Moselle et Luxembourg - L'indépendance énergétique de la France pourrait passer par l'exploration d'un «gaz non conventionnel». Mais le procédé pose encore des problèmes d'environnement. La Grande Région est l'une des zones sondées.
L'exploitation du gaz non conventionnel. (photo: AFP)
En mars 2010, le gouvernement français a accordé des permis à de grandes industries pétrolières pour l’exploration des réserves de gaz de schiste en France. Ce «gaz non conventionnel» est sondé dans la roche de plusieurs départements, dont le «bassin de l’Est-parisien», comme l’explique l’exploitant Elixir Petroleum. En réalité, il s'agit de la Moselle et par extension le Luxembourg et ses zones frontalières en Belgique et en Allemagne.
Mais le 17 février dernier, la ministre française de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, a assuré la suspension de l’exploration de ces gisements de gaz de schiste. «Nous n'allons pas donner de nouvelles autorisations d'exploration alors que nous avons suspendu trois autorisations en cours», a indiqué la ministre. «Pour le moment, les choses sont claires et tout est suspendu. Un travail d'étude (sur les enjeux environnementaux) est fait pour voir si une exploitation, autrement qu'à l'américaine, est possible ou pas. Si elle n'est pas possible, elle n'aura pas lieu». Aux USA, des conséquences environnementales et sanitaires ont été recensés. Il n’existe aucun permis d’exploitation en France pour l’instant.
Procédé controversé
Ce gaz utilise une nouvelle technique d’extraction. Il se trouve dans la roche, à 3000 mètres de profondeur. Le procédé consiste à exploser les couches à l’aide d’eau, de sable et de produits chimiques envoyés à haute pression, afin de faire évacuer le gaz. En Moselle, la société australienne Elixir Petroleum a obtenu le permis des explorations on shore pour cinq ans. L’exploitant dispose ainsi de 5 360 km2 de superficie à sonder, grâce au plus gros permis d’exploration on shore de gaz de schiste en France.
De nombreuses voix se sont élevées contre les techniques d’exploitation de ce gaz non conventionnel. L’injection d’eau nécessite 15 à 20 millions de litres chargés de produits chimiques, qui s’infiltreront directement dans des couches qui pourraient contaminer la nappe phréatique. De plus, le gaz de schiste est composé de méthane, comme le gaz conventionnel, qui provoque des émissions à effet de serre.
Plusieurs milliers de personnes, dont José Bové, ont pourtant convergé samedi en Ardèche (l’une des régions concernées par l’exploration) pour un premier rassemblement national contre cette exploitation. Entre 10 000 et 20 000 personnes se sont retrouvées dans le village de Villeneuve-sur-Berg pour manifester.
Jonathan Vaucher/L'essentiel OnlineGaz
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