Coup de tonnerre dans le ciel déjà lourd du Parti québécois. Le Dr Réjean Hébert, ex-ministre de la Santé sous Pauline Marois, songe sérieusement à se présenter pour le Parti libéral du Canada en vue des élections du 21 octobre. Du moins, dit-il, si la plateforme libérale à venir reflète ses propres valeurs. Sans nul doute, une candidature d’envergure.
C’est Justin Trudeau lui-même qui lui en aurait fait l’invitation. En entrevue, Réjean Hébert fait deux constats douloureux pour le PQ et le Bloc québécois. De un, la souveraineté n’est plus à l’ordre du jour. Tout un euphémisme. De deux, dans notre société vieillissante, il se cherche un lieu de pouvoir progressiste où il pourrait contribuer à bonifier les soins à domicile et autres besoins pressants.
Peu surprenant
Pour le PQ, la nouvelle est mauvaise, mais peu surprenante. Relégué au 4e rang à l’Assemblée nationale, sa renaissance annoncée commence plutôt à prendre des airs de veillée au corps. Voyant eux aussi que la souveraineté disparaît du radar depuis des années, plusieurs ex-péquistes sont également passés à la CAQ.
Ce constat est si puissant que Réjean Hébert dit vouloir dorénavant aider à « faire vivre » le Canada pour mieux le « faire évoluer ». Pour Justin Trudeau, dont le combat avec les conservateurs s’annonce serré, le recrutement de M. Hébert serait un coup de maître.
Coup de maître
Il permettrait au premier ministre de renforcer son image amochée de « progressiste ». Au Québec, le fait qu’un ex-ministre péquiste rejoigne possiblement le fils de Pierre Elliott Trudeau faciliterait une plus grande dissociation encore entre Justin Trudeau et feu son père, redoutable adversaire des souverainistes.
Quant aux péquistes, on peut comprendre leur colère. Leurs difficultés sont déjà immenses. À l’opposé, leurs insultes lancées sur les médias sociaux contre Réjean Hébert ne les aideront en rien. Au contraire. Ils feraient mieux de réfléchir aux vraies raisons expliquant l’exode croissant de péquistes vers d’autres partis.