exigent l’anglais pour un poste aient réellement raison de le faire. Quiconque a déjà fréquenté le marché du travail montréalais le sait, on demande systématiquement cette qualification.
Pendant ce temps, on croise régulièrement à Montréal des unilingues anglophones occupant un emploi qui nécessite d’être en contact avec une clientèle francophone.
L’anglais avant tout
Questionné par Lisée, Couillard a répondu que l’anglais était davantage menacé au Québec que le français.
Sur un continent qui compte 350 millions d’anglophones et 8 millions de francophones.
Pour Philippe Couillard, on le sait, l’anglais passe avant tout. Il dit être déçu lorsqu’il rencontre un jeune qui ne maîtrise pas cette langue. Il n’a jamais affirmé l’inverse pour le français.
Il considère que même sur le plancher des usines, on devrait parler anglais.
Alors que tous les Québécois savent que, pour accéder au monde, il faut posséder au moins les deux langues, notre premier ministre trouve que ce n’est pas encore assez.
Voilà qui nous rappelle cet avertissement attribué à Pierre Bourgault: «Mettre deux langues sur le même pied, c’est mettre les deux pieds sur une seule. »
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