Le jeu Call of Duty: Modern Warfare suscite la controverse en Russie et ailleurs

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La propagande antirusse est totale : elle touche évidemment l'industrie du divertissement américain


Le jeu Call of Duty: Modern Warfare, dernier opus de la série Call of Duty, a suscité de vives critiques de la part de plusieurs internautes et de certains médias russes, qui affirment que le jeu tente de réécrire l’histoire et d’être un véhicule de propagande antirusse, selon BBC News.




Call of Duty est une des séries de jeux vidéo les plus populaires de tous les temps dans la catégorie des jeux de tir à la première personne.


Chaque nouvelle sortie est susceptible de soulever les passions des fans et des détracteurs et détractrices de la série sur les sites de critiques. La plupart du temps, on célèbre ou on détruit un nouvel épisode sur la base de ses graphiques, de sa jouabilité ou de son originalité par rapport aux précédents opus.


Selon ce que rapporte BBC News, le 16e épisode, Call of Duty: Modern Warfare, a suscité une déferlante de critiques négatives, notamment sur Metacritic, un site américain qui collecte les notes attribuées à différents produits de divertissement. Et ces critiques avaient pour principale cible le scénario du jeu, qui selon son éditeur, Activision Blizzard, traite des « enjeux et des défis de la guerre à l'époque moderne ».



L'Urkistan, un pays fictif pas très loin de la réalité


La controverse entourant le jeu découle essentiellement d’une mission du mode Campagne intitulée Highway of Death, ou l’autoroute de la mort.


Dans ce segment, le joueur doit abattre des tireurs d’élite russes le long d’une autoroute en ruine dans le pays imaginaire de l’Urkistan.


Or, plusieurs critiques s’exprimant en russe sur Metacritic ont noté des ressemblances entre l’autoroute imaginaire et une artère bien réelle qui relie la ville irakienne de Bassora au Koweït.


Cette route a pris le nom d'« autoroute de la mort » à la fin de la guerre du Golfe en 1990. C'est là que des unités de l'armée irakienne qui se repliaient ont été attaquées et détruites par des avions américains dans la nuit du 26 au 27 février 1991, puis par des forces terrestres le 2 mars 1991, opérations qui ont fait des centaines de morts.


Une « démonisation » de la Russie


Selon BBC News, l'une des critiques sur Metacritic a affirmé que le jeu « démonisait la Russie », alors qu’une autre affirmait qu’il opposait des « mauvais Russes » à des « bons Américains ». Un troisième internaute s’est exprimé ainsi : « Le jeu a de bons graphiques. Mais le scénario est une propagande dégoûtante. »



Le site Metacritic donne deux notes pour les œuvres qui y sont listées, un score qui fait la moyenne des notes attribuées par des médias écrits et un autre qui fait la moyenne de celles attribuées par les internautes.


L’ensemble des critiques des médias « traditionnels » ont donné au jeu une note de 85 sur 100, selon Metacritic.


Toutefois, des centaines de notes de zéro ont tiré vers le bas la cote d’appréciation des joueurs et des joueuses, pour une note totale de 3,2 sur 10 pour le jeu sur la plateforme PlayStation 4.


Au total, parmi les personnes qui ont joué à Call of Duty sur PC, PS4 et XBOX, il y a plus de 4000 critiques négatives pour seulement 1500 positives.


Des contrecoups en Russie


Les médias russes ont également critiqué le dernier jeu de la série Call of Duty, selon BBC News. Maria Kornienko, du service BBC Monitoring, a déclaré que la télévision d’État Rossiya 24 avait publié un reportage de quatre minutes critiquant le jeu.


Même un populaire vlogueur russe, Ilya Maddyson, a appelé ses compatriotes à « boycotter le jeu et à démontrer un peu de respect de soi ».


Toujours selon BBC News, un porte-parole d’Activision Blizzard a refusé de commenter sur les critiques des internautes, mais l’entreprise affirme que le scénario est fictif.


Dans un billet de blogue publié récemment (Nouvelle fenêtre), la compagnie rappelle que le jeu ne représente pas des événements du monde réel.




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