Après la fin de longs règnes des libéraux en Colombie-Britannique et en Ontario, le prochain coup de balai pour les libéraux provinciaux se produira-t-il au Québec? Non. Oubliez ça.
J’ai bien souri hier soir en prenant connaissance du tweet de François Legault qui félicitait dans un même souffle Alex Ovechkin et Doug Ford... Drôle de récupération quand même. À moins que le chef de la CAQ sût que le capitaine des Capitals est très impliqué politiquement en Russie. Un militant pro - Vladimir Poutine très dévoué.
On imagine que Legault, devant la déferlante des résultats de l’élection en Ontario, a dû se prendre à rêver qu’un pareil scénario puisse se produire chez nous. Nos voisins ontariens n’ont pas seulement mis fin à 15 ans d’un règne libéral dont ils n’étaient plus capables, ils ont catapulté les Libéraux dans l’insignifiance parlementaire.
7 petits députés. Les Libéraux étaient majoritaires il y a 48 heures, ils n’ont même plus le statut de parti officiel.
Il faut tout de même admettre que le mode de scrutin uninominal à un tour y joue pour beaucoup. Doug Ford se retrouve avec 100% des pouvoirs fort de 76 sièges, mais seulement 40% de l’appui des 58% d’électeurs qui ont voté. Kathleen Wynne et les libéraux ont obtenu l’appui de 20% de la population, ce qui se traduit par 7 sièges...
Pas de catapulte pour les Libéraux au Québec
Toutefois, un pareil coup de balai ne se produira pas au Québec. Impossible. Philippe Couillard peut dormir tranquille. Le PLQ est immunisé d’une telle débâcle électorale. Grâce à la fracture linguistique, le PLQ se sait pouvoir compter sur une trentaine de comtés captifs, peu importe ce qui se passe politiquement au Québec.
L’UPAC pourrait effectuer le plus gros coup de filet possible, les manchettes de libéraux les menottes aux mains... Pas de problème. 30 comtés quand même. Ces circonscriptions qui votent à plus de 80% pour le PLQ quoiqu’il arrive.
Voilà qui rend l’élection québécoise bien différente de celle qui s’est tenue en Ontario. Nous savons d’emblée que les Libéraux continueront d’être représentés à l’Assemblée nationale par un bloc en béton de députés. Reste à se disputer entre 80 et 95 comtés.
Ça ne laisse pas beaucoup de marge de manœuvre aux autres partis afin de tenter de former un gouvernement majoritaire de 63 députés.
Surtout que les comtés « sûrs » des autres partis, CAQ et PQ, sont plus perméables à la division du vote en général. On doute fort que François Bonnardel ou Pascal Bérubé soit en danger, mais les marges de manœuvre sont toujours moins élevées que celle dont jouit quiconque se présentera dans Nelligan mettons.
En 2012, les astres étaient alignés pour que les Libéraux mangent une volée électorale. Oubliez ça. Une cinquantaine de comtés et une faible minorité pour le PQ. On ne peut ignorer la possibilité que le PLQ soit encore en assez forte posture au lendemain de l’élection d’octobre prochain.
Les libéraux ont beaucoup, beaucoup d’argent pour faire campagne. Et rien n’indique quelque désaffection que ce soit du vote captif libéral. Philippe Couillard a travaillé fort pour que ce vote-là, précisément, tienne...
Ne retenez pas votre souffle, il n’y aura pas de balayage caquiste ou péquiste jumelé à une dégelé des Libéraux au Québec comme ce fut le cas hier chez nos voisins ontariens.
Impossible.