M. Drainville se garde pour le moment de dévoiler tous les détails de sa nouvelle mouture. Mais il souligne que son projet est plus rassembleur et consensuel, sans céder aux grands principes d'égalité des sexes et de liberté de culte.
« S'il faut aller progressivement, allons-y progressivement », a-t-il dit pour expliquer son approche graduelle.
Mais selon nos informations, les universités seraient soustraites à l'interdiction de signes religieux.
« Des institutions sont venues nous dire "on n'en veut pas parce qu'on est autonomes et on veut gérer ça nous-mêmes." Ça va se refléter dans la proposition que je vais faire », se contente de dire le député de Marie-Victorin.
Bernard Drainville n'a pas voulu confirmer ou infirmer les informations de La Presse qui affirme qu'il proposerait une clause grand-père pour ceux qui travaillent déjà pour l'État. Une chose est claire : il maintient que les écoles et les garderies subventionnées devraient être soumises à la charte.
« Les garderies privées subventionnées étaient concernées et elles le sont toujours » dit-il. Selon lui, « les enfants n'ont pas à être exposés à une influence religieuse ».
Bernard Drainville procédera à cette annonce cette semaine, alors que la planète est secouée par les attentats de Paris. Il affirme que le dévoilement de cette portion de son programme était prévu depuis longtemps. Le député s'est demandé s'il fallait reporter l'annonce. Mais il enchaîne en disant que « c'est pas parce qu'il y a des attentats qu'on doit s'empêcher de faire ces débats-là ».
Les ingrédients pour une intégration réussie
Disant vouloir tirer les enseignements qu'il faut de sa récente expérience, M. Drainville dévoilera aussi ses propositions en matière d'immigration mercredi.
« Une meilleure préparation, la lutte contre la discrimination, une meilleure reconnaissance des diplômes, plus de francisation et de régionalisation » sont, de l'avis du député de Marie-Victorin, les bons ingrédients pour une intégration réussie.
« On est un peu hypocrites, estime-t-il : on se réjouit d'être l'endroit qui accueille le plus d'immigrants par année, mais on ne se donne pas les moyens pour que ça marche. Il y a beaucoup d'immigrants qui souhaiteraient travailler, qui ne travaillent pas. Il y a beaucoup de néo-Québécois qui veulent participer pleinement à la société québécoise, on ne leur donne pas les moyens de le faire. »
Il admet que la charte telle que déposée par le PQ aurait dû être accompagnée de mesures d'intégration. Mais la défaite électorale aurait coupé court aux projets du gouvernement sur ce point.
« C'est en réponse à certaines de ces critiques-là que je propose des mesures en matière d'intégration. »
— Bernard Drainville
Couillard promet toujours une loi sur la laïcité
Pour sa part, le premier ministre Philippe Couillard a réitéré son engagement électoral de doter la province d'une loi sur la laïcité, sans toutefois préciser quand il le fera.
Ne voulant pas faire de lien avec la montée de l'intégrisme religieux constatée un peu partout dans le monde, il refuse de sombrer dans un amalgame inapproprié.
Cela dit, M. Couillard a insisté sur l'importance d'assurer la neutralité de l'État au Québec, en misant notamment sur le Code civil et en adoptant des mesures pour lutter contre l'intégrisme ou les manifestations d'intégrisme au Québec.
Par ailleurs, le premier ministre a justifié son absence à la grande manifestation à Paris tenue à la suite de l'attentat mortel contre Charlie Hebdo, par sa présence importante auprès des Québécois.
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