LAC-MÉGANTIC – Près d’un an après la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic, un comité d’experts a dressé un lourd constat de la contamination de certaines portions de la rivière Chaudière, qui pourrait contenir encore jusqu’à 50 000 litres de produits pétroliers.
Le rapport, réalisé par une vingtaine d’experts mandatés par le ministère de l’Environnement, fait état d’une concentration d’hydrocarbures qui dépasse largement les critères de référence d’effets chroniques et aigus dans les 30 premiers kilomètres de la rivière.
Sur les 900 échantillons prélevés, on note un dépassement respectif de 53 % et de 20 % de ces valeurs.
«On parle d’un déversement autour de 100 000 litres. […] C’est très complexe, c’est un écosystème vivant étendu sur 261 kilomètres. C’est les berges, la faune aquatique, les sédiments. Il faut regarder l’ensemble de l’œuvre et les sections affectées et déterminer les meilleures méthodes de nettoyage selon le secteur», a précisé lundi le ministre de l’Environnement, David Heurtel.
Par le fait même, la communauté benthique, à savoir les mollusques et les insectes, entre autres, qui vivent dans les bas-fonds de la rivière, a elle aussi été affectée.
«C’est le cas jusqu’au 26e kilomètre. Ce n’est pas en continu. Est-ce que ça aura des répercussions sur les poissons? Les suivis effectués vont nous le dire», a expliqué le biologiste David Berryman.
Eau potable à la consommation
Les autorités se veulent toutefois rassurantes. La rivière Chaudière ne présente aucun risque pour la santé des citoyens qui résident en aval du lac Mégantic et qui s’y approvisionnent en eau potable.
«Le déversement a eu un impact de courte durée sur la qualité de l’eau. Les échantillonnages démontrent une concentration plus basse. On a eu une crainte pendant la crue des eaux que le pétrole présent dans les sédiments remonte à la surface. On a détecté une concentration du 11 au 13 avril seulement», a souligné Jean-Marc Lachance, directeur du Centre de contrôle environnemental de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches.
Recommandations
Le comité d’experts a établi une quinzaine de recommandations à la suite de la publication du rapport en lien avec ce drame écologique. Des projets de caractérisation seront notamment mis en branle en 2014 et 2015. Ils permettront de déterminer quelles mesures seront entreprises afin de décontaminer les différentes portions de la rivière et, éventuellement, d’envisager un retrait complet des produits pétroliers.
«On prélèvera une centaine d’échantillons. L’an passé, il y a eu du nettoyage manuel. Si la contamination est encore importante, on pourrait utiliser des méthodes plus invasives, comme le dragage, où l’on retire les sédiments pour les nettoyer à l’extérieur. […] À ce moment-ci, l’an prochain, on sera sûrement plus en meilleure posture quant à savoir si on peut arrêter les suivis», a conclu M. Berryman.
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