L’environnement et l’économie seront au cœur de la plateforme électorale du Bloc québécois lors des prochaines élections fédérales, a confié hier Gilles Duceppe à l’occasion d’un entretien avec Le Journal.
Le chef bloquiste reconnaît toutefois que son équipe et lui auront fort à faire pour reconquérir le cœur des électeurs québécois. Mais il ne s’en formalise pas.
«Oui, la tâche est colossale, mais on n’est pas les premiers. En 1993, les Conservateurs avaient deux députés à travers le Canada. Pendant 50 ans, le NPD a réussi à faire élire deux fois un député au Québec», a rappelé Gilles Duceppe.
Le chef de la formation politique était de passage dans la région de la Capitale-Nationale, hier, afin de participer à un rassemblement destiné à faire la promotion des voitures électriques à l’île d’Orléans.
Il en a profité pour revenir sur le thème de l’électrification des transports. «On veut exiger qu’il y ait un rétablissement des déductions, des subventions pour l’électrification des transports et qu’on enlève les privilèges indus aux pétrolières», a avancé M. Duceppe, qui entend inclure des propositions environnementales «concrètes» dans la plateforme électorale que le Bloc mettra de l’avant en vue du scrutin fédéral du 19 octobre prochain.
Oléoduc
Les pétrolières, et plus particulièrement le projet de l’Oléoduc Énergie Est de TransCanada, seront les principales cibles de la campagne du Bloc Québécois, a laissé entendre Gilles Duceppe. «Ça ne rapportera rien au Québec parce que ce pétrole ne sera pas consommé ni raffiné ici. On prend tous les risques. Encore la semaine dernière, en Alberta, un oléoduc a fui. On va tout assumer ça, on prend tous les risques sur notre territoire et Calgary va faire ses recommandations au premier ministre du Canada», s’est-il insurgé.
«On n’est pas d’accord avec ça. C’est l’Assemblée nationale qui doit décider de ce qui se passe sur le territoire du Québec, en vertu d’un outil qu’on a et qui s’appelle le BAPE. Qu’ils ne viennent pas me parler de compétences, on a le moyen de faire une entente administrative, on l’a fait avec la TPS et l’immigration», tonne-t-il.
Autres thèmes
La protection de la langue française, les traités internationaux et la gestion de l’offre qui préoccupe les agriculteurs figureront aussi parmi les principaux thèmes électoraux de la formation politique.
M. Duceppe souhaite tout mettre en œuvre pour que des contrats soient attribués au chantier maritime Davie: «Je pense qu’il faut l’exiger parce qu’on paye pour cela. On fournit entre 20% et 23% du budget accordé à la défense. Il faut que ces contrats soient répartis. Si on avait notre part des contrats, tout ça aurait un effet de roulement et on irait chercher d’autres contrats.»
«Je suis confiant, même si rien n’est acquis»
M. Duceppe, la popularité du Bloc Québécois dégringole dans les sondages. On l’a vu dernièrement alors que le parti récolte entre 19% et 20% des intentions de vote. Est-ce qu’il a encore sa place?
Je n’ai jamais commenté les sondages et ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer. Le vrai sondage, c’est le 19 octobre. Je suis confiant, même si je ne tiens rien pour acquis. C’est la pire attitude, mais il s’agit de convaincre les Québécois de la nécessité d’avoir une voix propre au Québec à Ottawa (...) parce qu’on ne parle pas beaucoup des intérêts du Québec depuis quatre ans.
Justement, comment allez-vous faire? Sur quoi allez-vous miser pour les convaincre?
On va mettre les bouchées doubles, oui: travailler très fort avec une bonne équipe de candidats et de candidates sur le terrain, que nos gens fassent campagne et qu’ils ne soient pas en vacances à Las Vegas; rencontrer les gens, parler de notre plateforme qui correspond aux intérêts des Québécois et des Québécoises en étant toujours positifs. (...) Pas contre les autres, mais pour nous autres.
La tâche est quand même colossale puisqu’aux dernières élections le Bloc Québécois n’a réussi à faire élire que quatre candidats avec 23,4% des suffrages...
Pourquoi ne serions-nous pas capables? C’est le même défi pour tous. C’est à nous de le démontrer.
Et si les résultats sont sensiblement les mêmes aux prochaines élections ?
Je ne m’enligne pas sur cela, mais sur de bons résultats. Vous êtes en train de me demander d’analyser une chose qui n’est pas passée. Attendons de voir.
Partirez-vous une seconde fois si les résultats ne sont pas là ?
Vous me posez la même question, mais de façon détournée. On va regarder tout ça de façon responsable et optimiste.
Est-ce qu’on a tiré une leçon à la suite des élections du 2 mai 2011?
Je pense que oui. Le défi est de montrer aux gens, de leur dire “regardez ce qu’il s’est passé depuis le temps”. On n’a pas beaucoup parlé du Québec depuis quatre ans.
En terminant, l'option souverainiste a-t-elle toujours sa place?
On verra.
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