Le pouvoir ou l’indépendance? Les deux.

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Quand le PQ en finira-t-il avec l'obsession référendaire ?


Dans la foulée de mon lancement de campagne à la direction du Parti québécois, j’ai pris l’engagement de m’adresser à l’ensemble des Québécois en misant, notamment, sur le déclenchement d’une consultation populaire menant à l’indépendance lorsque le Parti québécois formera le gouvernement.


Le slogan « OUI » que j’ai choisi est non équivoque quant à mon intention : lancer dès maintenant une campagne pour réhabiliter l’idée d’indépendance et donner le goût de l’aventure collective. Le OUI témoigne aussi du fait que je veux faire une campagne positive. On peut le décoder comme : Oui, on est capables. Oui, on est bons. Oui, c’est possible, on peut y arriver.


À cette proposition, plusieurs objectent l’impossibilité pour le Parti québécois de prendre le pouvoir en 2022 tout en assurant vouloir consulter les Québécois sur un projet de pays. Or, il n’y a pas de dilemme entre reprendre le pouvoir ou proposer l’indépendance. On peut gagner une élection et réussir l’indépendance.


Dans le contexte où toute une génération n’a jamais entendu parler d’indépendance (ou si peu), où quatre partis se disputent le pouvoir et où le Parti québécois n’a obtenu que 17 % des voix lors des dernières élections, il est clair que le PQ ne pourra offrir une solution de remplacement à la CAQ en se présentant comme un parti de gouvernance dépourvu de son âme. Il ne gagnera pas en jouant les éteignoirs.


3e référendum


La seule manière pour le PQ de reprendre le pouvoir, c’est de réhabiliter la légitimité et l’enthousiasme de l’idée d’indépendance. Cela implique d’en parler sans détour, avec fierté, franchise et humilité. Il y a une réserve inexploitée d’énergie en faveur du pays au Québec. Je veux la libérer. C’est la conclusion à laquelle je suis arrivé, et c’est également la conclusion à laquelle en sont venus les militants du parti lors du congrès de refondation de novembre 2018.


Il en va de l’identité du Parti québécois, mais aussi de la prise en compte d’un nouveau contexte politique. Alors qu’en 2018 la question de l’urne a porté sur la manière la plus certaine de congédier les libéraux, l’élection de 2022 sera tout autre. Avec le Parti libéral de retour dans l’opposition et les Québécois qui retrouvent le goût du Québec, je ne vois tout simplement aucune raison de repousser à nouveau l’échéance. Au contraire, nous perdrions une occasion de mettre en valeur notre option fondamentale.


Chaque jour, le Canada se disloque un peu plus. Ce pays se construit sans nous. Les relations entre le Québec et le gouvernement fédéral vont tôt ou tard se heurter à un mur, comme en témoigne le refus catégorique que le Canada oppose à chacune des demandes du gouvernement Legault. J’en suis profondément convaincu : un troisième référendum aura lieu. C’est une question de pouvoir défendre nos intérêts, notamment en ne consentant pas à des oléoducs imposés, à l’invalidation et à l’affaiblissement de nos lois, au mépris et aux accusations anti-québécoises non fondées.


C’est une question de survie linguistique et culturelle, car les institutions canadiennes affaiblissent les francophones et contribuent à leur assimilation partout au Canada, y compris au Québec. C’est une question de se libérer de la culture du mensonge que nous imposent les politiciens fédéralistes, tant à Ottawa qu’à Québec. C’est une question de défendre nos intérêts et notre démocratie adéquatement dans le contexte d’une mondialisation qui supprime graduellement la capacité des peuples à s’autodéterminer. C’est également une question de justice à la lumière des 200 dernières années. Une question de ne pas laisser l’échec en héritage.


Je suis persuadé que nous entrons dans un nouveau cycle politique où l’on pourra à nouveau se poser la question : est-ce que le Québec devrait être un pays ? Je veux laisser à mes enfants autre chose que la dévalorisation, le déclin et l’instabilité générée par le régime fédéral. C’est pourquoi je veux régler cette question pour de bon. Pour que nous puissions passer à autre chose. Pour que nous puissions passer à la normalité, une fois pour toutes. La seule manière de redémarrer cette discussion fondamentale et légitime, c’est de nous rassembler, de rebâtir la coalition du Parti québécois et de fixer un objectif clair et concret : un nouveau pays nommé Québec.




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