Le gouvernement Legault semble décidé à interdire le port de signes religieux aux gens en position d’autorité.
Il faut l’en féliciter, l’encourager, l’inciter à tenir bon.
Le gouvernement du PLQ, qui n’a rien fait pendant 10 ans, est le premier responsable de l’inquiétude identitaire du Québec français et du recul de la laïcité.
Autorité
Certains objecteront qu’il n’y a guère de policiers, de juges ou de gardiens de prison qui portent des signes religieux visibles.
L’argument ne tient pas.
Quand un principe est en cause, le nombre ne compte pas. Et le jour où des dizaines de personnes seront concernées, on nous dira que l’affaire est devenue trop explosive pour agir.
Faut-il étendre l’interdiction aux enseignants ?
La CAQ pense que oui. Moi aussi. Une clause de droit acquis, dite « grand-père » éviterait les congédiements.
Certains disent qu’un médecin est aussi une personne en autorité, mais que la loi à venir ne s’appliquerait pas à eux.
La différence est que l’enseignant exerce son autorité sur des jeunes très influençables, souvent des enfants.
Imaginons un dialogue entre Alice, une fillette très allumée de 11 ans, et Amira, son enseignante voilée.
– Pourquoi tu portes un foulard sur la tête, Amira ?
– Ça s’appelle un hijab, ma chouette.
– Pourquoi tu portes un hijab ?
– J’aime ça. C’est joli.
– Ah, je pensais que c’était religieux.
– C’est d’abord un choix personnel.
– Alors comment ça se fait que ce soient seulement des filles de ta religion qui le portent ?
– Euh...
– C’est vrai, beaucoup de musulmanes ne le portent pas, mais les seules qui le portent sont toutes musulmanes.
– En fait, ça fait partie de mon identité, et dans mon identité, il y a ma religion.
– Ah, tu vois, c’est quand même un peu religieux.
– Si tu veux...
– Et elle dit quoi ta religion là-dessus ?
– Elle dit que la femme doit se vêtir modestement.
– Je ne comprends pas...
– Ça veut dire qu’elle ne doit pas, par son apparence, susciter le désir des hommes, sauf celui de son mari.
– Et c’est pour ça que certaines se recouvrent tout le visage et tout le corps ?
– Oui, c’est la même idée, mais elles vont plus loin.
– Même quand il fait très chaud ?
– Oui.
– Et l’homme, il s’habille comme il veut, genre, mettre des bermudas quand il fait chaud ?
– Oui.
Égalité ?
Comme mon Alice est très futée, elle se questionnera sur cette drôle de conception des hommes qui, parce qu’ils verraient des cheveux, pourraient avoir du mal à se retenir.
Et elle aura beaucoup de mal à réconcilier cela avec ce que sa maman Catherine lui enseigne sur l’égalité entre les hommes et les femmes.
Il faut agir maintenant.