Après la disparition de 33 000 emplois en juin, le Québec doit conjuguer avec une baisse de sa croissance économique en avril. Malgré un deuxième recul en autant de mois, une récession québécoise n’apparaît pas dans les cartes.
Le PIB a reculé de 0,4 % en avril, après une baisse de 0,1 % en mars. En comparaison au Canada, qui flirte avec la récession, le PIB s’est replié de 0,1 % en avril. La baisse au Québec provient des industries productrices de biens, qui enregistrent une diminution de 1,4 %, tandis que les industries de services augmentent leur production de 0,1 %, a résumé l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Faible consolation, sur quatre mois, le PIB du Québec progresse de 1,4 % par rapport aux mêmes mois de 2014.
Cette décélération vient s’ajouter aux données décevantes sur l’emploi annoncées vendredi. Statistique Canada parlait alors, pour le Québec, d’une perte nette de 33 000 emplois en juin, augmentant le taux de chômage de 0,4 point de pourcentage à 8 %. Au Canada, il est resté stable à 6,8 %.
Pour Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins, la baisse du PIB en avril surprend par son ampleur et devrait engendrer un deuxième trimestre négatif. « Même une remontée modeste en mai et en juin ne devrait pas permettre de renverser la vapeur. » L’économiste rappelle cependant que le premier trimestre a été positif, avec une progression du PIB de 1,6 %. « Cette évolution diffère de celle du Canada : une contraction annualisée de 0,6 % est survenue au premier trimestre et le deuxième trimestre s’annonce également négatif. Une légère récession technique sera vraisemblablement inévitable », à l’échelle canadienne.
Pas de récession
Pour l’économiste de Desjardins, le Québec se démarque notamment par des statistiques sur les investissements plus favorables et par sa tendance haussière des exportations. « La structure industrielle du Québec explique que l’économie soit peu affligée par le bas niveau des cours pétroliers. De plus, la province bénéficie de la faiblesse du huard et du dynamisme de l’économie des États‑Unis et de l’Ontario. »
Desjardins va cependant revoir à la baisse cet été son scénario de croissance pour l’ensemble de 2015, qui table présentement sur une progression de 1,5 % du PIB.
Son collègue chez Banque Nationale Marchés financiers, Marc Pinsonneault, acquiesce. « Il sera difficile pour l’économie québécoise d’échapper à une contraction du PIB au deuxième trimestre considérant la perte d’emplois de juin. Bien que nous anticipions un bien meilleur deuxième semestre, nus devons réviser à la baisse notre prévision de croissanceéconomique pour le Québec en 2015, de 1,9 % à 1,6 % », a-t-il écrit.
La baisse du PIB en avril est essentiellement due aux pertes observées dans les services publics, la construction, la fabrication, le commerce de détail ainsi que dans le secteur de la finance et des assurances, a souligné l’ISQ.
QUÉBEC
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