Le séparatisme est encore plein de vie au Québec

Les partisans de l'indépendance prônent le maintien du dollar canadien et du passeport

Les "petites nations" dans le monde

De Tijd - (traduction libre)
de notre correspondant à Montréal, Carl Pansaerts
Le Parti Québécois promet aux habitants du Québec le maintient du dollars canadiens et vraisemblablement du passeport canadien si la province canadienne devait voter en faveur de l'indépendance lors d'un prochain référendum. « Pourquoi se séparer? » réagit Benoît Pelletier, Ministre québécois des Relations intergouvernementales. Son parti, le Parti Libéral Québécois est contre l'indépendance.
« Au Québec, le point de rupture politique ne se situe pas entre la gauche et la droite mais bien entre les partisans et les opposant de l'indépendance » explique François Rebello, parlementaire du Parti Québécois (PQ). Le Parti Québécois anciennement de gauche est pour, le Parti Libéral, plus à droite, est contre. En 1980, 60% des québécois ont voté contre l'indépendance. En 1995, le nombre d'opposant n'était plus que de 50.6%. Lorsqu'il sera à nouveau au pouvoir au Québec, le PQ promet un nouveau referendum. Et cela pourrait bien se produire l'année prochaine. « Les chances de remporter un prochain referendum sont réelles » espère François Rebello. « L'indépendance devrait faciliter l'importation du modèle européen au Québec, chose difficile à l'intérieur d'une unité canadienne. Le Canada anglophone, soit la majorité est en faveur du modèle américain ». Rebello en a également assez que le Québec doive payer beaucoup plus de taxes à Ottawa, qu'Ottawa n'en redistribue aux provinces.
Pour rendre l'indépendance plus attirante, le PQ promet, comme en 1995, de conserver le dollar canadien et vraisemblablement le passeport canadien. « Le maintien du dollar canadien est techniquement possible mais l'indépendance du Québec n'aura aucun impact sur la politique monétaire de la banque centrale canadienne. Si le Québec conserve le passeport canadien alors pourquoi se séparer » s'interroge, le Ministre Pelletier. Son parti, le Parti Libéral Québécois est contre l'indépendance.
Les entrepreneurs
Les observateurs belges à Montréal critiquent également les promesses du Parti Québécois « Bien entendu les québécois recevront un passeport québécois » entend-on « Mais le PQ ne le dit pas parce que la perte du passeport et du dollar canadien signifie un moindre soutient pour l'indépendance du Québec. »
Rebello soutient fermement qu'un Québec indépendant pourrait trouver un accord avec le gouvernement fédéral d'Ottawa sur la question du partage des dettes fédérales. « Pas d'accord signifie, en effet, que seul Ottawa devra les restituer ».
D'après le séparatiste Rebello, les économistes et les entrepreneurs sont divisés sur la question de l'indépendance. Avant ils étaient totalement opposés, maintenant moins, certainement parce que l'impact économique en cas d'indépendance sera limité. Le Canada anglophone ne va pas commencer à boycotter les produits québécois. Rebello insiste sur le fait que l'indépendance pourrait peser sur la croissance économique du Québec pour seulement 1% sur une période de trois ans, pas plus.
« Nous ne pouvons pas sous-estimer les éventuelles conséquences économiques » prévient le ministre libéral québécois, Benoît Pelletier. « Il s'en suivrait très certainement une période d'instabilité économique ». Il met également en garde quant aux conséquences démographiques : les anglophones quitteraient le Québec et les francophones partiraient des provinces anglophones.
« La minorité anglophone au Québec - 8.3% de 7.6 millions d'habitants- recevrait en cas d'indépendance de fortes garanties. Les anglophones ne constitueraient eux plus une menace, ce qui sera toujours le cas tant que le Québec fera partie du Canada » assure Rebello. Il ne craint pas que la petite minorité de francophones du reste du Canada s'affaiblisse à cause d'une indépendance du Québec. « Un Québec fort est bon pour tous les francophones où qu'ils se trouvent au Canada. » déclare t'il.
Le Parti Libéral Québécois, au pouvoir depuis 2002, est contre l'indépendance. « Il y a une place pour le Québec à l'intérieur du Canada. De plus nous sommes devenus la province canadienne la plus autonome : le Québec a en matière de relations internationales une avance énorme par rapport aux autres provinces. Un Québec à l'intérieur du Canada, n'est certainement pas brimé ou colonisé » souligne le Ministre Pelletier.
Rebello, combatif, espère lui que le prochain referendum sera le dernier. « Mais au besoin, nous irons jusqu'au bout, jusqu'à la victoire.»


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