Il est [un peu pathétique de voir Bernard Drainville, reflétant la vision de son chef, se porter à la défense des deux méga-hôpitaux montréalais->19773]. Il y a de sa part comme un aveu d’impuissance devant les exigences injustifiées des anglophones de Montréal. Ils vont rouspéter, alors soumettons-nous. Cela augure mal pour la suite du combat pour l’indépendance.
Si on regarde froidement la situation à Montréal, la minorité anglaise occupe une place vraiment démesurée dans le domaine de la santé : hôpitaux nombreux et très bien pourvus, faculté de médecine égale en importance et plus riche que la faculté des francophones, cliniques et CLSC plus que suffisants, projet de méga-hôpital, etc. Tout cela pour une population d’origine anglaise ne dépassant pas 15% dans le Montréal métropolitain.
Sans compter que, sur les médecins formés à McGill avec l’argent des Québécois, 50% s’en vont ailleurs. Réalité sur laquelle Bernard Drainville ferme pudiquement les yeux.
Que propose monsieur Drainville? La perpétuation de ces injustices. Pourquoi? Parce que leur élimination dérangerait. Mais pourquoi diable veut-il la souveraineté si c’est pour tout laisser en place comme avant?
L’indépendance, c’est d’abord dans la tête que cela se passe. L’indépendance, c’est pour nous reprendre en main, c’est pour nous assumer. C’est, par conséquent, pour mettre fin aux privilèges. Si l’indépendance est pour s’accommoder des privilèges, aussi bien ne pas la faire, et que le PQ aille se rhabiller!
Le PQ, selon B. Drainville, veut un méga-hôpital tout francophone. La belle affaire! Un méga-hôpital tout francophone comme le système d’enseignement français que Pauline Marois veut bilinguiser? Un méga-hôpital tout francophone comme Maisonneuve-Rosemont où on a du mal à se faire soigner en français? (Qu’en pense le PQ en passant?)
Comme si le centre hospitalier que les partisans d’un seul CHU veulent n’était pas pour être tout francophone. Tout francophone comme les hôpitaux français actuels, qui accueillent assez souvent des patients anglophones qui sont soignés dans leur langue.
Le PQ se comporte un peu dans l’affaire des méga-hôpitaux comme si sa base électorale était dans l’ouest de l’île de Montréal. C’est vrai qu’il y a peut-être deux ou trois votes à aller chercher là… L’équité interrégionale, qui serait drôlement mise à mal par la construction de ces deux CHU, semble bien loin dans les préoccupations du Parti Québécois. Cherchez la logique.
Manque de vision de ses intérêts, manque de vision tout court et manque de courage politique : belle recette pour faire du sur-place. Comment le PQ peut-il être pris au sérieux quand il parle de souveraineté alors qu’il n’est même pas capable dans l’opposition de se tenir debout devant les demandes exagérées de la minorité anglaise? Faire un pays, cela exige de l’audace. En reste-t-il une once au PQ?
Réplique à Bernard Drainville
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6 commentaires
Archives de Vigile Répondre
21 mai 2009@ Gébé Tremblay alias Zach Gebello
La douche froide maintenant !
Ce n'était pas ce qu'était censé faire le PI ! Qui a pris la douche ?
C'est tout le Québec. Jean Charest a été élu majoritaire par que QS a divisé le vote dans des comptés cruciaux. Et les souverainistes frustrés ont boudé le PQ et les urnes... Qui paient ! Le Québec.
Ce sera je suppose la prochaine fois la même chose ? Toujours la division sous prétexte qu'il faut tirer sur la plante parce qu'arrachée on sera bien avancé ?
Aux douches celles et ceux qui abondent dans le piège tendu par les canadianisateurs qui s'imposent grâce à la division de nos forces parce que celles qui prétendent nous tirer en avant ne font que nous tirer vers l'arrière. Incapables qu'ils sont de parler de souveraineté, de faire avancer la cause, de faire la mobilisation qu'ils disent pouvoir faire mieux que les autres. Alors que leur action et le résultat de leur action est non seulement nul, mais négatif, à tous points de vue et depuis trop longtemps. Fini les folies !
Si c'était la douche froide qui était la solution, encore faudrait-il que celles et ceux qui se croient plus fort puisse être à la hauteur de leur prétention quand ils affirme être en mesure de la donner la douche en question. Or, ils ne parviennent qu'à un résultat de nuisance qui ne fait qu'affaiblir l'ensemble de la mouvance souverainiste au grand plaisir des diviseurs canadianisateurs, ils ne font que retarder les échéances. Tout ça parce qu'ils ont peur, peur de leur force et se croient faibles.
S'ils cessaient de se croire faibles, ils ne craindraient pas d'appuyer le PQ, parce que forts rien ne pourrait les arrêter, faisant élire le PQ par la force d'un mouvement de fond irrésistible qui au besoin forcerait le PQ à agir, à avancer, à foncer. Gorbathev a été appuyé par les forces de changement, puis il a été dépassé parce qu'il avait provoqué. Nous pouvons faire la même chose avec le PQ. En lieu et place, on se lamente... et on fait de l'obstruction systématique.
Amir Khadir n'est pas la panacée, mais au moins lui, il ne passe pas son temps à enfoncer le PQ, il agit, lui. Et, il est à la hauteur de ses prétentions sans être obligé d'abaisser les autres pour se croire ou sentir exister et avoir l'illusion qu'il pose un geste. On a bien vu ce que leur supposé dévouement à la cause du peuple a donné à travers le PI... rien du tout. Que du négatif avant, pendant, et après... rien... le néant et rebelotte, c'est reparti mon kiki.
Archives de Vigile Répondre
21 mai 2009Désolé, mais le PQ ne manque pas de vision, il sait très bien ce qu'il fait. Il obéit à ses maîtres.
Le PQ collabore à plonger les Québécois en pleine régression.
La révolution tranquille est sans aucun doute le plus puissant acte collectif des Québécois depuis l'invasion anglaise et le symbole le plus représentatif de cet éveil collectif est son émancipation du contrôle de l'église catholique en même temps que son "ouverture sur le monde".
Cette émancipation de l'église ne s'est jamais voulu un abandon de de son caractère spirituel bien au contraire et son ouverture sur le monde se voulait une affirmation de sa valeur et sa créativité parmis les autres peuples et nations. C'est à dire reléguer la religion dans la sphère du privé et ouvrir sa conscience à la connaissance du monde extérieur afin d'y faire sa place.
Cet acte collectif majeur fut une réelle évolution culturelle de l'identité québécoise.
Or, en 2009, nous-nous retrouvons avec l'imposition de cours de religions sélectionnées afin d'être intégrées dans un multiculturalisme québécois dont on nous présente comme cette "ouverture sur le monde".
Cette "oeuvre" de répression de la révolution tranquille le PQ en est malheureusement complice avec le PLQ. Les faits sont indéniables.
Notre élite accadémique de sociologues, Gérard Bouchard en tête, se sont bien fait donné la leçon par les sociologues de McGill qui connaissent bien la faiblesse des Québécois d'avant la révolution tranquille et c'est là qu'ils travaillent à nous faire retourner.
L'ouverture sur le monde ils l'ont confinée à l'intérieur des frontières du petit monde multiculturel québécois qu'ils construisent pour nous (valeurs, idéologies, identités) et nous félicitant de notre rejet du catholicisme ils nous imposent l'acceptation et la reconnaissance des autres églises dans toutes les sphères de notre société et leur intégration dans notre identité. Ainsi réprimant le développement de notre identité individuelle comme nation.
Elle est là la raison pourquoi le peuple est si apathique actuellement. Ce peuple retourne dans son intérieur, dans ses rêves, dans son imaginaire, laissant le monde extérieur aux mains de ces manipulateurs. Il se recroqueville afin de rester lui-même, trahi une fois de plus par son élite.
Il y a certainement beaucoup de membres et de députés péquistes qui sont inconscients de cette réalité, tout comme le reste de la population, mais la dernière réplique de Gérard Bouchard à Bock-Côté révèle clairement que cette élite des "planificateurs de la construction de la société québécoise" est formée de complices bien conscients et consentants. La défense infantile de Bouchard à Bock-Côté contrastait avec son image de "grand sage intellectuel" (demi-dieu).
Tout le discours du PQ n'est que transmission direct de la part de cette élite.
Pauline Marois fut un choix stratégique en fonction de ce plan psychologique de régression. Elle sert de symbole de la mère sécurisante du monde intérieur (le foyer, l'église).
Ce n'est pas du support qu'il faut donner au PQ, mais une douche froide.
Archives de Vigile Répondre
20 mai 2009Voilà donc ce qu'il nous faut faire. Tirer sur la pousse sous prétexte que la fleur qu'elle produit sera mangée par la chèvre. Ainsi, autant tout arracher, racine comprise...
C'est ce qu'il nous faudrait faire ? Vraiment !?
Comme si la plante n'était pas dès lors sacrifiée sur l'Hôtel sacrificiel des apprentis jardiniers. Comme si, ainsi arrachée, la plante pouvait ensuite repousser ?
Même si la fleur ou ses feuilles sont mangées par la chèvre, si l'on s'abstient d'arracher la plante, sous prétexte qu'elle ne pousse pas assez vite, ne sauve-t-on pas la plante ?
Oui, sauf si on prend l'effet pour la cause. La cause de cet anachronisme d'apartheid colonial n'est pas le PQ. C'est l'effet du colonialisme canadianisateur que veut contrer le PQ, que veulent contrer les partisans de la cause du peuple souverain du Québec qui devraient appuyer le PQ. Or, on en profite pour contrer le PQ et par conséquent retarder l'effet espéré sous prétexte que la cause à venir ne produit pas maintenant l'effet que seule la cause pourra produite.
L'effet dont cette lutte est la cause ne consiste pas à produire maintenant les fruits de ce que produira la création d'un État valide nommément fondé par le peuple souverain du Québec. Sinon, à quoi bon fonder cet État si ses fruits peuvent être cueillis maintenant. Si par l'action du PQ nous pouvons sortir de cet apartheid colonial ce ne sera que parce qu'on aura appuyé son action jusqu'au bout et jusqu'à ce peuple soit appelé à fonder l'État légitime qu'il désire.
Comment résoudre la question de l'apartheid colonial si ce peuple ne dispose pas de tous les pouvoirs dont il a besoin pour l'annihiler ? Le financement de 2 CHUM ne compromet pas la fondation de l'État du peuple souverain du Québec. Par contre, tenter maintenant de s'en prendre aux causes de cet apartheid sans être doté de tous les pouvoirs dont nous avons besoin pour le faire compromet ou reporte l'avènement de ce qui seul peut permettre d'annihiler le colonialisme canadianisateur. À savoir, la répudiation de l'État illégitime du Canada jamais nommément soumis aux voix du peuple souverain du Québec.
Rien n'est perdu avec 2 CHUM, il sera toujours temps de les réunir en une seule entité le moment venu. Et ce moment adviendra plus vite si l'on cesse d'arracher la plante sous prétexte que la fleur sera mangée. Il nous faut appuyer le PQ et dénoncer ce qui nous contraint lui et nous à vivre sous un apartheid colonial abusif et débilitant.
S'attaquer maintenant aux causes profondes de cet apartheid consiste à faire comme Montcalm le 13 septembre 1759, affronter l'ennemi sans s'être assuré d'avoir rassemblé toutes ses forces et réuni toutes les conditions de la victoire. On ne s'expose qu'à perdre la bataille et à terme la guerre.
Seul un État valide et totalement contrôlé par le peuple souverain du Québec permet de réunir les conditions utiles pour faire de cet apartheid de l'Histoire ancienne et imposer au Québec un seul système public de santé et d'éducation dans la langue de la majorité de langue française. C'est pour cela qu'on veut fonder un tel valide et légitime État du peuple souverain du Québec. Cette cause qui produira l'effet escompté. Si l'effet se produit avant la cause, nous n'avons plus de cause.
Frédéric Picard Répondre
20 mai 2009Quelle position ironique de monsieur Drainville et du PQ. On met l’indépendance de côté et espère défendre le Québec, le temps que le projet aura murit. Or pendant ce temps le PQ néglige la défense de la langue française. Nul ne sert de tenir un référendum dans trois mandats sous l’impératrice Popo 1ere si la population de Montréal est anglicisée et assimilée au Canada.
Les vigiliens pro-péquistes nous servent souvent la parabole de la fleur ces temps-ci. Il ne faut pas tirer sur la fleur, il faut attendre qu’elle pousse nous écrivent-ils ad nauseam. Or si la fleur se fait manger par une chèvre libérale elle ne fleurira jamais. Ne comptez pas sur le PQ pour faire le chien de Berger et mordiller les jarrets de la chèvre. Le PQ a trop peur des cornes de la biquette libérale.
Ce projet de 2 CHUM ne fait aucun sens à droite et à gauche. C’est près de 300 $ par Québécois dans le trou. 2 milliards. Ce sont tous les québécois qui paieront pour cette bévue. Pas uniquement Montréal. Avec deux hopitaux financés à part égale, le PQ cautionne un système d’appartheid linguistique, où les soins en français seront sous-financés, où les listes d’attentes exploseront du côté français et où on pourra être soigné à la deuxième vitesse si on accepte de baragouiner l’anglais.
Déjà qu’il faut baragouiner l’anglais pour se faire soigner à Notre-Dame… Imaginez au MUHC. Ça c’est sans compter les droits des travailleurs de parler le français qui sera méprisé par l’inaction Drainvillienne.
Rien ne sert de mettre des rustines linguistiques telles que la loi 101, les projets de constitution et de citoyenneté de mme Marois, si le PQ se refuse le rôle de phare en matière de services gouvernementaux en français.
Gaston Boivin Répondre
19 mai 2009La nation québécoise a toujours vécu autour de deux axes: Québec et Montréal. Près de la moitiée de sa population gravite autour de chacun de ces axes.
Deux méga-hopitaux universitaires à Montréal, l'un pour 8% de la communauté anglophone qui s'est accrue à près de 20% avec les allophones et les francophones qui ont décidé de s'y intégrer, et un autre pour la communauté francophone estimée à un peu plus de 40%.
Et pour la population gravitant autour de l'axe Québec, dont la population est d'à peu près 40% (à 98% francophone), aucun méga-hôpital universitaire francophone.
On n'en est pas dans un processus rationnel mais dans un où la dialectique est celle d'un rapport de colonisés à colonisateurs.
Le Québec des régions de l'axe Québec continuera de faire les frais de cette dialectique! Ce Québec des régions, pas toujours très riche, n'a pas fini de continuer à engager des frais disproportionnés pour , dans certains cas, aller se faire soigner convenablement à Montréal, loin de l'assistance et du soutien de ses proches.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
19 mai 2009"Le PQ se comporte un peu dans l’affaire des méga-hôpitaux comme si sa base électorale était dans l’ouest de l’île de Montréal."
Nous sommes maintenant nombreux à le proclamer: Le lot du PQ n'est plus que de se faire le parti d'alternance provinciale dans la fédération canadian. Sans vouloir l'avouer à sa base, il l'annonce de façon officieuse à ses futurs électeurs, les anglo/allo habitués aux privilèges en langue, santé, éducation, religion, etc... sinon: pas de première PM pour la chef.